Suite à l’inondation du marché national par des huiles végétales raffinées non traçables (communément appelées vrac), le secrétaire général (SG) de l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun (ASROC), Jacquis Kemleu Tchabgou, a organisé une conférence de presse pour rassurer les consommateurs camerounais, le 05 octobre 2023 à Yaoundé.
En effet, l’objectif de cette retrouvaille avec la presse nationale était d’informer l’opinion publique sur la situation qui prévaut dans la filière des oléagineux au Cameroun. Notamment, des actions menées au quotidien par l’ASROC, en termes d’approvisionnement des industries de la 2ème transformation en matières premières (huile de palme brute, de coton, de soja, etc.) et des marchés en produits finis (huiles raffinées, savons de ménage et de toilette), d’assainissement de la filière et de conséquences qui en découlent.
Selon le SG, le relâchement de l’opération coup de poing lancée en 2018 par le ministère de Commerce (MINCOMMERCE) est la cause de l’envahissement des espaces marchands par des huiles non traçables. Des produits pourtant impropres à la consommation et destructrice de l’écosystème socioéconomique de cette filière qui investit plus de 700 milliards Fcfa et génère plus de 60 000 emplois directs à travers le pays.
Pour sortir ce secteur d’activité des sentiers battus, le maire de la commune de Dschang (ouest-Cameroun) réitère, comme par le passé, que les huiles végétales raffinées importées ou produites localement respectent strictement la réglementation en vigueur. Entre autres, le règlement technique NC 2002-03 Rev.1 (2011) relatif à l’enrichissement des huiles végétales à la vitamine A, la norme NC 04 : 2000-20 relative à l’étiquetage, la loi n°96/11 du 05 août 1996 relative à la normalisation, la loi n°2011/012 du 06 mai 2011 portant protection du consommateur, le décret n°2015/1875/PM du 01 juillet 2015 relative au programme d’évaluation de la conformité avant embarquement des marchandises importées (PECAE), la loi n°2015/018 du 21 décembre 2015 régissant l’activité commerciale au Cameroun et la loi n°2016 régissant le commerce extérieur.
Dans son rôle de sensibilisation permanente des consommateurs, en présence des responsables d’associations qui défendent les intérêts de ces derniers, le SG de l’ASROC déconseille d’utiliser plus de 2 fois une huile raffinée ayant servi à la friture (notamment des beignets). Car, à partir de la 3è utilisation, cette huile portée à haute température devient «le poison dans le plat du consommateur», avec des infections telles que le cancer et la stérilité chez les hommes. Il va plus loin en précisant que toutes les huiles raffinées n’ont pas la même utilité en cuisine.
Pour venir à bout des huiles vrac qui inondent le marché, le président du Conseil d’orientation du Centre technique agroalimentaire du Cameroun (Cta-Cam) recommande fortement une synergie d’actions de tous les acteurs de cette filière aux œufs d’or.
Et dans le but d’accroître la production de l’huile de palme brut et venir à bout du déficit conjoncturel criard dont souffre les industries de la 2ème transformation, M. Kemleu Tchabgou pense qu’il faut : rendre disponibles les terres, les semences de qualité, les engrais, les financements et la base vie (eau, électricité, école, hôpital, aires de jeux…).
12/12/24 à 10h17 GMT