Journal du CNRS par Louise Mussat
« Mon bureau actuel est un peu sommaire, c’est parce que je laisse aux jeunes les bureaux les plus prisés ; moi, je suis à la retraite ! » Au mur du petit espace de travail de Joëlle Robert-Lamblin, directrice de recherche honoraire associée à l’unité du CNRS Dynamique de l’évolution humaine, des photos d’Inuits du Groenland, d’éleveurs de rennes de Sibérie, d’étendues glacées. « Là, c’est une image du détroit de Béring du côté sibérien que j’ai prise d’hélicoptère, lance-t-elle fièrement en désignant une image du chenal mythique, enveloppé de brume. J’ai toujours été attirée par ces endroits de bout du monde. » Le bout septentrional, plus exactement.
Depuis 1966, l’anthropologue a centré ses recherches sur l’adaptation des petites populations humaines de l’Arctique à un environnement spécifique. Pour les mener à bien, elle a effectué une vingtaine de missions de terrain entre 1967 et 2007. Elle est allée à la rencontre des Inuits du Groenland, principalement sur la côte est, à Ammassalik et au Scoresbysund (actuellement appelé Ittoqqortoormiit), au gré d’une douzaine de missions. Elle a également séjourné avec les Aléoutes, dans l’archipel américain des îles Aléoutiennes, et avec les Évènes du Kamtchatka, une péninsule située en Extrême-Orient russe. Enfin, au cours de cinq missions, elle a côtoyé de près les peuples Yakoutes, Youkaghirs, Évènes, Eskimos Yupiks et Tchouktches du Grand Nord sibérien.
Avec toujours, le même objectif : comprendre quelles évolutions démographiques, sociales, économiques et culturelles ont accompagné leur occidentalisation et leur sédentarisation tout au long du XXe siècle. Aujourd’hui, ces mêmes peuples sont confrontés à un autre bouleversement majeur : celui du réchauffement climatique...
Lire la suite de l'article du Journal du CNRS (1935 hits)
06/05/24 à 12h32 GMT