A l’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée générale sur le 20ème anniversaire de la Conférence du Caire sur la population et le développement, le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a rappelé que la conférence s’était conclue par l’adoption d’un programme d’action insistant sur le fait que le développement devait être centré sur les gens.
L’Assemblée générale a fait le point lundi sur les progrès et défis rencontrés depuis cette Conférence du Caire en 1994.
« Au Caire, il a été souligné que les sociétés étaient plus productives lorsque les femmes et les filles avaient accès à l’éducation. En deux décennies, près d’un milliard de personnes ont échappé à la misère », s’est félicité M. Ban, en ajoutant que la mortalité maternelle a été réduite de 50%.
« Nous avons progressé sur le plan de l’égalité des sexes et nous avons atteint la parité dans l’enseignement primaire », a-t-il ajouté en précisant que davantage de femmes peuvent choisir le nombre d’enfants qu’elles auront et le moment où elles les auront et que davantage de lois permettent à un plus grand nombre d’exercer les droits énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Charte des Nations Unies.
Selon le chef de l’ONU, le Programme d’action du Caire a permis de changer sensiblement la vie des gens, mais des millions de personnes souffrent encore de la faim et de la pauvreté et meurent de causes qui auraient pu être évitées. M. Ban s’est notamment inquiété de la hausse des inégalités entre pays et au sein des pays en rappelant que depuis 1994, les progrès dans la vie du milliard d’habitants des pays les plus pauvres ont été très modestes.
« Alors que nous célébrons le vingtième anniversaire de la Conférence du Caire, nous ne pouvons plus nous contenter d’un développement à court terme », a souligné le chef de l’ONU en ajoutant que c’est pour cette raison qu’il faut redoubler d’efforts pour surmonter trois défis complémentaires. Ces défis sont l’intensification des efforts visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici fin 2015, la définition d’objectifs de développement durable pour l’après-2015 et la conclusion d’un accord sur les changements climatiques avant la fin 2015.
De son côté, le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour le développement (FNUAP), Osotimehin Babatunde, a plaidé pour davantage d’équité, rappelant que bien que le droit à la santé soit un droit indiscutable, un nombre considérable de gens n’ont toujours pas accès aux services de santé de base.
« Il est tout aussi inacceptable qu’à l’heure actuelle, plus de 200 millions de femmes n’aient pas accès aux services de planification familiale », a dit M. Babatunde.
Le Directeur exécutif du FNUAP a aussi parlé de la situation des jeunes et de l’importance de leur fournir une éducation et des perspectives. 40% des chômeurs actuels sont des jeunes, plus de huit millions de jeunes ont subi un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses et les infections au VIH/sida persistent dans cette catégorie de population.
M. Babatunde a aussi insisté sur la nécessité de veiller au respect des droits des peuples autochtones, de créer des centres urbains « positifs » et de faire en sorte que la migration profite au développement. S’agissant des changements climatiques, il a appelé à la modification des modes de consommation actuels et a jugé nécessaire de mettre un terme au gaspillage des ressources naturelles.
« Nos prédécesseurs du Caire avaient reconnu que la personne est au cœur de développement durable. On ne peut parler de développement durable sans permettre aux jeunes de faire entendre leurs voix, sans parler d’égalité entre les sexes et sans assurer la santé sexuelle. Ces questions doivent figurer au cœur du programme de développement pour l’après-2015 », a insisté le Directeur exécutif du FNUAP.
Communiqué de l'ONU (779 hits)
12/12/24 à 10h17 GMT