L’African Marine Mammal Conservation Organization (AMMCO) mène depuis le mois de mars 2023 un projet en collaboration avec National Geographic, pour explorer les différents fonds marins au niveau du Golfe de Guinée. L’objectif, selon le président d’AMMCO, Dr. Aristide Kamla Takoukam, est de faire des plongées et d’apporter des dispositifs qui vont permettre de filmer sous l’eau. « Cela va permettre de ramener à la surface des images de nos profondeurs qui sont jusqu’ici ignorées. Les gens ne savent pas qu’on a des coraux, des herbiers identifiés au niveau de Kribi par l’association communautaire Tube Awu (basée à Ebodjè, département de l’Océan, région du Sud-Cameroun, ndlr). Au niveau de Limbe, on a des herbiers encore plus flamboyants et plus colorés parce que la transparence de l’eau y est plus forte », explique-t-il.
A travers les activités d’éducation environnementale et les sensibilisations, le projet vise à encourager une émulation autour des métiers du marin, afin d’inspirer les jeunes générations. « Ce n’est pas que l’affaire de la famille Cousteau. Il suffit d’avoir de la volonté. Il faut mettre cela en évidence à travers le story telling en inspirant les générations à se lancer dans le marin côtier », confie Dr. Takoukam, par ailleurs explorateur National Geographic.
Le projet a une durée de trois ans, juste pour des questions de procédure. L’ambition s’étale sur le long terme, à savoir continuer à inspirer les générations à venir, à former les étudiants et les professionnels opérant dans la conservation du marin côtier et qui ne savent pas encore plonger. Pour la phase pilote, il est question de former 10 personnes.
Dans le cadre la mise en œuvre du projet, il est prévu la création d’un centre de plongée au niveau du Cameroun pour former les jeunes chercheurs sur les techniques de plongée, de collecte des données eux-mêmes sans avoir à envoyer des robots sous l’eau. L’enjeu est d’inspirer et de démontrer de quelle manière les Africains en général et les Camerounais en particulier peuvent protéger leurs ressources, sans solliciter l’expertise étrangère qui coûte cher et n’est pas toujours disponible.
L’autre défi est de disposer d’une masse critique de professionnels issus des pays du Golfe du Guinée et dont les capacités sont renforcées. Pour le compte de la phase pilote, cinq pays sont concernés : le Cameroun, le Nigeria, le Congo, Sao-Tomé-et-Principe et le Ghana.
12/12/24 à 10h17 GMT