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Condoleezza Rice convoque un Forum mondial sur la justice pour les femmes



  • Le 12 mars, des juristes de 17 pays se sont rassemblés au département d'État des Etats-Unis afin d'explorer les moyens de prévenir la violence contre les femmes et de leur donner un accès égal à celui des hommes à la justice.

    « Dans notre monde d'aujourd'hui, a déclaré la secrétaire d'État Condoleezza Rice dans son discours liminaire, une femme sur trois sera battue, violée ou victime d'autres mauvais traitements dans sa vie. » Promulguer des lois pour protéger les femmes ne suffit pas. « Le respect des lois doit être imposé par des gouvernements efficaces et responsables. »
    Mme Rice a ensuite évoqué un crime qui, selon elle, dépasse tous les autres : la traite des femmes. Près de 800 000 personnes sont en effet victimes de cette forme moderne d'esclavage qui vise surtout les femmes et les filles.

    Des juristes et hauts responsables du Malawi, du Pakistan, du Bahreïn, du Bénin, du Ghana, du Maroc, de l'Argentine, du Bangladesh, de la Hongrie, du Libéria, de la Sierra Leone et des États-Unis ont participé à ce Forum.

    Changer les attitudes culturelles relatives aux femmes

    Sandra Day O'Connor, la première femme à devenir juge à la Cour suprême des États-Unis, partageait le podium avec Mme Rice. Mme O'Connor, qui est aujourd'hui à la retraite, a cité plusieurs études montrant que seulement la moitié des victimes de la violence au foyer trouvaient des recours auprès de l'appareil judiciaire de leur pays.

    Toutefois, l'éducation et les débouchés économiques réduisent considérablement pour les femmes les risques de mauvais traitements. Elle a également réclamé une promotion agressive de l'égalité entre les sexes et des droits de la femme.
    Selon elle, le changement des attitudes culturelles à l'égard des femmes est essentiel à leur émancipation. Il y a quelques décennies, a-t-elle rappelé, de nombreux Américains pensaient que les femmes qui étaient battues par leur mari « le méritaient ».
    « Au cours des vingt dernières années, les gouvernements, à tous les niveaux de ce pays, se sont attachés à demander des comptes aux responsables de violences au foyer et à offrir des appuis aux victimes. Les peines encourues pour violence au foyer ont augmenté dans l'ensemble du pays », et des foyers et des réseaux de soutien pour les femmes et leurs enfants ont été créés. On estime que, grâce à ces efforts, l'incidence de la violence au foyer a diminué de moitié au cours des dix dernières années.

    Mme O'Connor a affirmé que si les femmes aux États-Unis et dans le monde entier avaient encore beaucoup à faire pour éliminer cette forme de violence, les progrès accomplis à ce jour prouvaient que ces crimes contre les femmes pouvaient être éliminés.

    Intensifier la coopération entre secteurs public et privé

    La société Avon Products Inc. coparrainait ce Forum. Sa P.D.G, Andrea Jung, a déclaré que la Fondation Avon - la plus vaste entité de ce type au monde vouée uniquement à l'amélioration des conditions de vie des femmes - avait lancé en 2004 sa campagne « Speak Out Against Domestic Violence » (Dénoncez la violence au foyer) aux États-Unis. Avon a déjà octroyé plus de 6 millions de dollars à 250 organisations de lutte contre cette forme de violence aux États-Unis.
    La société a également versé un million de dollars au Fonds fiduciaire des Nations unies afin de lancer l'Avon Women's Empowerment Fund (Fonds Avon pour l'émancipation des femmes), dont le but est d'offrir une aide financière et technique à des programmes novateurs en faveur de l'émancipation des femmes et de l'égalité entre les sexes.

    Avon, qui vend des produits de beauté dans le monde entier, emploie 5,4 millions de représentantes qui servent quelque 300 millions de clientes dans plus de 100 pays. « Nous sommes de loin le plus vaste réseau de femmes dans le monde », a dit Mme Jung.
    Elle a ensuite lancé un appel à la création d'autres partenariats entre secteurs public et privé. « Si nous combinons les forces, les vastes ressources et la détermination du secteur privé avec le savoir-faire et les réseaux locaux du secteur public, nous nous ferons plus facilement entendre, notre influence sera beaucoup plus importante et nous trouverons plus de solutions. »

    Source :
    "Il s'agit de prévenir la violence contre les femmes et de faciliter leur accès à la justice."
    Par Jane Morse Rédactrice
    Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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