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ONU : La réforme du secteur de la sécurité, " clef de voûte de la paix et du développement durable "



  • " Le Conseil de sécurité souligne que des institutions de sécurité efficaces, professionnelles et responsables sont la clef de voûte de la paix et du développement économique et social ", ont affirmé, ce matin, les membres du Conseil de sécurité dans une déclaration lue par le Ministre des affaires étrangères du Nigéria, M. Olugbenga Ashiru, dont le pays préside le Conseil pour le mois d'octobre.

    Les membres du Conseil de sécurité, réunis pour un débat sur la réforme du secteur de la sécurité auquel ont également participé une quinzaine d'autres intervenants, dont le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Hervé Ladsous, et la Ministre des affaires étrangères de l'Inde, Mme Preneet Kaur, ont réaffirmé " le droit souverain et la responsabilité au premier chef du pays concerné pour ce qui est de choisir sa logique et ses priorités en la matière ", consacrant ainsi le concept d'appropriation nationale.

    Dans les sociétés postconflit, la réforme du secteur de la sécurité comprend l'ensemble des activités, menées par le gouvernement avec l'appui du système des Nations Unies et de la communauté internationale, visant à transformer les forces armées, de sécurité et de police d'un pays, mais aussi l'appareil judiciaire et les douanes, afin de les rendre aussi efficaces, professionnelles et responsables que possible.

    Comme le rappelle le document de réflexion* dont était saisi aujourd'hui le Conseil, la demande d'appui à la réforme du secteur de la sécurité a beaucoup augmenté au cours de ces dernières années.  Reconnue comme un élément essentiel des processus de paix et de maintien de la paix multidimensionnels, la réforme du secteur de la sécurité fait partie intégrante du mandat de la plupart des nouvelles opérations de maintien de la paix et missions politiques spéciales de l'ONU: 11 de ces missions comptent actuellement une composante chargée de la réforme du secteur de la sécurité, " dont 10 en Afrique ", a précisé la représentante des États-Unis.

    Aux termes de cette déclaration, le Conseil de sécurité insiste sur le fait qu'il faut que la réforme du secteur de la sécurité soit " un processus que le pays s'est approprié, dont les racines sont dans ses besoins particuliers et sa situation particulière ".  Le Conseil souligne donc qu'il incombe aux États de coordonner l'appui à la réforme, y compris en établissant l'ordre des priorités parmi les domaines visés par l'aide technique que lui apportent ses partenaires internationaux: le système des Nations Unies -dont le Conseil de sécurité et la Commission de consolidation de la paix-, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales et la communauté des donateurs.

    Le débat d'aujourd'hui était organisé à l'initiative du Nigéria, à l'occasion de sa présidence mensuelle du Conseil de sécurité.  Dans sa déclaration, le Conseil note en effet " que la plus grande partie de l'aide fournie par la communauté internationale dans le domaine de la réforme du secteur de la sécurité est fournie dans les pays d'Afrique, ou à leur intention ", tandis que certains de ces pays sont devenus à leur tour d'importants contributeurs de cette aide.  L'Angola, l'Égypte, le Sénégal et la Sierra Leone ont été cités en exemple par le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix.

    À cet égard, le Conseil de sécurité a salué le partenariat stratégique établi entre l'ONU et l'Union africaine pour arrêter un " plan directeur continental " de la réforme du secteur de la sécurité et se donner les moyens de l'appliquer.  La représentante du Luxembourg a espéré que ce " document fondateur " sera adopté lors du prochain sommet de l'Union africaine, qui se tiendra à Addis-Abeba en janvier 2012.

    Les " leçons apprises " sont parfois devenues des " leçons oubliées " et les opportunités manquées ont été nombreuses, a fait remarquer le Ministre nigérian des affaires étrangères.  Celle qu'il faut aujourd'hui retenir, c'est celle de l'" indivisibilité " de la sécurité, a-t-il affirmé, en expliquant que les efforts déployés au niveau national seraient voués à l'échec s'il l'on ne prend pas en compte ls menaces qui pèsent aux niveaux régional et international.

    M. Ashiru a tout particulièrement fait état du caractère transfrontalier des défis qui se posent dans la sous-région d'Afrique de l'Ouest, comme par exemple celui de la piraterie dans le golfe de Guinée, qui fera l'objet d'un exposé devant le Conseil de sécurité, la semaine prochaine.

    De son côté, son homologue de l'Inde a dénoncé la tendance qui consiste, pour le Conseil de sécurité, à retirer prématurément les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, ou à en réduire la taille et la durée du mandat.  Soutenue sur ce point par le représentant du Royaume-Uni, Mme Preneet Kaur a prévenu que " le démantèlement d'une opération contre la volonté du pays hôte et avant que ses institutions ne soient pleinement capables d'assumer leur rôle, risquait de faire sombrer à nouveau le pays dans un conflit ".
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