La Fédération Nationale des Enseignants et Educateurs sociaux du Congo (FENECO/UNTC) désapprouve les mauvaises pratiques des traders suisses du secteur pétrolifère à l’endroit des pays africains.
En effet, un rapport d’enquête menée pendant trois ans par l’Organisation Non Gouvernementale suisse «Public Aye» a révélé la présence dans les stations d’essence de huit pays d’Afrique que sont l'Angola, le Bénin, la République du Congo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal et la Zambie du diesel toxique dont les teneurs en soufre sont importantes entre 200 et 1 000 fois plus élevées que le niveau autorisé en Europe ou aux Etats-Unis d’Amérique. Ce diesel contient, en plus, certains métaux lourds et d'autres produits toxiques comme le benzène, très fortement réglementé, alors qu’ils sont pourtant fabriqués en Europe et exportés à bon marché par des entreprises européennes ce, en dépit de leur extrême dangerosité pour la santé des populations.
Les négociants suisses, qui se livrent à ces pratiques, ont profité de taux de soufre très élevés autorisés dans les pays en développement concernés pour augmenter leurs marges en mélangeant les carburants avec des produits toxiques qu'ils achètent en gros à faible coût. Même si leurs pratiques ne sont pas illégales, elles sont cependant de moins morale à cause de taux de mort prématurée qu’elles pourraient occasionner à travers la pollution automobile. Ce taux sera le plus élevé du monde si ces pays africains n’adoptent pas des législations plus contraignantes en la matière, en emboitant le pas à l’Europe et aux Etats-Unis d’Amérique.
Eu égard à ces pratiques, la FENECO/UNTC ainsi que les syndicats des enseignants, membres de l’Internationale de l’Education (IE) se bâtent pour que les gouvernements assurent une éducation publique de qualité pour toutes et tous à l’échelle mondiale. C’est ce qui explique, après l’échec du cadre d’action de Dakar de 2000, leur contribution à l’adoption des Objectifs pour l’éducation au Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030. Par leur lutte, ils espèrent voir se développer notamment des comportements acceptables à travers l’offre éducative suivant un standard social universel. Ce standard recommande une certaine morale, une déontologie professionnelle qui devrait guider les acteurs dans chaque secteur de la vie, y compris dans celui du pétrole d’autant plus que l’éducation est la seule activité responsable de l’enseignement à la citoyenneté mondiale.
Malheureusement, à l’opposé de cette lutte, les traders suisses du secteur du pétrole, censés être le fruit de l’éducation, s’illustrent dans les comportements dénoués du sens moral, déontologique à la poursuite des gains juteux et égoïstes. Profitant de la faiblesse de leurs législations, ces traders vendent aux pays africains du carburant inacceptable en Europe et aux Etats Unis d’Amérique.
Les syndicats de l’IE ont du travail bien au-delà de l’école
La FENECO/UNTC, tout comme l’IE, qui militent pour une éducation de qualité pour toutes et tous en vue de comportements moraux qui ne mettent pas en péril la vie des citoyens, ont du travail au delà de l’école, cet autre front de la défense des intérêts de l’éducation, donc des personnels de ce secteur. Dans le cas d’espèce, ledit front prend notamment en compte les gouvernants appelés à élaborer des lois et les traders à les observer, tous considérés comme des produits finis de ce secteur.
C’est à ce juste titre que la FENECO interpelle, d’une part, les gouvernants des pays africains pour qu’ils revoient leurs législations afin de les adapter aux standards internationaux et ainsi sécuriser la santé de leurs concitoyens. Elle interpelle, d’autre part, les négociants des produits pétroliers qui ne devraient pas se cacher derrière des législations africaines inappropriées au contexte international. Alors même que les gouvernants et les traders devraient chacun en ce qui le concerne faire montre de la citoyenneté mondiale dans leurs pratiques. Dès lors, comment réaliser les ODD avec ces comportements pas moraux, pas déontologiques et peu recommandables.
Par: Claude MBALA, Coordinateur National
chargé de la Logistique et Communication de la feneco
06/05/24 à 12h32 GMT