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Le président G. W. Bush au WIREC 2008 : « les Etats-Unis doivent sortir du ...pétrole ».



  • Communication adaptée, retournement de veste, ou plutôt guidé par des stratégies économiques du siècle écologique, le discours à 360° de G. W. Bush, le 5 mars 2008, au Washington Convention Center, a surpris les professionnels de l'énergie, aussi bien dans le ton que dans les mesures annoncées.

    Venu s’exprimer devant les délégués de plus de 80 pays au Washington International Renewable Energy Conference (WIREC), le président américain a souligné l’importance des Energies Renouvelables dans le renforcement de la sécurité énergétique et a annoncé l’engagement sur le long terme des Etats-Unis, dans la lutte contre le changement climatique dans le monde.

    Non seulement les Etats-Unis« s'engagent résolument » à lutter contre les changements climatiques, (rappelons que les Etats-Unis n'ont pas signé le protocole de Kyoto), mais ils doivent « changer leurs habitudes » en termes de consommation énergétique, y compris « la réduction de la consommation d'essence de 20% sur10 ans ». [...] « La dépendance aux énergies fossiles affecte énormément l'accélération de l'économie américaine ; mais nous voulons que notre économie progresse et que le monde prospère ; nous voulons que ceux qui vivent dans la pauvreté puissent s'en sortir. Mais si nous ne changeons pas nos habitudes, plus les niveaux de vies économiques vont s'élever, plus nous dépendrons du pétrole ».

    Les mesures annoncées passent par « la sortie du ... pétrole, la diversification des ressources énergétiques et le renforcement de l'efficacité énergétique ». Puis vint l'inattendue onction des énergies renouvelables : « plus nous diversifierons nos sources énergétiques, moins le pétrole influencera la sécurité énergétique et la prospérité des Etats-Unis. Les Energies Renouvelables représentent une des sources énergétiques les plus prometteuses parce qu'elles sont propres et parce que leur approvisionnement peut être régénéré. »

    La législation américaine prévoit la production d'environ 7 milliards de barils de biocarburants à l'horizon 2022, soit une augmentation de 500% ; un objectif « accessible » ; parce que dit M. Bush, « les américains commencent à prendre conscience, chaque année, de l'intérêt du biodiesel ».

    L'engagement des Etats-Unis ne se limite pas au niveau national. Conscient de la faiblesse de certains paysà disposer des mêmes moyens pour s'offrir ces technologies, et pour faire face aux enjeux du changement climatique, le président américain propose « un fonds international d'énergie propre », soutenu par les pays industrialisés afin d'accompagner les pays en développement dans le « nettoyage de leur environnement ». Il a proposé au Congrès américain de s'engager à hauteur de deux milliards de dollars de contribution au « Clean Technology Fund » ; et promet de mobiliser ses pairs des pays industrialisés pendant les tournées d'adieu de sa présidence. M. Bush est allé encore plus loin en suggérant une élimination des tarifs et des barrières aux exportations des technologies propres pour faciliter leur diffusion dans le monde. Nous assistons à "un vrai changement de paradigme"(1), observe Moritz Leuenberger, Ministre suisse de l'environnement.

    Mais en attendant de les« changer », il faudra faire souffrir les habitudes : les Etats-Unis vont s'engager dans l'augmentation de leur production ... nucléaire, « à l'exemple », dit M. Bush « d'un pays ami, la France, dont 80% de son énergie est fournie par la technologie nucléaire ».

    « La technologie nucléaire est sans limite ; elle produit massivement de l'électricité sans pollution atmosphérique ou sans émission de gaz à effet de serre. [...]. Mon administration travaille sur un programme d'investissement de l'ordre de 300 millions de dollars dans les technologies nucléaires ; et nous voulons que le peuple américain comprenne que la nouvelle génération du nucléaire est sécurisée ; nous voulons qu'il se sente rassuré face à la propension de la technologie nucléaire. »

    Le WIREC 20008 a été organisé dans l'esprit de deux précédents événements majeurs : BONN 2004 qui a vu propulser l'enjeu stratégique des énergies renouvelables par la communauté internationale, et PEKIN 2005. La quatrième Conférence internationale sur les Energies renouvelables sera accueillie par l'Inde, en 2010.

    "L'Inde est heureuse d'accueillir la prochaine Conférence Internationale sur les Energies Renouvelables en 2010", a annoncé V. Subramanian, Sécrétaire Général du Ministère chargé des Energies Renouvelables de l'Inde, à la clôture des travaux.



    Kuami Wowogno (en direct de Washington DC).

    Mise en ligne : 28 mars 2008.

    YIL Agence


    [WIREC2008]
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