Depuis de nombreuses années, l'accessibilité du réseau aux personnes handicapées est l'un des engagements majeurs de la RATP dans sa politique de développement durable. Parfois au-delà des obligations légales, l'entreprise publique, dont Elisabeth Borne vient de prendre la tête, multiplie les équipements et services pour faciliter la mobilité des handicapés.
En 1994, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) et la Société nationale des chemins de fer (SNCF) créent conjointement l'association Les Compagnons du voyage. Sa mission ? « Organiser l'accompagnement des personnes fragiles ou ayant des difficultés de déplacements dans les transports ». Plus qu'une simple ligne téléphonique ou une belle façade sur Internet, cet « accompagnement » consiste alors en un service personnalisé 7 jours sur 7 ; des déplacements quotidiens en Ile-de-France aux déplacements occasionnels à l'étranger, la RATP propose un « service à la personne sur mesure » afin de rompre avec l'isolement des personnes handicapées et de leur permettre d'utiliser les transports en commun. Cette volonté de conduire à l'autonomie fait, depuis, partie intégrante de la politique de développement durable entreprise par le groupe, au même titre que la défense environnementale et, lato sensu, la mobilité durable.
Les Compagnons du voyage et la RATP : entente pour la mobilité sur le réseau
Régulièrement, la RATP organise des rencontres autour des enjeux que représente le déplacement pour une personne handicapée. Les 5 et 6 mai derniers, des agents publics ainsi que des membres des Compagnons du voyage, étaient présents à la station de métro Saint Mandé, à l'Est de Paris, sur la ligne 1. Les badauds et, surtout, les personnes intéressées par les questions liées à la mobilité réduite et à l'accessibilité des transports en commun, ont pu, grâce à deux sessions – une le matin, l'autre en soirée –, poser leurs questions et découvrir les solutions de mobilité. Depuis plus de vingt ans, donc, les Compagnons, en association avec la RATP, oeuvrent pour que les personnes en situation de handicap – quel qu'il soit – retrouvent – ou acquièrent – et, surtout, conservent leur autonomie.
« Les Compagnons du Voyage apportent une expertise personnalisée au déplacement de tous, peut-on lire sur leur site Internet. Notre volonté est de venir en appui des familles et des professionnels. » Grâce à un formulaire à remplir en ligne, une personne handicapée peut littéralement « réserver un accompagnement », ce qui permet in fine à l'association de mener chaque année des dizaines de personnes à l'autonomie – 80 % d'enfants et 20 % d'adultes.
La RATP est ainsi amenée à entretenir un dialogue continu avec toutes les parties prenantes concernées : voyageurs, associations et collectivités territoriales. A ce titre, la régie des transports parisiens, de concert avec huit associations représentant les personnes handicapées, a créé en 2009 un Comité consultatif de l'accessibilité (CCA), présidé par le patron de la RATP – Elisabeth Borne. Son rôle : engager des concertations et enregistrer les doléances pour la mise en accessibilité des réseaux de la RATP ; le CCA s'attache autant aux matériels roulants – trains et autobus – qu'aux espaces de transports – stations, gares et points d'arrêt – et aux services – signalétiques et information des voyageurs. Si la création d'un tel comité est nécessairement liée à l'ambition de la RATP de faire de son réseau un « tout accessible », le cadre réglementaire incite fortement l'entreprise publique à prévoir des mesures pour faciliter le transport de personnes handicapées.
La RATP va au-delà du cadre légal en faveur des personnes handicapées
Le développement de l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite est un axe majeur des politiques de services du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF), personne publique organisatrice des transports dans la région. La loi du 11 février 2005 sur l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, a confié au syndicat l'élaboration du Schéma directeur de l'accessibilité des services de transports en commun franciliens. La RATP, liée par l'actuel contrat quadriennal 2012-2015 au STIF, et en tant que maître d'ouvrage d'infrastructures ferroviaires, a bien évidemment été tenue de réaliser les aménagements propres à faciliter l'accès des personnes handicapées au réseau.
La loi, d'ailleurs, prévoyait initialement que, métro excepté, l'ensemble des réseaux de la RATP soit accessible à tout type de handicap d'ici la fin de l'année. Malgré le report de ce délai, l'entreprise publique accélère la mise aux normes des parcours de bus, tramway et RER pour en faire des modes de transport privilégiés. Aujourd'hui, 100 % des bus sont accessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants (UFR) dans Paris ; 100 % des bus sont équipés de planchers bas ; 96 % d'entre eux possèdent une rampe d'accès. Concernant le RER,a 95 % des gares sont équipées d'appareils de vente dotés d'une interface vocale ; 61 % des RER A et 91 % des RER B possèdent des annonceurs sonores et visuels. Enfin, s'agissant du tramway, les 5 lignes – T1, T2, T3a et T3b, T5 et T7 – sont accessibles à tous.
Le métro, en raison de son caractère historique et des obstacles techniques, est exclu du champ de la loi. La RATP entreprend tout de même de faire progresser son accessibilité. Si les nouvelles stations – créées dans le cadre de prolongement de lignes – intègrent les exigences dès leur conception, le réseau existant connait maints aménagements, qui facilitent notamment le déplacement des personnes déficientes sensorielles.
12/12/24 à 10h17 GMT