Dans le combat pour la lutte pour un environnement sain, la pêche illégale occupe un volet essentiel. Même la toute puissante organisation de coopération policière, Inperpol, s'en mêle.
La pêche illégale crée d'énormes problèmes pour l'environnement. Non seulement elle occasionne des pertes considérables pour les pays dont les côtes servent à ce trafic, mais aussi contribue à la dégradation de l'environnement. C'est à travers un vaste projet dénommé " Scale " basé à Lyon en France que l'Interpol a lancé " un plan mondial de lutte contre la pêche illégale ". C'est un projet qui concerne toutes les zones où la pêche illégale est pratiquée.
Au cours de cette rencontre initiée par l'organisation de coopération policière, plus de cinquante- cinq experts se sont penchés sur le problème et ses conséquences. Ils estiment jusqu'à vingt milliards d'euros de pertes pour l'économie mondiale. Selon toujours ces experts, le phénomène est mondial. Et comme d'habitude, c'est l'Afrique subsaharienne qui en paie le lourd tribut. En effet, près de 40% des poissons péchés le long des côtes des pays subsahariens le sont de façon illicite. Ce sont donc des quantités importantes de crevettes, de sardines, de thons et de maquereaux qui sont capturés de manière informelle. Et les experts de conclure que cette pratique cause un manque à gagner non négligeable pour les pays pillés. D'où une baisse des réserves halieutiques entraînant une forte réduction des revenus. Dans cette même optique, l'Organisation mondiale de l'environnement estime que les pêcheries nourrissent plus de deux cent millions d'Africains. C'est dire que la pêche illégale tue à petit feu le monde des pêcheurs. Ses conséquences sont aussi écologiques.
L'environnement en prend aussi un coup. En effet, selon le biologiste Daniel Pauly de l'Université de Colombie au Canada, les stocks de poisons connaissent un déclin car de considérables quantités se sont effondrées et d'autres vont suivre. " Dans de nombreuses régions du globe, les mesures pour éviter la surpêche échoueront sûrement si les activités illicites ne sont pas également combattues ", souligne pour sa part José Maria Figueres, président de la Commission Océan mondial qui regroupe un panel d'hommes politiques. La surpêche, la non-déclaration des captures, l'utilisation d'engins et de produits interdits ou encore la pêche sans autorisation sapent le travail de ceux qui luttent pour la préservation de l'environnement.
L'Interpol prend à bras-le-corps ce combat aujourd'hui parce que la plupart du temps, les recettes issues de ces pêches illégales servent à financer des activités criminelles. C'est pourquoi l'Interpol appelle à une meilleure coordination internationale selon les mêmes directives " de ses autres programmes sur les atteintes à l'environnement telles que la lutte contre le trafic d'ivoire, le braconnage des félins sauvages ou encore l'exploitation forestière illégale ". Au Togo, tout porte à croire que la lutte contre la surpêche n'est pas encore une priorité pour les autorités. Et c'est bien que l'Interpol impose ses recommandations aux pays membres.
Fabrice KA
Source: lalternative-togo.com
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06/05/24 à 12h32 GMT