L'Inra s'implique dans plusieurs stratégies pour sélectionner des variétés de blés tendre adaptées à l'agriculture biologique : variétés lignées pures en sélection classique et variétés populations en sélection participative.
L’agriculture biologique a longtemps été considérée comme le parent pauvre en sélection végétale. Petit marché, elle ne séduit pas les sélectionneurs privés qui ont majoritairement investi depuis cinquante ans dans la sélection de variétés productives pour les systèmes intensifs, à forte fertilisation azotée et avec herbicides. Résultat : l’offre en variétés explicitement sélectionnées pour l’agriculture biologique reste insuffisante en quantité et en diversité pour répondre aux attentes des utilisateurs. Les variétés sélectionnées pour l’agriculture conventionnelle peuvent parfois répondre, mais l’absence de phénotypage de traits conférant une adaptation spécifique à l’agriculture biologique et l’importance des interactions génotype x environnement x conduite rend cette adéquation aléatoire. De plus, cette situation se combine avec des limitations sur la disponibilité des semences en AB et de nombreux agriculteurs ont recours à des dérogations pour utiliser des semences « conventionnelles » non traitées.
Cependant, le contexte a évolué, avec la loi Grenelle qui ambitionnait de faire passer les surfaces cultivées en bio de 2% à 6% de la SAU en 2012 (1) et à 20% en 2020. Autre facteur : la production française de farine bio est insuffisante pour couvrir les besoins, dont près de 24% étaient assurés par les importations en 2012-2013 (2).
Ces dernières années, la sélection pour l’agriculture biologique bénéficie de plus d’investissement et l’offre en variétés tend à se développer. Les procédures d’inscription des variétés ont évolué pour offrir des sites d’évaluation en conduite biologique et pour prendre en compte explicitement l’adaptation spécifique à ces conditions. En ce qui concerne le blé tendre, cette offre doit s’adapter aux attentes des producteurs qui sont diversifiées et dépendent aussi de leurs modes de commercialisation. Pour simplifier, on peut actuellement en distinguer deux grands types :
A ces deux logiques de production en agriculture biologique correspondent des types de variétés et des stratégies de sélection différentes :
Variétés populations et variétés pures s’inscrivent ainsi dans deux logiques de sélection différentes ayant chacune leur raison d’être. Ce dossier montre comment la recherche publique, et l’Inra en particulier, s’impliquent dans ces deux stratégies de sélection.
(1) Les surfaces cultivées en bio en France étaient en réalité de 3,8% fin 2012 (Agence Bio)
(2) Source : FranceAgrimer
Source : Inra
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06/05/24 à 12h32 GMT