Suzanne Carole Odjolo Ndongo Épse Mbono Pierre. C’est le nom de la quadragénaire qui a décroché son baccalauréat littéraire (A4 Espagnol, mention passable) au cours de la session des examens 2022 au Cameroun. Mariée très vite, la nouvelle bachelière se trouvant dans un pays où les personnes adultes ont généralement honte d’aller à l’école pour s’instruire vient de démontrer que l’éducation n’a pas d’âge.
Sans complexe, devant son fils aîné (de 23 ans) et licencié en travaux informatiques depuis 2020, la ménagère volontariste avec 5 ans en charge a accepté de reprendre le chemin de l’école, en faisant les cours du soir au Collège polyvalent Saint Augustin (COPOSA) à Yaoundé.
«Ma motivation d'aller tardivement à l'école vient du fait qu'après la classe de 5ème, mes parents ont présenté une incapacité de supporter ma scolarité, faute de moyens financiers. Aussitôt, je me suis retrouvé épouse et mère. C'est après 25 ans que j'ai exprimé à mon cher époux le désir de repartir à l'école pour me rendre utile à la société. Mon désir depuis ma tendre enfance», a exprimé Mme Odjolo Ndongo venant d’apprendre qu’elle fait partie des 89 522 candidats déclarés admis au bac (centre d’examen du Lycée bilingue de Nkol-Eton à Yaoundé), le 28 juillet 2022.
Et souhaitant devenir infirmière diplômée d’État (IDE), sans moyens pour se former dans les structures à caractère privé du pays, elle implore l’indulgence des pouvoirs publics pour lui permettre de présenter le concours des infirmières, étant donné qu’elle ne répond plus aux conditions d’âge requises.
«Je lance un appel au gouvernement camerounais, qui a toujours su se préoccuper des cas exceptionnels comme le mien, de me venir en aide et à la première Dame du Cameroun, Mme Chantal Biya, qui a toujours été sensible aux préoccupations et causes de la gent féminine. J'appelle son soutien dans mon projet qui me tient tant à cœur, à savoir bénéficier d’une formation professionnelle dans le domaine de la santé», sollicite-t-elle.
Aux personnes âgées, l’originaire de la localité de Biatangana par Mbangassina dans le département du Mbam et Kim (Centre) conseille : «Il n'y a pas de honte à aller à l'école pour poursuivre son rêve. Il faut sortir du complexe d’âge et poursuivre son rêve».
12/12/24 à 10h17 GMT