Comme chaque année à la même période, les hydroguides recrutés par le groupe EDF sont de retour aux abords de nos rivières afin d'informer et de sensibiliser les touristes et autres amateurs de sports et activités nautiques en eaux vives, des risques et des dangers liés aux fluctuations du débit et à la montée des eaux. En effet, si l'exploitation des ressources hydrauliques fait l'objet de mesures de sécurité optimales dans les installations de production, elle peut parfois entraîner des variations de niveaux ou de courants potentiellement dangereuses pour les usagers.

Le groupe EDF met en place depuis près d'une dizaine d'années dans les régions équipées en installations hydrauliques, des programmes de prévention contre les risques en rivière liés à l'activité des centrales. Baptisée "calme apparent, risque présent", cette campagne a pour objectif de prévenir des dangers liés aux lâchers d'eau réguliers et soudains opérés dans le cadre de l'exploitation hydraulique et conduisant bien souvent à des montées d'eau significatives.

S'il s’agit surtout ici de sensibiliser toutes les personnes évoluant autour des rivières, à savoir les baigneurs, les pêcheurs, mais également tous ceux qui s’adonnent aux loisirs de pleine nature comme le kayak, il est parfois nécessaire d'interdire certains sites jugés trop dangereux. Dans ce cadre, toutes les zones dangereuses ont fait l'objet d'un recensement complet depuis plusieurs années et des panneaux de couleur jaune invitant à la prudence ont été installés en nombre. Sur certains sites, des photographies ont même été ajoutées afin de bien montrer aux touristes et aux pêcheurs, l’influence d’un démarrage ou d’un déclenchement de montée des eaux.

Cependant, cela n'est parfois pas suffisant et rien ne vaut dans ce contexte un interlocuteur formé et informé capable de prévenir ou de rassurer les usagers. Comme l'explique à la Dépêche Adélie et Julien, jeunes hydroguides recrutés dans les vallées d'Aure et du Louron dans les Pyrénées, "les consignes que nous donnons aux touristes sont de rester sur les berges des rivières, de ne pas laisser les enfants sans surveillance. D'éviter les zones qui ne permettent pas un repli rapide en cas de montée rapide des eaux, comme des îlots ou des rochers isolés". Mais aussi, "de ne pas s'installer dans les zones balisées d'un panneau signalant la présence d'un danger notamment en aval d'un barrage hydroélectrique ou d'une centrale".

Les hydroguides se rendent également sur les lieux de villégiatures (camping, centre de vacances, clubs de sport d’eau, etc.) pour relayer ces messages de vigilance et ainsi assurer des baignades davantage sécurisées.

Au total, près de 160 étudiants ont été embauchés cet été à l'échelle nationale et sillonneront jusqu'en septembre les abords de nos rivières. Recrutés sur la base d'un Bac 2, ces hydroguides ont reçu une formation sur les risques en matière d’hydraulique, une formation de la prévention routière et une formation sur site avec des agents EDF. L’entreprise met également à leur disposition des fascicules et des documents, qu’ils peuvent distribuer aux baigneurs qu’ils rencontrent sur les différents sites.

Parallèlement à la prévention, EDF procède dans la mesure du possible à des lâchers maîtrisés afin de ne pas handicapés l'activité touristique de la région. Comme le souligne par exemple Émile Doumenc, responsable des installations hydroélectriques Aude-Tech, "il n'y a pas de risques forts dans la vallée de l'Aude, mais l'activité eau vive, en aval de la centrale de Nentilla, entraîne des variations de niveau importantes. Des créneaux eau vive ont donc été mis en place. EDF procède à des lâchers maîtrisés, organisés de façon progressive, pour permettre d'assurer le débit nécessaire à la pratique des sports d'eau vive sur l'Aude pendant des périodes de temps définies".