Depuis les années 70, la Birmanie obtient son électricité principalement grâce à l’hydroélectricité qui représentait début 2018 62% de l’énergie générée dans le pays. A titre de comparaison, à l’échelle mondiale, l’hydroélectricité représente seulement 16% de l’électricité totale produite. Néanmoins, seuls 40% des 53 millions d’habitants ont accès à l’électricité. Mais d’ici 2030, la Birmanie envisage d’augmenter fortement sa production d’électricité tout en conservant une part majoritaire de son mix énergétique dédié aux énergies durables : 53% hydroélectricité, 26% gaz naturel, 11% charbon et 10% provenant d’autres sources d’énergies durables comme le solaire et l’éolien[1]. Dans le secteur de l’hydroélectricité, 29 grandes installations produisent une grande partie de l’énergie et 69 autres projets hydrauliques ont été proposés au gouvernement. Cependant l’expansion du parc national hydraulique connaît des difficultés. Parmi les 6 barrages en constructions dans le pays, plusieurs d’entre eux sont en retard ou ont été mis en arrêt par le gouvernement en raison de tensions avec les populations locales. Celles-ci ont plusieurs préoccupations légitimes. Certains villageois ont peur que l’énergie produite ne bénéficie pas vraiment aux communautés locales mais soit exportée aux pays limitrophes, en particulier la Chine. Ils craignent également de ne pas recevoir suffisamment d’indemnités financières s’ils doivent déménager ou si leurs champs sont inondés par la construction du futur bassin. Par ailleurs, les effets négatifs liés à la construction de barrages sont bien connus des autorités : pertes de biodiversité marine, diminution de la qualité de l’eau, déforestation, érosion des sols en aval, diminution du débit d’eau en aval, diminution des sédiments riches en nutriments bloqués par le barrage. Pour éviter ces effets trop néfastes, la loi birmane oblige à réaliser une étude de l’impact environnementale et sociale pour chaque projet de barrages de plus de 1 Mégawatt (le plus gros projet génèrerait 7000 MW). Une plus grande transparence dans la communication entre les communautés locales et les entreprises lors des constructions ainsi qu’une meilleure gestion des plaintes permettra de préserver les droits de chacun. En conclusion, bien que l’énergie hydraulique ait certains effets négatifs sur l’environnement, cela reste toutefois une énergie durable qui génère peu de gaz à effet de serre comparé aux énergies fossiles. En favorisant la production d’énergie durable, la Birmanie se donne ainsi beaucoup plus de chance d’atteindre d’ici 2030 les objectifs fixés par l’accord de Paris. [1] “Strategic Environmental Assessment of the Myanmar Hydropower Sector” International Finance Corporation 2018.
12/12/24 à 10h17 GMT