Le 17 octobre 2010, à la veille de la 10ème session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP-10 CDB), l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la Francophonie (IEPF) a organisé à Nagoya un atelier préparatoire pour les pays francophones participant aux négociations sur la biodiversité. L'objectif de l'atelier était de faire une lecture collective de l'ordre du jour et des enjeux de la Conférence et de permettre aux représentants nationaux, régionaux et de la société civile d’échanger leurs points de vue sur les négociations. L’événement a réuni plus de 50 participants.
« La famille francophone a une richesse biologique exceptionnelle et par conséquent un devoir particulier pour la conservation de la biodiversité, » a souligné le Secrétaire exécutif de la CDB, Monsieur Ahmed Djoghlaf, lors de la séance d’ouverture de l’atelier. Cette grande famille regroupe des pays en développement ainsi que des pays ayant les capacités de financement nécessaires à la mise en œuvre des décisions qui seront adoptées par la Conférence des Parties, a-t-il rappelé. En donnant l’exemple du Japon, qui a récemment décidé de créer un fond spécial pour la mise en œuvre des décisions qui résulteront du sommet de Nagoya, le Secrétaire exécutif a exprimé son souhait que les pays développés prennent des engagements concrets pour lutter contre la perte de biodiversité. « Nous devons arrêter d’adopter des décisions qui restent dans les tiroirs » faute de financements pour leur mise en œuvre, a-t-il poursuivi.
Suhel Al-Janabi du GTZ a présenté les objectifs, instruments et perspectives 2011 de l’Initiative de renforcement des capacités en matière d‘APA pour l‘Afrique (accès aux ressources génétiques et partage des avantages découlant de leur utilisation), lancée en 2005. Cette Initiative, pilotée par la GTZ t soutenue par l’IEPF et d’autres partenaires, vise notamment à renforcer les capacités des négociateurs et acteurs concernés africains pour qu’ils contribuent d’une manière significative aux négociations sur le futur régime international sur l’APA, et à améliorer les cadres politiques, institutionnels et juridiques concernant l’APA dans ces pays.
Olivier Rukundo, expert de la GTZ, a fait le point sur les derniers développements des négociations en cours et des principaux points d’achoppement : l’accès aux pathogènes, la portée du protocole sur l’APA, les connaissances traditionnelles et les outils pour surveiller la conformité.
Emmanuel Bayani Ngoyi, Point Focal Biodiversité
du Gabon, a présenté les résultats de la « Première Conférence
Panafricaine sur la biodiversité et la lutte contre la pauvreté : quelles
opportunités pour l’Afrique » ; notamment la Déclaration qui en est sortie, ou Déclaration de Libreville, la Feuille de route sur la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), la Feuille de route sur l'Économie verte, ainsi que la position commune africaine sur les thématiques clés en discussion à la COP-10. Le Point Focal a ensuite présenté les perspectives pour l'Afrique, notamment pour le " post-Nagoya ". Sur ce point, Monsieur Bayani Ngoyi a souligné l'importance du renforcement des capacités des pays africains pour la mise en oeuvre du nouveau Plan Stratégique et du protocole sur l'APA qui nécessitera la révision des stratégies nationales et des plans d'action (SNPA) CDB actuels, ainsi qu'une mobilisation des ressources financières. Dans cette perspective, les pays africains sollicitent l'appui des différents acteurs de développement, pour élaborer des cadres juridiques sur l'APA, organiser des ateliers spécifiques au niveau national à l'intention des parties prenantes, et mettre en oeuvre des projets de terrain visant l'opérationnalisation des décisions de la COP-10.
Le "Guide des négociateurs" produit par l'IEPF, document exposant les enjeux de la COP-10, a été également présenté lors de cette rencontre par Philippe Le Prestre, Directeur de l'Institut Hydro-Québec de l'Université Laval (Canada).
Plusieurs questions importantes ont été abordées à la fin de l'atelier, comme par exemple : la prise en compte dans le régime APA des différentes réalités nationales en terme de relations entre les communautés autochtones et les gouvernements nationaux, la recherche non-commerciale dans le cadre de ce nouveau régime APA, la relation entre IPBES et l'Organe subsidiaire chargé de fournir des avis concernant les aspects scientifiques, techniques et technologiques (OSASTT), et la mise en oeuvre conjointe des trois Conventions de Rio.
Dans le cadre de son programme d'appui à la participation active des pays francophones aux processus de régulation multilatérale, l'IEPF/OIF organise plusieurs activités pendant la COP-10. Dans ce cadre, une concertation ministérielle aura lieu le 27 octobre, afin de catalyser les échanges de points de vues entre les Ministres et Chefs des délégations francophones et les partenaires au développement autour des principaux enjeux de la COP-10. Le débat portera aussi sur les issues possibles des négociations de la COP-10 et des possibilités de mise en oeuvre du Régime sur l'APA, notamment dans les pays en développement. L'IEPF organise également, avec l'UICN, un événement parallèle le 27 octobre à partir de 18h15 pour la présentation de l'atlas récemment publié par l'IEPF et l'UICN sous le titre " Biodiversité de la Francophonie : richesses et vulnérabilités".
Laura Baroni, UICN, pour l'IEPF
[COP10-MOP5]
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06/05/24 à 12h32 GMT