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Les gouvernements du Québec et de l'Ontario à Lima



  • Par Catherine Gauthier

     

    Le ministre québécois du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MDDELCC) rencontrait des organisations de la société civile québécoise, dont ENvironnement JEUnesse, le 8 décembre. D’ici à son départ prévu pour jeudi matin, le ministre a aussi prévu plusieurs rencontres avec des provinces canadiennes, dont l’Ontario, l’Alberta et la Colombie-Britannique. À l’international, le ministre disait avoir déjà discuté avec la Chine et la Corée du Sud, et comptait s’entretenir avec la Catalogne et l’Écosse.

     

    Un marché du carbone bien lancé

    Ces rencontres informelles visent entre autres à présenter le modèle québécois. En effet, avec la première enchère sur le marché du carbone le 25 novembre dernier, le marché est « bien lancé » selon le ministre. Avec la Californie, tous les crédits carbone ont été vendu, et ce, « bien au-delà du prix plancher ». Pour le ministre Heurtel, c’est le signe de l’engagement du secteur privé et de sa confiance envers le système. Au Québec, 85 % des émissions de gaz à effet de serre seront soumises dès le début de l’année 2015 au système de plafonnement et d’échange de droits d’émissions (SPEDE), ce qui représente environ 125 industries.

    Les échanges du Québec sur la scène internationale permettent une plus grande collaboration et facilitent l’harmonisation des approches. La question de l’harmonisation des différents marchés du carbone est très pertinente et essentielle au développement du marché actuel. Selon le ministre, l’État de Washington souhaiterait mettre un prix sur le carbone d’ici la fin 2015, et l’Oregon envisagerait une démarche similaire d’ici deux à cinq ans. Des efforts d’harmonisation sont déjà en cours au sein de la Regional Greenhouse Gas Initiative (RGGI) et de la Western Climate Initiative (WCI), deux initiatives auxquelles le Québec prend part.

     

    Le rôle des États fédérés dans la lutte aux changements climatiques

    En plus de ces rencontres, le ministre québécois participe à trois événements parallèles, des occasions pour le Québec de faire rayonner la place des États fédérés dans la lutte aux changements climatiques. D’ailleurs, dans le texte actuel sur la Plate-forme de Durban pour une action renforcée, le rôle des États infranationaux a pris de l’ampleur. Reprenant les mots du président Hollande, le ministre Heurtel a affirmé qu’il voyait « le rôle des [États] infranationaux comme étant très important pour Paris », faisant ainsi référence à la prochaine rencontre d’envergure sur le climat.

     

    Le gouvernement fédéral devrait avoir sa propre cible

    En somme, le marché du carbone entre le Québec et la Californie permet de démontrer la faisabilité du concept et sa pertinence selon le ministre Heurtel. Il croit que le Québec peut se faire un précurseur et un rassembleur vers un marché du carbone plus important. Cela dit, jusqu’à présent, cet engouement de la part du Québec a laissé le gouvernement fédéral indifférent.

    Questionné à propos de ses relations avec le gouvernement canadien, le ministre s’est dit ouvert à la collaboration. Il a d’ailleurs parlé d’une rencontre avec la ministre fédérale de l’Environnement, ce qu’il perçoit comme une « forme d’ouverture à un dialogue qui n’existait pas avant ». En plus de reconnaître ce que font les provinces canadiennes, « le Canada devrait avoir sa propre cible et ne pas seulement faire un agrégat de ce que les provinces font ».

     

    Le ministre ontarien dur à l’égard du gouvernement canadien

    Son homologue ontarien, Glen Murray a quant à lui été beaucoup plus dur à l’endroit du gouvernement canadien. Le ministère de l’Environnement et de l’Action en matière de changement climatique a dénoncé le fait que le Canada ne joue pas un rôle de catalyseur. Il a aussi souligné l’écart évident entre les provinces et le gouvernement fédéral.

     

    Un ministre à l’écoute des jeunes

    En outre, le ministre ontarien a affirmé que les provinces représentent mieux le Canada que le gouvernement fédéral, car ce dernier n’a pas autant de pouvoirs constitutionnels pour agir – mise en œuvre de mesures concrètes de lutte aux changements climatiques – que les provinces. Rappelant les enjeux de l’équité intergénérationnelle, il a ensuite ouvert la discussion et interpellé les jeunes sur leur vision de ce que les gouvernements devraient faire.

    En tant que représentante d’ENvironnement JEUnesse, j’ai pris la parole pour souligner l’importance de l’éducation, de la formation et de la sensibilisation aux changements climatiques. Ces enjeux se retrouvent sous l’article 6 de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). En effet, l’accès universel à l’éducation formelle et informelle, la participation inclusive de la jeunesse et l’accès à l’information sont des éléments clés. À cela s’ajoute la nécessité d’adopter une approche transparente où les organisations de la société civile sont impliquées dans la préparation, la mise en œuvre et la révision des mesures de lutte aux changements climatiques.

     

    Source: GaïaPresse

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