Le système éducatif haïtien, s’inscrivant dans une perspective individualiste, ne laisse pas vraiment la possibilité de se constituer comme étant un citoyen responsable dans son environnement. Donc, l’éducation à l’environnement et au développement durable, embrassée comme une alternative, représente un axe d’intervention fondamentale du GIDD. Ainsi, depuis son existence en Avril 2015, l’organisation réalise tout en ensemble d’activités qui ont pour objectif de vulgarisé les connaissances et les pratiques en matière de la protection de l’environnement. Ces activités d’intervention font aussi appel à la responsabilité de chaque citoyen et à la nécessité de vivre autrement.
Abordé dans le cadre de plusieurs travaux de recherche scientifique comme, entre autres, celui de Marie Paule PIERRE (2003)[1], de Joseph Jean Claude Jean Louis (2008)[2] et de Frantzso Alexandre (2016) [3], le système éducatif haïtien est, depuis son existence, marqué par un caractère élitiste. Cette caractéristique du système ne fait que renforcer de jour en jour les inégalités sociales présentes depuis la période coloniale. Cela montre à claire le poids de l’intérêt de l’individu sur celui de toute une communauté. C’est, en effet, une pratique qui imprègne tout le tissu social haïtien et qui va, par la suite, créer des impacts négatifs sur l’environnement. D’où assiste-t-on à des nombreuses difficultés de parler de « citoyen responsable » face aux problèmes environnementaux du pays. On rencontre ce problème de la responsabilité citoyenne presque dans tous les secteurs de la vie nationale. Au niveau de l’organisation politique, de l’organisation sociale, économique et culturelle. Tout cela nous met en situation de questionner la soutenabilité du modèle de développement qui découle d’une telle pratique sociale. Ainsi, au niveau du Groupe d’Intervention pour le Développement Durable (GIDD) en Haïti, nous estimons qu’il faut un changement de paradigme pour mieux aborder l’éducation de l’acteur haïtien face aux problèmes de l’environnement. Donc, l’éducation à l’environnement et au développement durable peut amener l’ensemble des citoyens à anticiper et à comprendre les enjeux sociaux et environnementaux de l’heure. Dans une dynamique de sensibilisation, le citoyen pourra arriver à un niveau de conscientisation sur la nécessité de parvenir à un changement de comportement qui prend en compte l’intérêt collectif tout en incluant celui des générations futures.
Créé depuis 15 Avril 2015 par un regroupement de professionnels et étudiants après une formation sur la thématique « Développement durable : enjeux et trajectoires » avec l’Université Laval, le GIDD est une organisation qui se donne pour mission de conscientiser et de sensibiliser la population haïtienne sur les enjeux liés aux problèmes planétaires à travers des actions concrètes de développement durable. En effet, l’éducation prônée par le GIDD, en tant qu’organisation, est prise au sens large du terme. Ainsi, nous voulons qu’à travers toutes nos activités qu’il y a toujours l’opportunité d’apprentissage afin que la population puisse s’ancrer davantage dans une dimension de sensibilisation leur inculquant de nouvelles valeurs liées à la protection de l’environnement et à l’adoption d’un nouveau modèle de comportement face aux enjeux auxquels fait face notre planète terre et Haïti en particulier.
En effet, le GIDD veut faire de l’éducation à l’environnement et au développement durable une activité continue tout au long de la vie des citoyens afin qu’ils puissent avoir une prise de conscience sur la nécessité de vivre autrement. Donc, il s’agit de faire des citoyens des acteurs avertis tout au long de leur vie en les accompagnant vers le nouveau modèle de développement, le nouveau modèle économique, social et environnemental non seulement pour la société haïtienne mais aussi pour tout le monde. C’est ainsi que le GIDD réalise en Haïti des séminaires, des formations, des conférences, des émissions et des journées de sensibilisation pour la vulgarisation des connaissances et des pratiques de développement durable.
De 2015 à 2017, le GIDD réalise toute un ensemble d’interventions dans le cadre de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Ces interventions touchent divers leaders communautaires, des élus locaux, des associations, des organisations communautaires, etc. GIDD collabore aussi dans le cadre de divers projets et conférences d’autres organisations qui entrent dans une perspective de développement alternative. En effet, le GIDD veut que le développement durable intègre toute la pratique de vie du citoyen haïtien. C’est pourquoi, le GIDD se donne aussi, à travers les médias et différents réseaux sociaux, à faire la promotion du développement soutenable. L’idée c’est de faire en sorte qu’en écoutant une émission de radio, en regardant une émission de télévision, en étant au travail, à l’école, etc. que l’être haïtien soit informé et sensibilisé sur les problèmes auxquels que concourent leur environnement. À ce moment nous pouvons nous attendre à une prise de conscience du citoyen sur la nécessité de vivre autrement en adoptant de nouveau comportements et pratiques issus des valeurs d’un développement soutenable.
Frantzso ALEXANDRE
Éducateur et Travailleur Social
[1] Recherche réalisée pour l’obtention d’une licence à l’Université d’État d’Haïti, 2003.
[2] Recherche réalisée pour l’obtention d’une licence à l’Université d’État d’Haïti, 2008.
[3]Dans sa cherche en 2016 sur l’éducation en Haïti, il aborde cette dimension du système éducatif. Intitulé « L’expérience de rue des enfants au regard de leur participation à l’intégration scolaire à Port-au-Prince : Des enfants de rue du Champ de Mars ayant bénéficié l’intégration scolaire au PSUGO », ce travail s’inscrit dans le cadre d’une recherche pour l’obtention d’une licence en Travail Social à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’État d’Haïti. Cette recherche a été soutenue avec une mention « très bien ».
12/12/24 à 10h17 GMT