La condition de la jeune fille camerounaise comme partout ailleurs en Afrique, reste très préoccupante tant pour elle-même, pour la famille que pour toute la société à cause de sa fragilité et de sa vulnérabilité. Dans certaines contrées, cette dernière ne bénéficie pas des mêmes chances que les autres enfants du sexe opposé. Sa vulnérabilité se traduit par des mariages forcés et précoces alors même que son développement morphologique n’est pas complet, son expulsion du domicile parental et des sévices corporels et moraux qu’elle subit à la suite d’une grossesse avant le mariage et dans certains cas des viols dont elle peut être victime. C’est elle qui une fois enceinte est abandonnée par son partenaire et est obligée d’assumer toute seule la stigmatisation de la famille et de la société « qui va épouser une fille qui a déjà un enfant ? ». Tous ces éléments entrainent un décrochage scolaire chez la plupart des filles mères qui ont eu la chance d’être régulièrement inscrites d’une part et une compromission de leur épanouissement d’autre part. Par la suite, il est assez courant de les retrouver dans des emplois précaires : call boxeuses, vendeuses au détail, vendeuses à la volée, femmes de ménage et que sais-je d’autre encore ou alors abandonnées à elles-mêmes et obligées de mendier le pain au quotidien.
C’est pour palier à cette situation et encourager les jeunes filles mères en situation de décrochage scolaire, chassées de leurs familles que l’association "HOPE AND CARE FAMILY" a organisé le 15 juin 2017 à l’esplanade du Ministère de la Promotion de la Femme à Yaoundé et ce pendant deux jours, un forum regroupant toutes les initiatives des femmes, des groupements de femmes travaillant à la prise en charge de la jeune fille mère précoce et au soutien de la jeune fille mère défavorisée. Le but de cette initiative a été de présenter à la jeune fille les différentes possibilités d’améliorer sa condition de vie d’une part et de s’autonomiser pour son plein épanouissement d’autre part. Il s’est agi pendant cette rencontre entre autre de leur remonter le moral et les inviter à une prise de conscience sur la nécessité de se prendre en main car la vie de leur progéniture en dépendait, de les regrouper suivant le profil d’activités qu’elles souhaitaient mener et leur prodiguer des formations adéquates. Une sensibilisation s’en est suivie sur les différentes méthodes de contraception, sur les ravages faits par le VIH-SIDA et la nécessité d’éviter de contracter et de propager cette maladie. De nombreuses filles ont pris part à cette rencontre et ont remercié les organisateurs pour l’opportunité à elles donnée leur permettant d’apprendre un métier et de s’établir à leur propre compte pour leur propre épanouissement.
06/05/24 à 12h32 GMT