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Le jour où la Terre est entrée en " dette écologique "



  • Lundi dernier, vous ne l’avez peut-être pas ressenti mais ce fut une journée particulière pour toute l’Humanité. Le 19 août, nous sommes effectivement entrés en dette écologique, journée qui a donc vu la Terre franchir les limites de sa bio-capacité. Si cet indicateur met en évidence la crise environnementale dans laquelle nous sommes, il souligne également l’importance d’une transition énergétique à appliquer d’urgence. Transition qui peut aujourd’hui compter sur le soutien de groupes industriels, EDF et GDF en tête.

     

    « L’humanité vit au-dessus de ses moyens », selon l’ONG Global Footprint Network


    Chaque année, l’ONG Global Footprint Network (GFN) calcule le « Earth Overshoot Day ». Ce « jour du dépassement planétaire » correspond au moment où la Terre a consommé l’intégralité des ressources naturelles qu’elle était en mesure de produire sur l’année. Une surconsommation qui nous positionne tous depuis le 19 août en tant que « débiteur écologique » et qui intervient chaque année de plus en plus tôt. En 2014, le « Earth Overshoot Day » est arrivé un jour avant la date de 2013 et presque 3 mois plus tôt qu’en 2000. « Et il est à craindre que la date va encore avancer au fil des années » a déclaré l’association WWF. Parmi les pays les plus endettés, on retrouve le Japon, le Qatar, la Suisse ou encore l’Italie. La France elle aurait besoin d’1,6 fois sa superficie pour satisfaire ses besoins en ressources naturelles renouvelables. Devenue déficitaire au début des années 70, le monde nécessite aujourd’hui « plus de 1,5 Terre pour répondre aux besoins d'une population humaine toujours croissante. A ce rythme, nous aurons besoin de 2 planètes bien avant la moitié de ce siècle », relève GFN.

    Les causes de cette dette sont principalement imputées aux émissions de CO2 et à la surexploitation des milieux naturels. « Le seuil critique a été atteint depuis environ trente ans et la consommation des hommes dépasse désormais ce que la nature est en capacité de lui fournir en termes de recyclage de CO2 libéré et de production de nouvelles matières première » note l’ONG. Pour réguler cette surconsommation et lutter contre le pire, certains leviers sont à activer : réduction des émissions de gaz à effet de serre et de l’énergie consommée par les transports ou les logements. Autant de points figurant dans le projet de loi sur la transition énergétique qui doit être voté d’ici la fin 2014. Ségolène Royal porte en effet un projet ambitieux qui a vocation à faire baisser cette dette en favorisant notamment l’augmentation de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Si la ministre de l’Écologie peine jusqu’à présent à convaincre et à présenter des mesures solides pour arriver à honorer de tels objectifs, elle peut néanmoins compter sur le renfort de géants de l’énergie, comme EDF, pour arriver à ses fins.

     

    Les énergies renouvelables, élément essentiel de l’avenir énergétique d’EDF selon Henri Proglio

    Si l’Union européenne a l’intention de porter à 20 % la part des énergies renouvelables d’ici 2020 dans son mix énergétique, EDF a vocation à présenter en 2020 un mix diversifié qui sera composé de 50 % pour le nucléaire, 25 % pour le thermique et 25 % pour les énergies renouvelables. « Les énergies renouvelables sont et resteront un élément essentiel de notre avenir énergétique », déclarait il y a deux ans, Henri Proglio, PDG d’EDF. En 2010, le Groupe a dédié 33 % de ses investissements au développement de moyens de productions aux énergies renouvelables et est aujourd’hui le 1er producteur hydroélectrique de l’UE. Le spécialiste français de l’énergie n’a cessé ses investissement massifs dans le déploiement des EnR et y a consacré 1 milliard d’euros chaque année depuis 2011. EDF est présent dans des secteurs d’énergies propres comme l’éolien ou le photovoltaïque au travers de sa filiale EDF énergies nouvelles. L’activité de cette branche éco-responsable est  de produire des énergies alternatives et sans émissions de CO2. Créée en 1990, la présence d’EDF EN dans les énergies renouvelables aura été renforcée sous l’ère « Proglio » avec les premiers investissements dans l’éolien en 1999. Depuis 2011, l’électricien est actionnaire à 100 % d’EDF EN.

    Dans le domaine des énergies renouvelables, GDF Suez n’est pas en reste et affiche des projets permettant la transition énergétique, comme la mise en service en 2010 de deux des plus gros parcs éoliens français, le parc des Hauts Pays et le parc de Germinon. GDF Suez s’investit également dans l’aventure smart grids puisque la société dirigée par Gérard Mestrallet est partenaire du projet « Smart Grids Vendée », coordonné par le Syndicat Départemental d’Énergie (SyDEV) et inauguré en 2013. Au programme de ce réseau électrique intelligent : 6 parcs éoliens ou encore 36 installations photovoltaïques viendront parfaire un ensemble d’infrastructures visant à faire de la Vendée un territoire démonstrateur de référence dans la maîtrise énergétique. Ce projet d’envergure bénéficie aussi du soutien d’ERDF qui agit en tant que directeur technique de l’opération.

    Ce n’est pas la première incursion de la filiale d’EDF dans le domaine des réseaux intelligents puisqu’ERDF est à l’origine des boitiers Linky, ces nouveaux compteurs intelligents qui vont nous permettre d’avoir un accès au détail de notre consommation d’électricité et nous inciter à adopter des comportements moins énergivores. 35 millions de compteurs Linky devraient trouver place dans nos foyers d’ici 2020 et font définitivement figures de rouages essentielles à la transition énergétique telle qu’elle est voulue par le ministère de l’Écologie.

    La France a beau être en dette écologique, la situation de notre pays est loin d’être aussi alarmante que celle beaucoup plus critique de certains pays, comme le Japon par exemple. Quand le pays de soleil levant a besoin de 7 Japons pour honorer ses besoins en ressources naturelles, la France et son taux à 1,6  sont remplis d’espoirs. Ce taux est en partie du à notre faible dépendance aux énergies fossiles et à la capacité qu’à la France à produire majoritairement son électricité grâce à l’énergie nucléaire décarbonée. Cette donne combinée aux efforts établis par les géants de l’énergie en termes de développement des énergies renouvelables laisse à penser/rêver qu’il est envisageable d’entrevoir sur le long terme une diminution significative de cette dette, pour ne pas dire disparition du « Hearth Overshoot Day ».

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