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Enjeux de Durban pour l'Afrique ou de l'urgence pour la communauté internationale de respecter ses engagements



  • L'Afrique fait partie des continents les plus vulnérables et les plus affectés par les conséquences du réchauffement climatique tout en faisant partie des pays les moins émetteurs de GES (exception faite de l'Afrique du Sud et de certains pays d'Afrique du Nord, la contribution des pays africains aux émissions totales de GES reste marginale. On rappellera, par exemple, que l'Afrique sub-saharienne représente moins de 4 % du total mondial).

    Très officiellement l'Afrique fait l'objet de toutes les attentions et les promesses et les engagements sont ambitieux mais dès lors qu'il s'agit de les mettre en oeuvre force est de constater que la réalité est relativement différente.

    De Bali à Cancun, de Conférence des Parties en Conférences des Parties, ce constat ; malgré quelques améliorations reste le même voire dans certains secteurs l'écart se creuse entre les engagements annoncés et la réalité sur le terrain.

    A cela plusieurs raisons, telle que la difficulté pour l'Afrique de porter ses messages dans un nombre trop important d'instances sans avoir le nombre de représentants suffisants si l'on compare la taille de ses délégations à celle des pays industrialisés. De plus il y a trop de groupes, de comités, de réunions et même les groupes constitués ne sont pas homogènes d'une instance à l'autre. Il y a trop d'intérêts divergents et parfois même les postions affichées sont contradictoires d'une instance à l'autre. Les positions du G77 et de la Chine [coalition de pays émergents] illustrent bien la complexité de cette réalité dans laquelle l'Afrique est rarement en position d'arbitre.

    Il y a aussi la difficulté pour certains pays africains d'avoir accès à des fonds existants compte tenu de la complexité des démarches et des contraintes qu'impliquent les modalités d'accès aux financements climats.

    Il faudrait parler également du très faible pouvoir économique de certains pays africains inversement proportionnel au besoin de financement pour l'adaptation.

    Sur ce sujet, les pays africains plaident pour un accès direct et simplifié aux financements climats, sans avoir à passer par des agences spécialisées aux procédures complexes et aux demandes souvent rédhibitoires. Dans le même esprit des enveloppes par pays pourraient permettre de fluidifier l'accès aux financements qui devraient être répartis à part égale entre l'adaptation et l'atténuation. L'origine des fonds devrait être transparente et devrait provenir de fonds additionnels et alimentés pour la partie adaptation essentiellement par des dons et non par des prêts. Enfin, au-delà de l'ambition des montants annoncés, il convient sans plus attendre de mettre en oeuvre concrètement les financements et de définir les modalités pour donner de la crédibilité aux engagements pris. Pour finir, les fonds promis notamment dans le cadre des financements précoces doivent être réellement décaissés. Même pour l'après 2012, il est temps de commencer à alimenter un fonds pour qu'il soit opérationnel dès que le moment sera venu.

    Aujourd'hui, l'Afrique peine encore à imposer son point de vue dans les négociations climatiques. Elle cherche encore à convaincre et non à exiger. Au-delà de la société civile africaine qui s'est renforcée ces dernières années et qui s'est engagée sur cette thématique, certains négociateurs dans les couloirs de Durban commencent à murmurer des options de blocage politique .... Les choses pourraient peut-être commencer à changer finalement ....

    Je suis arrivé à Durban ce week end. Les discussions sont passionnées .... espérons que les " bonnes " décisions suivront.

    Stéphane POUFFARY, ENERGIES 2050, pour l'IEPF
    [COP17-climat]
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