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Les É.-U. aident les pays en développement à mettre en pratique les données sur le climat



  • Par Cheryl Pellerin
    Rédactrice

    Washington - Au fur et à mesure que les variations climatiques altèrent l'environnement, il est essentiel que tous les pays - notamment les plus vulnérables - puissent comprendre et utiliser les données climatologiques et météorologiques pour mieux s'adapter à une planète changeante.

    Depuis 1996, un institut de recherche établi par un accord de coopération entre l'administration nationale des affaires océanographiques et atmosphériques (NOAA) des États-Unis et l'université Columbia à New York, s'est attelé à cette tâche.

    Au siège de l'Institut de recherche internationale sur le climat et la société (IRI), situé à 32 kilomètres de New York, 50 chercheurs et 20 collaborateurs travaillent en collaboration avec des organismes du gouvernement américain et des organisations internationales pour aider les services météorologiques des pays en développement à mieux comprendre, anticiper et gérer les conséquences des fluctuations climatiques. L'IRI fait partie de l'institut Terre de l'université Columbia.

    " L'IRI occupe une position de pionnier en tant qu'institution penchée sur les liens qui existent entre la science du climat et la société, ces éléments de la société qui, en fin de compte, peuvent et doivent utiliser les informations sur le climat pour améliorer leurs travaux et apprendre quelles méthodes marchent et lesquelles ne marchent pas ", a dit à America.gov son directeur général Steve Zebiak.

    Le climat et la société

    Les chercheurs d'IRI ont des compétences diverses : agriculture, sécurité alimentaire, ressources aquatiques, santé, gestion des ressources naturelles, climat et météorologie.

    Leur vaste éventail de projets porte, entre autres, sur les systèmes d'alerte précoce aux épidémies de paludisme en Érythrée, sur la gestion des fluctuations climatiques dans le sud et le sud-est asiatiques, sur l'impact de la gestion des ressources aquatiques au Brésil, sur les systèmes d'alerte précoce fondée sur les données climatiques au regard de la sécurité alimentaire en Afrique de l'Ouest, sur les contrats d'assurance contre les intempéries en Amérique centrale, etc.

    Le financement principal des projets d'IRI est fourni par la NOAA, mais l'institut reçoit également des fonds de la NASA, l'agence spatiale des États-Unis, le ministère américain de l'énergie, la Fondation nationale pour les sciences et l'agence des États-Unis pour le développement international.

    On reconnaît de plus en plus, de par le monde, " que les dangers du changement climatique ne sont pas seulement une question d'environnement, mais aussi une question de développement très grave ", a dit M. Zebiac.

    En 2008, l'IRI a reçu un don d'environ 900.000 de dollars de Google.org, la branche philanthropique du moteur de recherche le plus populaire du monde ; ces fonds étaient destinés à améliorer les moyens de mettre en pratique les données météorologiques, notamment sur les pluies, et d'autres informations sur le climat en Afrique de l'est, mais ils devaient aussi servir à mettre en contact les experts sur le climat et la météorologie avec des spécialistes de la santé pour mieux prédire les foyers de maladies infectieuses.

    À l'échelle internationale, l'IRI ouvre, entre autres, en partenariat avec l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ; l'Organisation mondiale de la santé pour laquelle l'IRI représente un centre de collaboration sur les alertes précoces contre le paludisme et autres maladies vectorielles influencées par le climat ; le Programme de développement des Nations unies ; et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

    L'IRI est né, a dit M. Zebiak, " parce qu'il était nécessaire d'avoir une institution qui vise non seulement l'avancement des aspects technologiques et scientifiques pour obtenir des données utiles, mais aussi à déterminer quand et comment ces données peuvent être utilisées de manière pratique pour le bénéfice de la société, une étape qui s'est révélée plus difficile que la précédente ".

    Une étape plus difficile

    Peu après que l'IRI eut été créé, la NOAA a commencé à collaborer avec cet institut et d'autres partenaires internationaux - l'OMM, le Réseau européen pour la recherche sur le changement climatique et le Bureau météorologique du Royaume-Uni - pour organiser les premiers forums sur les perspectives climatiques en Afrique, en Amérique latine, dans le bassin caraïbe et dans le Sud-Est asiatique.

    Y participent des chercheurs, des représentants d'universités et d'organisations de prévisions météorologiques gouvernementales, des services nationaux et des centres internationaux de météorologie. À chacune de ces réunions, les experts du climat établissent en commun des prévisions saisonnières pour leurs régions.

    Avant la création de ces forums, les différentes régions recevaient des prévisions contradictoires de la part des universités, des services météorologiques nationaux et des centres internationaux. Et personne ne savait à quelle prévision on devait se fier.

    " Des prévisions fiables sont l'une des premières étapes nécessaires à une planification élaborée, que ce soit pour éviter des conséquences néfastes ou pour profiter des bonnes ", a dit à America.gov Simon Mason, directeur du programme Climat à l'IRI. " Une alerte précoce pour une bonne ou une mauvaise saison de pluie offre des possibilités potentiellement énormes pour se préparer à l'avance à des conditions climatiques inhabituelles. "

    Ces forums visent à améliorer la qualité scientifique des prévisions régionales et les moyens de les partager.

    Les prévisions météorologiques traditionnelles sont " très complexes et plutôt abstraites et difficiles à comprendre ", a dit M. Mason. " Nous aidons les médias dans les différentes régions à traduire ces prévisions en termes faciles à comprendre. "

    Un grand accomplissement

    Travaillant de pair avec le Centre africain pour l'application des prévisions météorologiques au développement, l'IRI a récemment évalué les résultats des perspectives climatiques établis lors de forums organisés sur dix ans pour l'Afrique de l'ouest, la Corne de l'Afrique et l'Afrique australe pour déterminer si ces perspectives avaient correctement prédit les changements à la hausse ou à la baisse des conditions de sécheresse ou de pluie.

    Il ressort de cette évaluation que les prévisions avaient du mérite, a dit M. Mason, mais qu'il était nécessaire de remédier à certaines erreurs répétées, y compris la tendance de trop prédire des saisons de pluie régulières et ne pas assez prédire les conditions de sécheresse.

    " Je peux vous dire que les participants ont entièrement admis ces erreurs répétées ", a souligné M. Mason, " et les prévisions pour la saison prochaine ont été rectifiées conformément à ces évaluations ".

    " Tout cela ne passionne pas forcément Monsieur tout le monde, mais pour la communauté scientifique, c'est un énorme accomplissement ", a ajouté M. Mason.

    Les articles du "America.Gov" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://www.america.gov/fr/
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