Par Yvo de Boer Directeur général Global Green Growth Institute
Ces dix dernières années, les cercles politiques ont beaucoup débattu des moyens de renforcer la collaboration entre pouvoirs publics et secteur privé pour accélérer la transition vers une croissance verte. La bonne nouvelle, c’est que pendant ce temps de nombreux facteurs ont permis de donner corps à cette idée : les gouvernements, y compris dans les pays en développement, s’engagent de plus en plus vers un avenir bas carbone, le capital requis pour financer la transition est en théorie disponible, et les avancées récentes de la technologie rendent l’objectif de croissance verte plus abordable et réalisable.
Ce qui manque encore, c’est une meilleure coordination et une meilleure coopération entre le secteur privé et les gouvernements. Pour rendre cette coopération la plus efficace et efficiente possible, des mesures décisives doivent être prises des deux côtés. Toutefois, en l’absence d’une volonté politique suffisante de la part des gouvernements, et sans engagement ni réflexion à long terme de la part des acteurs privés, la transition vers une économie bas carbone sera difficile, voire impossible.
Pour accepter d’investir à long terme dans un monde bas carbone, le secteur privé doit mieux comprendre les risques liés aux pratiques économiques non durables et aux évènements climatiques majeurs, les opportunités offertes par la durabilité et la croissance verte ainsi que la nécessité d’établir des partenariats stratégiques entre entreprises sur les questions liées à la durabilité, et avec les acteurs publics pour limiter les risques et tirer parti des opportunités.
Tandis que les effets négatifs du changement climatique s’intensifient, le secteur privé, et les industries à forte intensité de ressources en particulier, est confronté à une augmentation de la volatilité, de la vulnérabilité et de l’imprévisibilité. D’un autre côté, le changement climatique est aussi l’occasion pour les entreprises de recourir à des méthodes qui optimisent leur performance, réduisant ainsi leurs coûts, et d’accéder à de nouveaux marchés. Grâce à une planification stratégique intelligente, les entreprises peuvent transformer ces risques en opportunités, mais cela requiert une planification à long terme et l’intégration de la gestion des risques et des pratiques durables à leurs valeurs essentielles...
Source : OCDE
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06/05/24 à 12h32 GMT