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Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) : un rappel à l'ordre et un nouvel appel pour une action urgente



  • Le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernementalsur l’évolution du climat (GIEC) : un rappel à l’ordre et un nouvel appel pour une action urgente

     

     En avril 2014, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le 3ème et dernier volet de son 5ème Rapport d’évaluation sur le climat. L’association ENERGIES 2050, dont l’un des principaux objectifs est d’impliquer l’ensemble des acteurs dans la lutte contre le réchauffement climatique, vous propose ici une synthèse de ce dernier rapport. Malgré des constats scientifiques particulièrement alarmants, il est encore temps d’agir. L’article mettra notamment en lumière les préconisations du GIEC et reviendra sur les opportunités d’agir dont chacun d’entre nous dispose.

     

    Le GIEC : Une autorité incontestable en matière scientifique

     Le GIEC a été créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) avec pour mission de synthétiser et d’évaluer l’ensemble des documents publiés, et dont la valeur scientifique est largement reconnue, sur la thématique du Climat. Il s’agit de connaître et de comprendre l’évolution du climat, les risques et les conséquences liés à ces changements ainsi que les éventuelles stratégies d’adaptation et d’atténuation.

     

    Pour ce faire, le GIEC est constitué de trois groupes de travail, chacun chargé d’assurer un volet du rapport bien distinct. Le premier groupe de travail dresse un état des lieux de la recherche scientifique quant à l’évolution climatique. Le deuxième groupe évalue les conséquences des bouleversements climatiques dans divers secteurs et tente de proposer des solutions adaptées pour contrer les aléas climatiques (adaptation). Enfin, le troisième groupe de travail est en charge de d’identifier des moyens concrets pour réduire considérablement les effets de l’activité humaine sur le climat (atténuation).

    Depuis 1990, les trois groupes de travail du GIEC publient environ tous les 5-6 ans un rapport global d’évaluation de la situation climatique. Ces rapports constituent une pierre indispensable à l’élaboration des connaissances nécessaires à l’action. Ainsi, le deuxième rapport du GIEC en 1995 apportait les bases fondamentales pour les négociations préalables à la signature du protocole de Kyoto (1997). Même si cet outil n’a pas atteint les résultats escomptés et qu’aujourd’hui les Etats doivent s’accorder, d’ici à 2015, sur un nouvel instrument juridique contraignant, le protocole de Kyoto aura été une avancée essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique.

     

    Alors que le premier rapport du GIEC en 1990 évoquait une probable corrélation entre le réchauffement climatique et les fortes émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à l’activité humaine, le rôle de l’Homme dans les bouleversements climatiques observés a été de plus en plus affirmé par le GIEC au fil des années et des rapports. Dans le 5ème et dernier Rapport du GIEC, cette responsabilité est clairement établie.

     

     

    Le constat alarmant des bouleversements climatiques

     Le premier volet du dernier rapport du GIEC, publié en septembre 2013, présente les éléments scientifiques relatifs aux changements climatiques et analyse les changements physiques du climat et son évolution. Il s’appuie sur de nombreuses sources, à savoir plusieurs milliers d’études scientifiques et d’archives sur le climat. En comparaison des précédents rapports, celui-ci base ses observations sur des dispositifs plus performants que dans le passé, avec une compréhension et des analyses plus approfondies sur les phénomènes biologiques, chimiques et océaniques qui surviennent dans le monde, permettant notamment une meilleure prise en compte des problématiques environnementales spécifiques à certaines régions.

     

    Les constats présentés dans ce premier volet sont particulièrement alarmants et touchent les composantes essentielles de notre système planétaire. « L’atmosphère et l’océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s’est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté » [GIEC – « Changement climatique 2013 : Les éléments scientifiques - Résumé à l’intention des décideurs » - Septembre 2013 (Vol.1 du 5ème Rapport d’évaluation)]. Ceci est d’autant plus inquiétant que le rapport spécifie que ces bouleversements, observés depuis les années 1950, sont sans précédent et qu’ils persisteront pendant plusieurs siècles même si nous arrivions à réduire à zéro nos émissions de CO2.

     

    Ce premier volume du 5ème Rapport du GIEC marque également une rupture flagrante avec le précédent rapport, en affirmant avec quasi-certitude le rôle des activités humaines dans les bouleversements climatiques. « On détecte l’influence des activités humaines dans le réchauffement de l’atmosphère et de l’océan, dans les changements du cycle global de l’eau, dans le recul des neiges et des glaces, dans l’élévation du niveau moyen mondial des mers et dans la modification de certains extrêmes climatiques. On a gagné en certitude à ce sujet depuis le quatrième Rapport d’évaluation. Il est extrêmement probable que l’influence de l’homme est la cause principale du réchauffement observé depuis le milieu du XXe siècle »[GIEC, Septembre 2013].

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     ENERGIES2050 pour L'EQUATORIAL MAGAZINE

     

     

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