La population mondiale augmente d'environ 80 millions de personnes par an et devrait atteindre 9,1 milliards de personnes en 2050 selon le rapport mondial de l'UNESCO de 2015. La croissance de la population, la hausse de l'industrialisation, de la production et de la consommation sont autant de facteurs qui puisent les ressources en eau potable. Or, l'eau n'est pas une ressource renouvelable. C'est le constat qu'a fait Rajendra Singh, surnommé "The Waterman of India", lorsqu'il est arrivé dans le district d'Alwar dans l'Etat Indien du Rajasthan en 1985.
C'est au Nord-Ouest du Rajasthan, zone en état désertique très avancé que Rajendra Singh, alors médecin ayurvédique, se confronte aux conséquence de la pénurie d'eau dans le village. Lors d'une tournée sanitaire, un habitant agé lui apprend que des bassins en terre, appelés les johads, étaient le remède utilisé depuis la XIIIe Siècle pour recueillir les eaux de pluie. Ainsi, l'eau naturellement stagnante était un moyen naturel de rechargement des nappes phréatiques. Jugé insalubre par les colons anglais, la pratique des johads a été abandonnée et les bassins se sont comblés.
Rajendra Singh entreprend alors de creuser seul des bassins pour retenir les eaux de pluie. D'abord confronté au découragement des population, son iniciative est ensuite désapprouvée par le gouvernement. Il parvient à rejoindre à sa cause des villageois qui vivent de l'agriculture et de l'élevage, en particulier les femmes, qui sont contrainte de chercher l'eau dans d'autres villages. "A l'époque tout était sec. On ne voyait pas un seul brin d'herbe. La population des villages, qui vit d'agriculture et d'élevage était en train de perdre tous ses moyens d'existence" se rappelle Rajendra Singh.
En creusant de nouveau des johads, Rajendra Singh est parvenu a mobilisé les paysans qui ont vu la rivière de l'Avari réapparaître. Les rendements agricoles sont donc élevés, l'économie locale est florissante. Plus encore que sur le plan écologique, c'est un défi politique que Rajendra Singh a mené en créant des assemblées de village dans lequel la moitié des sièges sont détenus par des femmes.
Le retour à une économie saine, une gestion raisonnée de l'eau et une politique basée sur la démocratie est le fruit d'une iniciative personnelle faisant appel à des procédés ancestraux. Après avoir fondé l'ONG "Tarun Bharat Sangh" en 1975, au travers de laquelle il continue de lutter pour le retour de l'eau dans les zones désertiques de différentes régions de l'Inde, il est aujourd'hui membre de l'Autorité Nationale de gestion du bassin du Gange depuis 2009. MOGED
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12/12/24 à 10h17 GMT