Les records atteints par les prix des produits alimentaires sur les marchés mondiaux accentuent la pression sur les agences de l'ONU qui apportent une aide alimentaire à près de 100 millions de personnes dans le monde. Leurs responsables mettent en garde contre le risque de voir une combinaison parfaite entre flambée des prix, nouvelles urgences météorologiques et instabilité politique créent une " tempête ".
" La flambée des prix alimentaires est une réalité pour le monde entier, mais elle n'a pas le même impact sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables ", a déclaré au Centre d'actualités de l'ONU, la Directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Josette Sheeran, soulignant que pour les ménages qui sont déjà dans la subsistance, cette situation se traduit par une hausse de la malnutrition, une diminution des revenus à consacrer à la scolarisation ou la santé et un risque d'instabilité avec " des émeutes de la faim " dans les pays les plus touchées.
" Nous sommes en alerte rouge, continuellement en train d'évaluer nos besoins et de revoir nos plans, tout en nous tenant prêts ", a poursuivit la chef du PAM, avant d'expliquer que l'agence onusienne planchait sur un plan d'action permettant des achats tôt et rapides de denrées alimentaires et la constitution de réserves.
Si les prix restent à leur niveau actuel ou s'ils continuent d'augmenter pendant l'année à venir à cause de conditions météorologiques défavorables, d'inondations, de sécheresses ou d'incendies, le PAM sera confronté à un grave déficit budgétaire imposant certaines décisions identiques à celles prises en 2008 lors de la crise alimentaire mondiale: réduction des rations individuelles, réduction du nombre de bénéficiaires de l'aide alimentaire internationale, recherche urgente de nouvelles ressources.