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Burkina Faso : entre la paix des ménages et l'autonomisation économique des productrices de beurre de karité et de sésame, quel équilibre ?



  • par H. de Beaumont (TECH-DEV) avec les contributions de E. Guiro (ADEE), K. Traore (NUNUNA), A. Tega et F. Yoda (RFA) - Enda Europe

     

    Le projet ELFE (Entreprises Locales de Femmes), porté par l'association TECH DEV - France en partenariat avec l'ADEE %u2013 Burkina Faso, a pour but d'accompagner la diversification des activités de la fédération NUNUNA de productrices de beurre de karité et de sésame au Burkina Faso. Il a été voulu et décidé par les femmes pour sécuriser leurs revenus.

    Les principales actions menées dans le cadre du projet ont été :

    -        Organisation des trois premières campagnes sésame (2010, 2011 et 2012) : formations au parcours cultural, encadrement des productrices, recherche et approvisionnement en intrants (semences améliorées, engrais, produit de traitement phytosanitaire), parcelles écoles, commercialisation du sésame, unité pilote de nettoyage et d'extraction d'huile de sésame (installation et démarrage en mars 2012), ateliers d'auto évaluation ;

    -        Structuration des productrices en deux Unions sésame en 2011 et création de NUNUNA (cadre fédératif des Unions karité et sésame) dans le prolongement de l'UGPPK-S/Z ; 

    -        Mobilisation d'un binôme d'experts genre burkinabè (Réseau Femmes en Action %u2013 RFA) pour prendre en charge l'intégration de l'approche genre dans la mise en oeuvre du projet ELFE de façon transversale et permanente par une démarche participative d'échanges et de capitalisation des expériences, portée directement par les femmes productrices en vue d'améliorer leurs conditions de vie : diagnostic genre de la fédération au démarrage du projet, formation en genre de l'encadrement, mise en oeuvre d'une stratégie pour la négociation et la concertation avec les maris des productrices de sésame, outil de suivi de la lutte contre les inégalités genre à partir de 2 enquêtes réalisées auprès de 105 productrices et de leurs maris.

    Pour mener à biens ces actions, le projet a bénéficié d'un financement du ministère français des Affaires étrangères (MAEE) dans le cadre du Fonds de Solidarité Prioritaire (FSP) " genre et développement " de novembre 2009 à octobre 2012.

     

     

    La fédération NUNUNA de productrices de beurre de karité et de sésame au Burkina Faso 

    La fédération NUNUNA constitue le cadre fédératif des Unions de Productrices des Produits du karité depuis 2001 %u2013 anciennement Union des Groupements de Productrices de Produits de Karité des Provinces de la Sissili et du Ziro (UGPPK) %u2013 et des Unions de Productrices de sésame depuis 2011. Le siège de la fédération est situé à Léo à 165 km au sud de Ouagadougou, proche de la frontière du Ghana.

    Elle rassemble sept Unions de productrices de karité et deux Unions de productrices de sésame dans les provinces de la Sissili et du Ziro, soit actuellement 103 groupements villageois de femmes productrices représentant 4 596 membres individuels dans 43 villages dans un rayon de 100 km autour de Leo. A son démarrage, la fédération ne rassemblait que 600 femmes, puis 1200 femmes (32 groupements) en 2007.

    La fédération qui comptait un seul salarié permanent en 2005, en compte 16 en 2010 (dont 9 femmes).

    Les principales productions de la fédération sont :

    -        le beurre de karité, fabriqué traditionnellement dans les villages par les GVF (barattage) puis filtré, homogénéisé et conditionné pour l'exportation à Léo ; dans le cadre d'une certification équitable (depuis 2006) et biologique (depuis 2007)

    -        le sésame depuis 2009 : mise en culture par plus de 1 400 femmes dans le cadre du projet ELFE.

     

    Rappelons que le karité est " l'or blanc des femmes ". L'arbre de karité est une espèce endémique poussant en Afrique de l'Ouest et sur une partie de l'Afrique centrale. Le ramassage des fruits du karité et la production de beurre de karité par barattage dans les villages sont des activités traditionnellement dévolues aux femmes en milieu rural au Burkina Faso.

     

     

    La stratégie économique du projet

    Les premiers regroupements autour du karité

    En 2001, le regroupement de 600 femmes productrices autour de la ville de Leo a donné naissance à la coopérative UKPPK-S/Z. La présidente de la fédération se souvient de cette époque : "Moi comme les autres, on n'arrivait pas à vendre notre produit sur les marchés. On ne ramenait pas d'argent à la maison, seulement le beurre invendu ; on a alors décidé de se regrouper, notre vie a changé ... Ensemble, on pouvait regrouper nos productions, mettre nos moyens de production en commun et répondre à des commandes[1]".

    Les programmes successifs d'appui à cette initiative (coopération canadienne, coopération française depuis 2002) ont accompagné la croissance de la coopérative ; les femmes sont aujourd'hui plus de 4 500 à écouler leur production de beurre de karité certifié biologique et équitable notamment sur le marché international de la cosmétique.

    Les membres ont appris à organiser collectivement leurs activités en dehors du foyer, elles ont su générer des revenus monétaires significatifs au niveau de leur ménage, et faire évoluer une activité traditionnellement destinée à l'usage domestique et local en un véritable métier à part entière ; elles ont acquis collectivement une réelle compétence professionnelle.

     

    La diversification par le sésame

    En 2009, lorsqu'elles décident de diversifier leurs activités économiques par la culture et la transformation du sésame, elles s'appuient sur ces acquis pour se lancer dans une activité porteuse au Burkina Faso mais pas encore développée dans la Sissili et le Ziro. De plus la culture du sésame, comme la majorité des activités aux champs, est une activité traditionnellement dévolue aux hommes. Ce sont les maris qui cultivent les céréales comme le mil et le maïs, très largement auto consommés par la famille et qui de ce fait ne génèrent pas, ou très peu, de revenus monétaires.

    C'est parce que les maris ont reconnu leur compétence et que cette compétence avait une retombée positive sur les revenus du foyer qu'ils ont eu un regard intéressé sur cette volonté de diversification.

     

    Témoignages sur les réactions des maris

    Une productrice de karité : " Nos maris ont vécu deux expériences. Premièrement l'expérience du karité. Ils demandaient : " Qu'est ce que le karité va nous apporter ? ". Au jour d'aujourd'hui, ils bénéficient du flux [d'argent généré par la commercialisation] du beurre de karité. Et puis il y a [eu] le plaidoyer de sensibilisation au sésame aussi. Comme on a convoqué les maris, ils sont venus. On a expliqué,  ils ont vu du début jusqu'à nos jours. Ils savent ce qu'apporte le karité pour eux. Avec la sensibilisation au sésame, ils savent qu'un jour ça va devenir comme le karité. Donc ensemble nous allons nous entraider pour que ça aille de l'avant comme le karité. "

    Une autre productrice de karité : " Un jour ils ont fait une visite de terrain. Ils ont vu tous les équipements avec lesquels on travaille ! Donc il y a des hommes qui ont beaucoup apprécié. .... Après les visites, il y a un homme qui a dit : " Vous voulez vous envoler vous aussi sur le sésame ! " J'ai dit : " Il faut nous appuyer seulement".

    Le mari il disait à chaque fois à sa femme quand elle part à la maison de karité : " Il faut  laisser la maison de karité ", mais il a dit qu'aujourd'hui, il sait que ça apporte quelque chose. Il a donné un exemple : " il y a ton petit enfant qui est en train de jouer avec le ballon comme ça. S'il vient vers toi, tu le chasses. Tu lui dis qu'il te dérange. Mais le jour quand il va devenir grand... Grand joueur. Tu vas le voir à la télé jouer, et jouer à l'international, maintenant tu appelles l'enfant-là... C'est notre travail de karité, qui est devenu une activité, comme un enfant qui jouait avec un ballon. Donc on nous voit maintenant, à l'international. " Et ils sont contents de venir partager leur joie avec nous, parce que ça les a aidés[2]. "

     

     

    La dynamique genre impulsée par le projet

     

    Répartition des rôles et des taches entre l'homme et la femme (travaux de groupe) photo prise le 11 mars 2010  au siège de Nununa à Léo (Burkina Faso) pendant la formation en genre.

     

     

     

    Un dialogue direct avec les maris ...

    Au démarrage du projet, les responsables de la fédération et ses membres ont eu l'idée du dialogue direct avec leurs époux pour les convaincre de participer aux échanges organisés au niveau du siège de la Fédération à Leo ; ces rencontres avec les époux se sont déroulées dans un esprit de reconnaissance, de respect mutuel, à travers la présentation des projets par les femmes elles-mêmes à leurs maris. Cette partie des rencontres a été organisée par les femmes productrices et conduite par les animatrices et animateurs. C'est une démarche d'appropriation par les femmes des techniques de négociation, élément important dans le processus genre. Les hommes à travers leurs réactions ont parlé de leur réticence au départ mais ont surtout salué l'initiative de ces échanges qui leur permet d'être davantage informés des activités des femmes. Les hommes ont déclaré être honorés à travers les activités de leurs femmes et avoir bénéficié des retombées monétaires de leurs activités au sein de la famille. Ils n'ont donc pas hésité à s'engager pour soutenir les femmes dans le projet.

     

    Les hommes ont voulu aller plus loin en visitant les infrastructures des femmes (que certains découvraient d'ailleurs pour la première fois). Cet exercice a permis de renforcer la communication au sein de la famille, de la communauté, sur des questions essentielles au développement des activités économiques des femmes (budget temps, accès à et contrôle des ressources et bénéfices, etc) et de renforcer la participation des femmes dans les activités de leurs organisations de base.

     

    Les maris des productrices visitant les ateliers de leurs épouses juste après le débat entre productrices et époux, photo prise le 12 mars 2010 au siège de Nununa à Léo, Burkina Faso  (la machine sert au barattage de la pâte de karité).

     

    Une productrice de karité : " [Au démarrage du projet sésame] on a convoqué les hommes, et ensemble on s'est assis et on s'est entretenu. Et les hommes ont dit aussi qu'ils ne savaient pas que c'était comme ça, donc ensemble on va mettre la main dans la main pour travailler sur le sésame. C'est cette joie qui nous a poussées à danser, une danse de joie entre maris et femmes. "

     

     

    ... pour l'accès à la terre

    D'après les deux enquêtes de terrain effectuées par le Réseau Femmes en Action (www.femmesenaction.org) dans le cadre du projet, si les femmes ont pu obtenir des lopins de terres pour la culture du sésame, cela ne traduit pas une forme de sécurité foncière sur les terres ainsi concernées. En effet, 60 % des femmes enquêtées utilisent des terres prêtées par leurs époux ; les autres doivent louer auprès des propriétaires terriens, souvent avec l'appui de leur mari dans le processus de négociation (25% d'entre elles).

    Dans tous les cas, la qualité des terres s'est révélée souvent inadaptée ou mal adaptée à la culture du sésame.

     

    Témoignages de trois membres de NUNUNA sur l'accès à la terre

    " ... au niveau de la Sissili, chaque famille a sa terre. Donc c'est dans ces terres là que le mari va prêter à la femme. On donne derrière, et non devant. .. Le mari va devant, et la femme va derrière. Parce que cette terre qu'il y a derrière, elle a déjà été utilisée par le mari. C'est ça qu'on donne à la femme. C'est pour ça qu'on dit que c'est de la terre non fertile qu'on nous donne. " 

    ... au niveau de chez nous, si un mari veut faire son champ, un nouveau champ, il commence le nouveau champ là, il cultive là-bas, une année, deux années, trois années, jusqu'à cinq ans. ...  Et puis il laisse ce qu'il a déjà utilisé. Là où il va là... Là-bas, on touche pas. Il ne va pas donner ça à la femme. Non, c'est ça qui est déjà utilisé. "

    Avant la culture du sésame, on avait déjà ces terres derrières. Donc quand on a demandé des terres pour le sésame, ils ont continué à nous donner ces terres-là. "

     

    ... pour le partage des moyens de production et de la force de travail

    Les enquêtes réalisées auprès des femmes mettent en évidence que l'outil de base pour le labour, la charrue, reste la propriété de l'époux  (seulement 14% des productrices sont propriétaires de charrue) ; même propriétaires, la gestion des équipements est sous le contrôle du mari.

    De plus, l'atelier de capitalisation organisé en mars 2012 a mis en évidence que la charrue, lorsqu'elle est mise à disposition par le mari, sera utilisée après que celui-ci ait terminé le labour pour ses propres cultures, donc pas au bon moment, ce qui pénalise les rendements (semis tardifs).

    Même problème pour les boeufs, lorsque le mari en possède ; elles envisagent donc de se mettre ensemble pour acquérir leurs propres boeufs, afin d'augmenter leur niveau d'autonomie, comme l'exprime une productrice en ces termes :

     

    " Si on a de l'argent, on peut avoir nos propres boeufs. On peut aller acheter tous les équipements. Et quand on se lève seulement, on a nos équipements. "

     

    Les enquêtes ont également montré que la contribution des maris est importante au niveau des tâches physiques (préparation du champ, sarclage, récolte, ...), mais comme le révèle les échanges entre les femmes, le champ de sésame passe après !

     

    Les femmes ont aussi bénéficié de l'appui de leurs enfants (quand elles en ont) mais sans réelle contrepartie dans la réalisation de tâches telles la préparation des champs et la récolte. Cependant, dans les tâches de labour / sarclage et le transport du sésame, tâches nécessitant l'utilisation de charrue ou de charrette, plus de la moitié d'entre elles sollicitent toujours l'appui d'une main d'oeuvre extérieure payante.

     

    Témoignage sur l'entraide familiale pour le travail aux champs " Il y a nos enfants qui sont en train de grandir. Même si toi-même tu ne peux pas garder les boeufs, il y a les garçons qui sont derrière nous maintenant. Donc si tu as des boeufs, tu peux donner à ton fils. Lui il peut pas te laisser en retard ! Donc, lui, il va se précipiter dans le champ de sa maman. Parce qu'il a intérêt qu'il va gagner chez toi. Donc, nous, maintenant, on se base sur nos enfants, qui vont nous aider.

     Moi, mon champ, c'est mon enfant qui laboure ; parce que regarde cette année... Quand mon enfant m'a demandé : " vous n'allez pas faire le sésame cette année ? ", moi j'ai dit : " faut attendre ! On vient ! "(...) Et c'est lui-même qui a cherché les boeufs. Il est venu labourer. Et puis on s'est entraidés pour semer. Au moment du sarclage, c'est lui qui m'a aidée. Le sarclage, c'est quand on met la terre sur les herbes.

     (...) Si la femme lutte elle-même pour qu'elle gagne les boeufs pour les maris, c'est toi qui va décider. Tu vas dire [à ton mari]: " aujourd'hui, je souhaite que tu partes labourer mon champ de sésame ! ", ou bien ? entre nous... ?  (rires).  Après ça c'est lui-même qui va servir à gagner des bénéfices. Toi, tu ne peux pas labourer avec les boeufs. Mais elle va bénéficier, dans son champ, et puis ça va nous aider. "

     

     

    Evolution des rapports au sein de la famille : " les bagarres sont finies " au sujet de l'argent, mais pas de réel changement en termes de répartition des tâches

    A l'issue des 3 années du projet, il n'y a pas de réel changement dans la répartition des rôles attribués aux femmes et aux maris. Les femmes conservent la charge des tâches ménagères et continuent à avoir la charge des besoins matériels des enfants et de la famille (repas, scolarité, santé).

    Cependant, du fait qu'elles apportent leur contribution monétaire au foyer, elles gagnent la paix au sein du ménage.

     

    Dialogue sur les tensions conjugales relatives aux dépenses

    Une productrice :  " La femme ne demande rien à l'homme maintenant pour aller au marché. Si je me lève... La viande, pour manger, je ne demande pas à l'homme. Pour que mon enfant porte un habit de bonne qualité, je ne regarde même pas l'homme, je ne lui demande pas. Mais lui-même il sait que c'est un effort qui fait que ses dépenses ont diminué. Avant ce n'était pas comme ça. Si tu te lèves, tu veux 10 francs, et lui aussi il n'en a pas. C'est la bagarre ! Maintenant, si tu demandes tu dis : " Hey ! Faut pas jouer avec moi, hein ?! "

    Sa collègue : " Avant là-ooh  on achetait un demi kg de viande.  Maintenant c'est 1 kg ! "

    La productrice : " 1 kg ! Tu vois ?! "

    Sa collègue : " Même si il y a des céréales à la maison. Les céréales est fini ! Faut acheter ! "

    La productrice : " Faut acheter ! Toi-même tu sais, après les cultures que les hommes n'ont pas d'argent. Et puis toi aussi tu n'en as pas. Tu vas lui demander, c'est la bagarre ! Maintenant les bagarres sont finies. " 

     

     

    Les productrices de sésame présentes à un atelier de formation, photo prise le 12 mars 2010 au siège de Nununa à Léo (Burkina Faso).

     

     

    Principaux défis actuels et pour l'avenir

    Des situations d'inégalités hommes-femmes sont encore constatées à plusieurs niveaux et freinent l'essor des productrices de karité et de sésame appuyées par le projet. Il convient donc de poursuivre l'identification et la lutte contre ces inégalités de genre dans la sphère privée au sein de la famille, dans la sphère communautaire au sein de la fédération et dans la sphère publique au sein de la collectivité locale.

     

    Au niveau de la famille, les prochains axes de progrès sont :

    - une meilleure répartition des rôles au sein du ménage et la gestion concertée des revenus monétaires du foyer ;

    - la sécurisation de l'accès à des terres dédiées à la culture du sésame et de qualité appropriée.

     

    Au niveau des Unions sésame et de la Fédération, les défis à relever sont :

    - l'acquisition et la mise en commun de moyens de production (charrue, charrette, animaux de trait, pulvérisateurs, ...) ;

    - l'accès à l'instruction et à l'alphabétisation de l'ensemble des femmes de la Fédération et scolarisation de leurs enfants (filles et garçons) ;

    - la maîtrise par les femmes des métiers techniques de la transformation du sésame et de la commercialisation des produits transformés (huile de sésame, sésame nettoyé) ;

    - l'amélioration de la gouvernance au sein des Unions et de la Fédération.

     

    Au niveau de la collectivité enfin, les efforts devraient porter sur :

    - l'implication des femmes productrices dans les structures de décision ;

    - la reconnaissance effective et l'octroi d'un rôle décisionnel de la Fédération au sein des organismes professionnels locaux et régionaux au niveau de la filière.

     


    [1]       Interview de la Présidente de la Fédération le 9 Novembre 2012 (Supplément "Le Monde Argent & Patrimoine" du 14/11/12 : "Avec NUNUNA, les Burkinabées se regroupent pour vivre du beurre de karité")

    [2] Propos extraits du décryptage des échanges entre l'équipe de projet ELFE et trois membres productrices de beurre de karité et de sésame, échanges enregistrés au cours de l'atelier de capitalisation qui s'est tenu à Ouagadougou en mars 2012.

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