Par Idéalisoa ANDRINIELA, membre de JFDD , dans le cadre de l’Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques.
Après le Pacifique, l’Océan indien est celui qui compte le plus grand nombre d’espèces commerciales et de pêcheurs à plein temps, artisans et petits pêcheurs. La production de l’Océan Indien est importante, tant pour la consommation locale que pour les marchés. Selon les statistiques de la FAO[1], un quart de la production mondiale de thon provient de l’Océan Indien et des eaux adjacentes extérieurs.
A Madagascar et dans les Comores, le secteur est dominé par la pêche traditionnelle et artisanale. Selon l’Union Européenne en 2013, les PIB[2] représentés par ce secteur sont de 8% pour les Comores et 7% pour Madagascar. 10% de l’emploi aux Comores provient de la pêche qui produit 16000 tonnes de poissons et d’autres fruits de mer et pour Madagascar, la production est de 70000 tonnes et elle crée 100 000 emplois pouvant subvenir 1 000 000 de personnes (MPRH[3], 2012). Quant aux Seychelles, ce secteur est plutôt développé par l’abondance de la pêche semi-industrielle et industrielle qui constitue 90% des leurs exportations.
Les pays de l’Océan Indien disposent tous de forte potentialité économique pour le secteur de la pêche. De plus, la pêche est susceptible de pérenniser le développement de la Région Océan Indien étant donné l’insularité des pays. Seulement, pour une finalité environnementale, une règlementation rigoureuse en gestion de l’exploitation s’impose ainsi qu’une politique de développement de l’aquaculture.
Des difficultés à surmonter
Les Comores sont les moins avancés dans ce secteur, dû à une commercialisation qui reste très traditionnelle, et la transformation et conditionnement quasiment absente par l’insuffisance des équipements nécessaires et le non-respect des normes internationales sur le niveau sanitaire (CNUCED, 2011). En outre, il y a également le manque de transport et de stockage (CNUCED, 2015). Par conséquent, l’Etat ne perçoit pas de redevance par l’exploitation thonière qui ne passe pas par son port faute d’infrastructures. Un autre problème qui lui est commun à Madagascar est l’irrégularité de l’électricité.
Pour le cas de La Réunion, la pêche artisanale côtière est faible (314 unités armées en 1995 et ayant obtenu 1 239 tonnes de prises), en raison de l'absence de plateau continental autour de l'île. Du point de vue environnemental, l’exploitation excessive des ressources naturelles marines et continentales freine la transition vers une économie verte et durable.
Des solutions possibles
Les îles de l’Océan Indien disposent de grande potentialité que ce soit dans la pêche maritime ou l’aquaculture. Ces atouts doivent être exploités tout en conservant les ressources existantes afin d’assurer une économie bleue durable. Ainsi, pour développer ce secteur, il faut augmenter la pisciculture et l’aquaculture pour permettre une gestion dans le temps et dans l’espace des produits et développer le conditionnement et la transformation.
Des PME[4] peuvent être créées dans les pays de l’Océan Indien, surtout à Madagascar et aux Comores, pour la transformation locale des produits de mer pour une vente locale et une exportation. Le problème lié à l’accès à l’électricité devrait être solutionné par l’utilisation d’énergie renouvelable (système éolien ou solaire). Mais pour cela, des renforcements de capacités sur les techniques de conditionnement et sur les procédés de transformation respectant les normes internationales est indispensable.
Par leur richesse en eaux douce et marine, l’aquaculture est favorable dans toutes les îles de l’Océan Indien. Plusieurs types d’aquaculture peuvent être réalisés entre autres l’élevage en cage et la pisciculture à terre. Le choix d’espèces doit tenir compte de la demande locale ou internationale. Tout comme la transformation, un renforcement de capacité s’impose pour une sécurisation et une pérennisation des investissements.
Bibliographie
- Ministère de la pêche et des ressources halieutiques, ‘’Stratégie nationale de bonne gouvernance des pêches maritimes à Madagascar’’, 2012
- Rapport de l'Union Européenne, "Évaluation rétrospective et prospective du protocole de l'accord de partenariat dans le secteur de la pêche entre l'Union européenne et l’Union des Comores", 2013
- CNUCED, ‘guide des investissements aux Comores : opportunités et conditions’, 2011
- CNUCED, ‘Exportation des Produits de la Pêche et Développement Economique des Pays Moins Avancés (PMA) : Union des Comores’, 2015
- INSTAT, 2016. Tableau de bord économique no24, Institut National de la Statistique (INSTAT[5]) – Madagascar, Ministère de l’économie et de la planification, juillet 2016, 35pages.
[1] Food and agricultural organization
[2] Produit intérieur brut
[3] Ministère de la pêche et des ressources halieutiques de Madagascar
[4]Petites et moyennes entreprises
[5]Institut National de la Statistique de Madagascar
À propos de l'initiative jeunesse
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles.
[IJLCC]
Pour plus d’informations, consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]
06/05/24 à 12h32 GMT