Chaque année, la Banque mondiale et les gouvernements clients investissent des millions dans des campagnes de changement de comportement dans presque tous les secteurs du développement. Cependant, bon nombre de ces campagnes ne sont pas convaincantes, manquent de récits inspirants et sont diffusées par le biais de points de vente démodés et sans intérêt, tels que des panneaux d’affichage et des dépliants. Les examens systématiques de ces campagnes, allant du comportement sexuel à risque au lavage des mains, n’ont que peu ou pas d’effet sur le comportement, surtout à long terme.
Il existe une opportunité sans précédent d'utiliser les médias de divertissement pour changer la vie de milliards de personnes, en particulier dans les zones urbaines. L'éducation au divertissement ou le divertissement éducatif peuvent changer la donne en matière de développement. Contrairement aux campagnes de changement de comportement traditionnelles qui véhiculent des concepts abstraits et peuvent devenir répétitives rapidement, les récits éducatifs sont plus faciles à suivre et à mémoriser que les informations abstraites. Les personnages des médias de masse ont le pouvoir d’être des modèles, d’inciter le public à réfléchir à «ce qui est possible» et de modifier la perception d’un comportement «normal» et socialement acceptable.
Les Rapports sur le développement dans le monde 2015 et 2016 ont respectivement mis en évidence le potentiel inexploité de l'éducation au divertissement et des médias dans la pratique du développement. Cependant, la base de données concernant l’efficacité des médias de divertissement reste limitée, en particulier pour conseiller l’extension des médias de divertissement en tant qu’outil de développement dans différents secteurs. Il y a beaucoup à apprendre sur la meilleure façon de maximiser l'impact et de minimiser les conséquences imprévues des médias de divertissement, un outil puissant largement inexploité pour le développement. DIME commence à étendre cette base de données avec des évaluations expérimentales en cours qui explorent l'efficacité relative des spots radio par rapport aux récits imprimés pour promouvoir l'adoption de lanternes solaires dans les zones rurales du Sénégal; l'utilisation d'un film sur Nollywood (l'industrie cinématographique nigériane) pour promouvoir les économies financières.
06/05/24 à 12h32 GMT