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De jeunes canadiens poursuivent Ottawa pour qu'on reconnaisse leur droit à un environnement sain



  • Environnement Jeunesse a entrepris ce matin des démarches légales afin de mettre en oeuvre une action collective au nom de tous les jeunes Québécois de 35 ans et moins contre le gouvernement du Canada, alléguant que celui-ci brime les droits fondamentaux d’une génération.

    ll s’agit d’une première poursuite de ce type au pays. Environnement Jeunesse affirme qu’Ottawa contrevient aux droits des jeunes, d’une part parce que sa cible de réduction de gaz à effet de serre n’est pas suffisamment ambitieuse pour éviter des changements climatiques dangereux et, d’autre part, parce que ses actions ne permettent pas l’atteinte de cette cible, pourtant déjà déficiente.

    Selon l’avocat Bruce Johnston, du cabinet TJL, le comportement du gouvernement canadien porte atteinte à plusieurs droits protégés par la Charte canadienne des droits et libertés ainsi que par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Par conséquent, les jeunes sont en droit de demander au gouvernement qu’il prenne les mesures nécessaires pour faire cesser cette atteinte. « Nous estimons qu’il s’agit d’un dossier solide sur le plan juridique qui mérite d’être soumis à l’attention des tribunaux », indique-il.

    Environnement Jeunesse affirme que les 0-35 ans subiront les conséquences graves des changements climatiques si le gouvernement continue dans cette voie, les privant ainsi de leur droit à un environnement sain et à la protection de la biodiversité, de leur droit à la vie et à la sécurité, et de leur droit à l’égalité.

    « Les changements climatiques sont réels et leurs conséquences se font déjà sentir. Malgré une abondance de rapports scientifiques pointant tous dans la même direction, le gouvernement canadien manque à son devoir d’agir contre les changements climatiques. Plutôt que d’accélérer une transition écologique, le Canada subventionne les compagnies de pétrole et achète un pipeline en notre nom », affirme Catherine Gauthier, directrice générale d’Environnement Jeunesse.

    La jeune porte-parole ajoute : « Nous exigeons que nos droits et ceux des générations futures soient protégés et respectés. Nous exigeons que le Canada agisse sans délai pour éviter un réchauffement climatique dangereux, au-delà de 1,5°C, comme le recommande le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) ».

    « La crise climatique, ce n’est pas de la science-fiction. C’est un phénomène qui a des conséquences désastreuses et qui nous concerne tous et toutes ici, maintenant. Non seulement les objectifs canadiens sont bien en deçà de ce que recommande le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), mais en plus le Canada n’a pas de plan efficace pour réduire ses émissions de GES », affirme Alix Ruhlmann militante environnementale et membre de l’organisation.

    Pour l’étudiante Bernadette Veilleux-Trinh, les choix du gouvernement mettent en péril la capacité des générations futures de subvenir à leurs besoins. « Le gouvernement du Canada finance et protège une industrie pétrolière dont les activités dégradent l’environnement et libèrent des gaz à effet de serre. Ce faisant, il contribue à la souffrance des populations qui subissent déjà les conséquences du réchauffement climatique. Il est temps que mon gouvernement prenne ses responsabilités et cesse de violer les droits des jeunes », dit-elle.

    Première étape d’une procédure judiciaire de plusieurs années

    Pour obtenir l’autorisation de la Cour de porter la cause devant les tribunaux, Environnement Jeunesse doit d’abord démontrer à la Cour supérieure du Québec qu’il existe une apparence de droit, c’est-à-dire qu’à première vue, les faits allégués, s’ils sont prouvés dans un procès au mérite, peuvent justifier les conclusions recherchées, soit que la cible et les actions insuffisantes pour lutter contre les changements climatiques briment plusieurs droits fondamentaux.

    « La bataille sera longue. Nous invitons tous les jeunes de 35 ans et moins, et les parents au nom de leurs enfants, à manifester leur soutien en se rendant au enjeu.qc.ca/justice », invite Catherine Gauthier.

    Néanmoins, Environnement Jeunesse est bien appuyé. Le cabinet Trudel Johnston & Lespérance (TJL), qui agit bénévolement dans cette cause, mène aussi plusieurs actions collectives en environnement. Le cabinet a notamment obtenu l’injonction pour protéger les bélugas du Saint-Laurent contre le projet Énergie Est.

    Un mouvement mondial 

    Plusieurs démarches similaires ont cours à travers le monde, notamment aux Pays-Bas, où le gouvernement s’est vu forcé de se doter d’un plan concret pour atteindre sa cible climatique. Ce gouvernement est légalement tenu de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 25 % d’ici 2020 par rapport aux niveaux de 1990. Des poursuites du même type sont également en cours aux États Unis, en Belgique, en Norvège, en Irlande, en Nouvelle-Zélande, en Suisse, en Colombie et au Royaume-Uni.

    À propos d’Environnement Jeunesse 

    Depuis près de 40 ans, l’organisme sans but lucratif, Environnement Jeunesse, mène des actions pour conscientiser les jeunes du Québec aux enjeux environnementaux, les outiller à l’aide de projets éducatifs et les inciter à agir dans leur milieu. Environnement Jeunesse intervient sur les questions climatiques depuis bientôt 30 ans, en plus de porter la voix de la jeunesse québécoise lors des conférences des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques depuis 2005. www.enjeu.qc.ca 

    (Source : Environnement Jeunesse)

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