Le 16 avril prochain, une dizaine d'années se sera écoulée depuis la disparition de Jacques Bugnicourt, fondateur de l'organisation enda Tiers Monde. Comme les années précédentes, enda envisage de célébrer l'anniversaire de son rappel à Dieu. Mais cette année l'Organisation enda souhaite donner un cachet particulier à la commémoration en procédant au lancement de la Fondation Jacques Bugnicourt.
Journée de lancement de la Fondation Jacques Bugnicourt.
Lundi 16 avril 2012 à 15h 00
(Hôtel Ndiambour)
Une Fondation Jacques Bugnicourt POURQUOI ?
Le parrain, en résumé
Né en 1930, Jacques BUGNICOURT a fait ses études universitaires en sciences politiques, Géographie et Aménagement du Territoire. Il est titulaire d'un Doctorat d'Etat en Sciences Economiques. Appelé par le premier gouvernement indépendant du Sénégal pour y fonder l'Aménagement du territoire, il a été professeur, pendant 10 ans, à l'Institut Africain de Développement Economique et de Planification (IDEP), et a mis sur pied un programme de formation environnementale pour l'Afrique, devenu, en 1972, l'Organisation non gouvernementale ENDA Tiers Monde.
Jacques Bugnicourt :
- Une constante : " une lutte, souvent âpre, directe et indirecte, pour l'environnement, pour la citoyenneté, et contre la pauvreté. "
- Une méthode : la Recherche/ Action
- Un atout : un réseau d'amis et de partenaires constitué tout au cours de sa carrière avec l'intention de perpétuer et pérenniser l'action de Jacques Bugnicourt.
Un peu d'histoire
Depuis la création d'ENDA en 1972, Jacques BUGNICOURT son fondateur, a établi un réseau de partenaires institutionnels et de bailleurs de fonds, qui a permis de doter ENDA de l'autonomie de son action. La vocation internationale et d'échanges Sud/Sud de l'Organisation se matérialise, en partie, grâce à ces fonds stratégiques, dès le début des années 80, avec la diversification des thématiques traitées par les entités et l'ouverture d'entités décentralisées en Amérique Latine, en Afrique et en Asie.
Aujourd'hui, ENDA poursuit son action, fidèle à l'esprit de son fondateur, mais en quête de plus de convergence de ses initiatives plurielles ; et surtout de moyens plus en phase avec l'évolution de l'Organisation, sa vocation internationale et son développement. ENDA renforce, en son sein, sa propre dynamique d'organisation en réseau d'entités autonomes, avec ses valeurs intrinsèques et son expertise propre, pour mieux se positionner dans le milieu de plus en plus concurrentiel des acteurs non gouvernementaux intervenant sur les champs de l'environnement et du développement durable.
L'environnement socio-économique actuel
Les expériences cumulées d'ENDA Tiers Monde, depuis presque quarante années, conduisent l'Organisation à tirer plusieurs constats :
1. Les formes d'exclusion, en ville ou dans le monde rural, qui perdurent en dépit des activités de développement et de lutte contre la pauvreté qui sont menées aussi bien par les pouvoirs publics que par les organisations de la société civile.
2. L'apparition et la recrudescence de nouvelles couches de populations qui sont exclues, en particulier les populations périurbaines, les jeunes diplômé(e)s sans emploi, les jeunes mères monoparentales, les populations rurales rencontrant d'importantes difficultés à subvenir de leur travail.
3. Les modes de financement mis en place par les Etats ou la Communauté internationale sont très souvent inadéquats, en quantité et en qualité, par rapport aux besoins réellement perçus à la base, en particulier pour ces nouveaux exclus.
4. Aucun mécanisme n'est prévu actuellement pour l'après Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en 2015. Il faut s'assurer, dès maintenant, que les actions entreprises pour atteindre les OMD se transforment, au-delà, en de véritables acquis pour les populations. Des mécanismes doivent donc être rapidement élaborés pour contrecarrer d'éventuels retours en arrière sur certains acquis ; en d'autres termes, l'objectif est d'assurer la pérennisation, voire l'élargissement et la généralisation, de ces acquis.
5. La décentralisation de plus en plus poussée tant sur le plan administratif et politique qu'économique, environnemental et social comporte une faille, c'est celle des financements. En effet, dans le mouvement de décentralisation, les financements ne suivent pas au même rythme. Ceci crée un fossé entre les besoins exprimés au niveau local et leurs satisfactions, freinant ainsi l'opérationnalité de la décentralisation.
6. Depuis la Déclaration de Paris et la Conférence de Monterrey sur l'aide au développement, peu de mécanismes de financement basés sur la mobilisation des ressources internes aux pays (dites ressources domestiques) ont vu le jour.
7. Enfin, face à l'uniformisation des discours sur le développement et la lutte contre la pauvreté, ou ce qu'on appelle la pensée dominante, les positions alternatives ont des voies de réflexion et d'expression de plus en plus réduites et circonscrites à des microsphères, le plus souvent par manque de financement.
La Fondation Jacques Bugnicourt comme réponse
Il existe d'autres manières de mobiliser les financements intérieurs et extérieurs, de sécuriser ces financements et ainsi, apporter une aide pérenne aux populations dans les domaines d'intervention de l'organisation en vue de garantir leur sécurité :
- Sécurité foncière et immobilière pour l'accès à l'habitat et à la terre,
- Sécurité pour l'accès à la santé,
- Sécurité pour l'accès à l'eau,
- Sécurité pour l'accès aux services énergétiques,
- Souveraineté alimentaire,
- Sécurité pour garantir l'indépendance de la liberté de ton et d'analyse.
- Autres...
La création d'une Fondation qui porte le nom du créateur et développeur d'ENDA Tiers Monde, Jacques Bugnicourt, et portée par ses amis et partenaires, est une réponse proposée et voulue par ceux-ci et qui se positionnerait " là où il n'y a pas de bailleurs ".
06/05/24 à 12h32 GMT