Il y a quelques années encore en Afrique en général et au Cameroun en particulier, avoir un téléphone portable était un luxe propre à quelques aristocrates. En quelques années, les téléphones portables ont envahi le quotidien de tous les camerounais.
S’il ne s’était agi que de téléphone, il n’existerait pas de problématique liée au téléphone portable. Cependant le développement de l’internet a donné aux téléphones, une dimension que nous avons encore du mal à définir. L’internet associé au téléphone portable marque à coup sûr la révolution du siècle avec le boom des réseaux sociaux, qui illustrent à merveille l’ère du verseau. Ce qui était caché par les ombres est aujourd’hui révélé à la lumière du jour.
Sont traités d’analphabètes aujourd’hui, tous ceux qui n’ont pas la maîtrise de l’outil informatique y compris les téléphones androïd. Apprécié à sa juste valeur, le téléphone androïd est devenu l’outil de travail le plus vulgarisé au monde et donc presque incontournable. Il met la science à notre portée ; avec lui, on peut rester au fond de sa forêt équatoriale et visiter les bibliothèques les mieux fournies du monde entier, gérer ses comptes bancaires à des milliers de kilomètres, prendre des cours dans les meilleures universités au monde, faire son commerce dans les quatre coins de l’univers. Vu sous cet angle, on ne peut qu’être émerveillé par cet outil et en bénir le ciel.
Si à première vue on peut se féliciter du fait que le NET a rapproché les hommes à travers les réseaux sociaux, on ne peut manquer de se questionner sur le bien-fondé de ces derniers lorsqu’on se penche sur les dégâts par eux causés. La grande royale, Reine des Dialobé dans L’Aventure ambigüe de Theick Amidou Kane se demandait « si en envoyant leurs enfants à l’école des blancs, ce qu’ils gagneraient pourrait-il valoir ce qu’ils perdraient en eux ? ». Cette question fondamentale posée à une époque chez les Dialobé reste d’actualité avec les réseaux sociaux.
Ce que nous gagnons avec les réseaux sociaux vaut-il les dommages qu’ils nous font connaître ? A cause des réseaux sociaux, hommes, femmes et enfants chez nous sont devenus des espèces de zombis qui n’ont plus de contrôle sur eux-mêmes. L’addiction aux réseaux sociaux nous a dénaturés, en nous transformant en de simples machines mal réglées. En plus, notre ingéniosité au mal a fait de cette technologie une arme de destruction massive : la société est devenue corrompue, la jeunesse pervertie, le mensonge banal et le crime un sport populaire. Le mal est si profond qu’on a peine à croire que la tendance sera renversée un jour. Rabelais n’avait-il pas raison de dire : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » ? Avec les réseaux sociaux, ce n’est pas que l’âme qui est ruinée, mais tout l’homme et son environnement.
Vivement que quelque chose soit fait pour arrêter l’hémorragie.
12/12/24 à 10h17 GMT