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2017, un milliard de personnes vivront dans les pays les plus pauvres



  • D’après un nouveau rapport de la CNUCED, une meilleure intégration des pays les plus pauvres dans les marchés mondiaux passe par l’instauration de réformes globales et systémiques.

    Le Rapport 2010 sur les pays les moins avancés(1), intitulé "Vers une nouvelle architecture internationale du développement pour les PMA", propose les grands axes de ce que pourraient être les objectifs de cette nouvelle architecture du développement :

        * Inverser la marginalisation de ces pays dans l’économie mondiale et contribuer à leurs efforts de rattrapage, en particulier en les aidant à développer leurs capacités productives. En d’autres termes en produisant de façon efficace et compétitive un éventail de plus en plus large de biens et services à plus forte valeur ajoutée grâce à une augmentation de l’investissement et de l’innovation;
        * Soutenir un mode de croissance économique accélérée afin d’améliorer le bien-être général et la protection de la population des pays les moins avancés (PMA);
        * Aider les PMA à sortir de cette catégorie. Seuls deux pays, le Botswana et le Cap-Vert, y sont parvenus au cours des trente dernières années.

    Il ne sert à rien de poursuivre ce qui a été fait jusqu’ici, prévient la CNUCED. Un certain nombre de mesures internationales d’appui aux PMA, conçues pour promouvoir le développement économique de ces pays, ont eu des effets bien plus symboliques que pratiques. Dans la majorité des cas, elles n’ont pas favorisé le développement des capacités productives. Or, l’insuffisance de ces capacités est la clef des faiblesses économiques structurelles des PMA.

    Les gouvernements des PMA doivent jouer un rôle plus actif dans la mise en place de conditions favorables à l’accumulation de capital, au progrès technologique, aux transformations structurelles - afin, notamment, d’être moins tributaires des exportations de produits de base - et à la création d’emplois productifs sans lesquels on ne peut réduire la pauvreté de manière conséquente. La nouvelle architecture internationale du développement devrait soutenir ces efforts nationaux.

    L’architecture proposée va au-delà de l’aide et du commerce. Elle prend aussi en compte la technologie, les produits de base et les changements climatiques en tant qu’éléments clefs. Elle suppose ainsi une réforme des régimes économiques mondiaux dans les domaines ayant des incidences directes sur le développement et la réduction de la pauvreté dans les PMA. Elle encourage l’élaboration d’une nouvelle génération de mécanismes internationaux spéciaux d’appui aux PMA pour en résoudre les faiblesses structurelles intrinsèques. Elle préconise aussi de renforcer la coopération Sud-Sud pour le développement.

    Le programme d’action que propose la CNUCED pour créer une nouvelle architecture internationale du développement repose sur cinq grands éléments:

        * Financement : la CNUCED recommande des courants d’aide publique au développement conformes aux engagements d’aide de 0,15 et 0,20 % du revenu national brut (RNB) prescrits par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle plaide en faveur d’une plus grande appropriation par les pays des stratégies nationales de développement. Il conviendrait aussi de davantage recourir à l’aide pour soutenir la mobilisation des ressources intérieures; ainsi que d’utiliser l’aide de façon novatrice afin de développer les capacités productives;
        * Commerce : le Rapport propose que les résultats "initiaux" des mesures en faveur des PMA (telles que l’accès en franchise totale de droits et hors contingent pour tous les PMA et un traitement plus favorable du commerce des services des PMA), qui ont déjà été approuvées durant le cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha, ne soient pas subordonnés à l’achèvement des négociations. Il recommande de donner aux PMA les moyens d’utiliser les flexibilités prévues dans les règles commerciales actuelles de façon qu’ils puissent mettre en oeuvre des politiques commerciales stratégiques, et de fournir une aide au commerce plus efficace;
        * Produits de base : l’absence de gouvernance mondiale semble être le principal obstacle à une plus grande stabilité des prix et des revenus. Les actions prioritaires au niveau du régime économique mondial devraient notamment être l’adoption de nouvelles mesures pour réduire l’instabilité des marchés des produits de base et les effets néfastes de cette instabilité. En outre, il est proposé d’améliorer la gestion pour que les PMA tirent plus de bénéfices de l’exploitation de leurs ressources naturelles, ce qui atténuerait leurs difficultés financières et budgétaires;
        * Technologie : le Rapport recommande l’adoption d’une nouvelle architecture du savoir, cohérente et dynamique, axée sur les besoins et les capacités technologiques des PMA. Il préconise en particulier une réorientation de la gouvernance mondiale en matière de technologie et de droits de propriété intellectuelle, et propose divers mécanismes internationaux d’appui, dont la création d’une banque de licences de technologie et d’un fonds d’affectation spéciale multidonateurs pour le financement de l’innovation des entreprises dans les PMA;
        * Changements climatiques : le Rapport recommande un financement immédiat et adéquat du Fonds pour les PMA et un accès amélioré de ces pays au Mécanisme pour un développement propre de la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques pour surmonter les obstacles financiers à leur accès aux technologies des énergies renouvelables.

    La coopération Sud-Sud pour le développement est considérée comme pertinente au regard de ces cinq grands domaines. En 2007-2008, les pays en développement ont représenté 62 % des importations de marchandises des PMA et la moitié des exportations de marchandises de ces pays. Il existe diverses possibilités d’expansion des flux de commerce, de technologie et d’investissement entre les PMA et les autres pays en développement, ainsi que d’échange d’expériences, dont il faut se saisir, indique le Rapport de la CNUCED.

    Le programme proposé par la CNUCED permettrait de créer un environnement international beaucoup plus propice aux PMA. L’un des défis que doit relever de toute urgence la communauté internationale est d’associer les mécanismes internationaux d’appui aux PMA à un nouveau cadre de politique et de coopération internationales offrant un système de gouvernance mondiale plus stable et plus équitable pour les pays. Cela rendra plus efficace l’appui international spécial aux PMA et contribuera aussi à intégrer les problèmes de ces pays dans le plus large contexte des activités et des débats internationaux relatifs au développement.

    Un milliard de personnes vivront dans les PMA en 2017. Ces pays doivent trouver de nouveaux modes de développement qui réduiront leur marginalisation dans l’économie mondialisée et atténueront considérablement leur pauvreté.

     [COP16-climat]

     

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