L'agriculture représente une force directrice primordiale pour la croissance économique africaine. Elle fournit du travail à 60% de la population active et sa croissance a des effets deux à quatre fois plus efficaces sur l’augmentation du revenue des populations pauvres que d’autres secteurs d’activités. Ravallion et Chen en 2007 s’inscrivent dans cette perspective en estimant que la croissance agricole a des répercussions quatre fois plus importante sur la pauvreté que la croissance des secteurs secondaire et tertiaire.
L’agriculture constitue l’épine dorsale de l’économie ivoirienne. La croissance solide du pays est axée sur des investissements soutenus dans l’agriculture et les petites exploitations. Le secteur agricole représente 26% du PIB, 40% de toutes les recettes d’exportation non pétrolière et une source d’emploi pour près de 60% de la population. Le plan national de développement pour la période 2016-2020, qui vise à orienter le pays vers le statut de nation émergente d’ici à 2020, considère l’agriculture comme un pilier clé et en appelle à une augmentation de la production agricole. Pour avoir su positionner l’agriculture au cœur de sa transformation économique à travers le plan national d’investissement agricole, la Côte-d’Ivoire compte parmi les rares pays africains ayant réalisé leurs plus importants investissements dans l’agriculture. Le Cameroun, s’inscrit dans la même lancée à travers son Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi qui est une boussole de développement du pays pour son émergence à l’horizon 2035. Ce document indique parmi ses grands challenges que le principal défi à relever dans le secteur rural concerne l’agriculture à travers le passage à une production rural semi intensive et industrielle qui permettra d’assurer la sécurité et l’autosuffisance au niveau de la consommation interne. Plusieurs autres pays à l’instar de l’Ethiopie, du Ghana, le Burkina Faso, la République Centrafricaine, ont également misé sur l’agriculture pour contribuer à lutter contre la pauvreté.
L’agriculture est ainsi de retour au sommet de l’agenda de développement de l’Afrique en tant que moteur économique de développement inclusif et durable, comme l’explique Agnès Kalibata, présidente de l’alliance pour une Révolution verte en Afrique (Agra).
Il est temps de mettre en place des réformes nécessaires et d’accélérer la révolution verte dont l’Afrique a besoin.
12/12/24 à 10h17 GMT