Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) Henri Eyebe Ayissi a pris une décision interdisant les importations et homologations des formulations de pesticides à base de Métalaxyl au Cameroun. Selon les cadres du Minader, cette mesure se justifie par la décote du cacao camerounais sur le marché international, due à la présence dans les fèves de résidus du Métalaxyl au-delà des limites maximales. La limite maximale autorisée est de 0,1mg/kg, indique le directeur de la règlementation et du contrôle de qualité des produits et intrants agricoles au Minader Francis Leku Azenaku. « L’Union européenne et d’autres acheteurs de cacao comme les Etats-Unis veulent même réviser cette limite pour la ramener à 0,01mg/kg, soit dix fois moins qu’à présent », poursuit notre source. Jusqu’à présent, le Métalaxyl rentrait dans la production de 85% des fongicides utilisés pour lutter contre la pourriture brune.

Comme alternatives, le ministère en charge de l’agriculture entend vulgariser l’utilisation de produits à base de Mefomexam, de Benalaxyl ou de Diméthomorphe qui eux, sont autorisés. Il est également prévu l’intensification des bonnes pratiques agricoles dans les principaux bassins de production, le renforcement du dispositif de contrôle aux frontières pour éviter l’entrée de produits frauduleux, le suivi annuel des données sur la qualité du cacao camerounais, la formation des agents de vulgarisation sur la production durable du cacao local, la redynamisation du Comité de veille chargé du suivi-évaluation des actions visant à conformer le cacao camerounais aux limites maximales des résidus des produits chimiques utilisés dans la formulation des fongicides. La production du cacao au Cameroun représente près de 1/3 des exportations directes hors pétrole, et elle occupe le quotidien d’un peu plus de 600 000 producteurs et génère plus de 400 milliards de F.CFA de revenus par an.