Le Comité Syndical Francophone de l’Education et de la Formation (CSFEF) a assisté à la présentation du rapport d’étude de la Coalition éducation, en partenariat avec l'Agence française de développement, sur les actions menées au Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) dans un contexte de crise pour maintenir l’éducation, récolter des fonds, bâtir des projets durables. Dans les situations de crises, les pays en conflits, comme le Mali ou le Niger, voient les écoles fermées, les enseignants en insécurité ne peuvent pas rejoindre leurs postes, les familles n’envoient plus leurs enfants à l’école. Les pays plus « paisibles », comme le Tchad doivent faire face à l’accueil de réfugiés et tentent de scolariser les jeunes migrants.
La grande majorité des organisations de la société civile travaille sur le cycle primaire, il y a donc un effort à faire sur le continuum vers les études secondaires. Mais le manque de financement est patent, alors que seulement 1,4% de l’aide humanitaire va à l’éducation, 52% des réfugiés sont des jeunes de moins de 18 ans.
Des témoignages édifiants font état de l’injustice faite aux enfants déscolarisés. Au Niger par exemple, c’est dans l’est du pays ou aux frontières avec le Burkina et le Mali que la situation est grave : des centaines d’écoles sont fermées, rien que la région de Diffa, 144 000 enfants sont déscolarisés. Certaines associations demandent à l’armée de sécuriser les abords des écoles, puisque l’Etat doit garantir la sécurité de ses citoyens.
Au Tchad, « îlot de paix », la région du lac Tchad accueille de nombreux réfugiés des pays voisins et notamment des jeunes à scolariser. Mais les enseignants sont en nombre insuffisant et souvent peu formés, notamment pour faire face à ces situations de crise.
En Mauritanie, l’accent est mis sur la lutte contre les discriminations à l’école et en premier lieu l’établissement d’un Etat-civil pour que tous les enfants puissent aller à l’école. Les enfants non recensés, environ 113 000, sont souvent les descendants d’esclave ou issus des minorités culturelles. La discrimination touche aussi les filles qui subissent des violences dans les trajets scolaires car certains considèrent qu’à partir d’un certain âge, leur place est à la maison.
Notre camarade du SNEC-Mali a expliqué les difficultés des enseignants dans son pays touché de plein fouet par les crises et les conflits qui concernent 6 régions sur 9. Le syndicat tente de redonner confiance en organisant des formations syndicales sur le lieu de travail, principalement en direction des nouveaux enseignants. Il interpelle l’Etat afin qu’il permette aux enseignants d’exercer leur profession dans un cadre digne.
Tous ces échanges ont permis de montrer la difficulté de maintenir le droit à l’éducation, la nécessité de coordonner les actions d’urgence ou à plus long terme. Le CSFEF a exprimé l’importance de s’appuyer sur les organisations syndicales, qui connaissent le terrain, qui connaissent le métier et sont bien sûr prêtes à participer au développement de l’éducation dans leur pays.
Source: page facebook du csfef
06/05/24 à 12h32 GMT