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Les autochtones ne peuvent rien sans les forêts et les forêts ne peuvent rien sans les autochtones



  • Appel à un programme mondial de reconstitution des forêts chapeauté par les peuples autochtones, " gardiens de la biodiversité "

    L'Instance permanente sur les questions autochtones de l'ONU a entamé le 28 août 28 avril 2010 un dialogue sur les forêts et les peuples premiers dont certains représentants ont réclamé un programme mondial de reconstitution des forêts qui serait chapeauté par les peuples autochtones, reconnus par tous comme " gardiens de la biodiversité ".

    " Les autochtones ne peuvent rien sans les forêts et les forêts ne peuvent rien sans les autochtones ", a déclaré la représentante de la Fondation brésilienne des peuples autochtones.  " Nous n'acceptons pas que les forêts soient réduites à une simple question de carbone ", a renchéri le Représentant permanent de la Bolivie, en soulignant l'importance que les " forêts d'origine " tirent de leur biodiversité et de leur capacité d'assurer la sécurité alimentaire.

    Le représentant a estimé que " le marché du carbone " n'est pas la solution au problème du changement climatique.  Il faut plutôt, a-t-il argué, un programme mondial de reconstitution des forêts qui serait chapeauté par les peuples autochtones.  Sur le rôle de ces derniers, les propositions ne se sont pas arrêtées là.

    Rappelant que la destruction des forêts tropicales est responsable de 20% des émissions de gaz à effet de serre, le représentant du Parlement européen a suggéré un mécanisme de dédommagement aux pays qui abritent les forêts tropicales, lequel mécanisme devrait être associé à un programme de préservation des forêts, s'appuyant d'une part sur la technologie des satellites, et d'autre part, sur les communautés autochtones, garantes de la conservation de la couverture forestière.

    " Vous allez nous aider à être beaucoup plus efficaces dans nos efforts de gestion durable des forêts ", a lancé aux représentants des peuples autochtones, Mme Jan McAlpine, Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF), en rendant hommage à l'importance des savoirs traditionnels liés aux forêts.

    Elle a rappelé qu'en 2011, Année internationale des forêts, le FNUF tiendra sa neuvième session du 24 janvier au 3 février (FNUF9) sur le thème " Des forêts pour les populations, la subsistance et l'élimination de la pauvreté ".

    " C'est grâce aux autochtones que ces forêts et la biodiversité qu'elles renferment ont été préservées ", a insisté Mme Victoria Tauli-Corpuz, membre de l'Instance, qui a souligné que les revendications des peuples autochtones ont débuté avec la lutte contre la déforestation.  Il est temps de réformer les politiques coloniales et " État-centrique ", en donnant toute la place qu'ils méritent aux savoirs traditionnels, a-t-elle ajouté.

    Les six panélistes, qui participaient au dialogue étaient Mme Maria Teresa Mesquita Pessoa de la Fondation nationale pour les questions autochtones du Brésil; Mme Jan McAlpine, Directrice du secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF); Mme Victoria Tauli-Corpuz et M. Pavel Sulyandziga, tous deux membres de l'Instance; M. Tom Goldtooth du Programme autochtone pour l'environnement et M. Yadder Mendoza Lewis, du Forum autochtone d'Amérique latine sur les changements climatiques.

    Ce matin, lors du débat sur les " écoles résiduelles ", la doctrine de la découverte et les questions relatives à Beijing +10, auquel ont participé une quarantaine d'orateurs, le représentant de la Coordination andine a attiré l'attention sur la nécessité de protéger les peuples autochtones en voie de disparition physique ou culturelle.

    " Pour la sixième année consécutive " la représentante des " Kmers Kampuchea Krom Federation et Montagnards Foundation " a demandé à l'Instance de débattre des mécanismes à mettre en place pour assurer la représentation des peuples marginalisés par leur gouvernement.

    Son homologue de l'" Alliance universelle syrienne " s'est inquiétée de l'avenir de la langue araméenne en Syrie, Turquie et Liban, en demandant que ces pays présentent un rapport sur la question.  Elle a été suivie par le représentant des Tatars de Crimée qui a exhorté l'Ukraine à lancer un programme de préservation de la langue tatare.

    Jugeant insuffisant le statut d'autonomie de la Polynésie française de 2004, l'Association polynésienne " Taata Tumu/Taata Ai'a " a proposé son inscription sur la Liste des territoires non autonomes de l'ONU.

    Un lien entre ce débat et le dialogue qui a suivi a été établi par la représentante de International Indian Treaty Council.  Elle a mis l'accent sur l'importance de l'article 29 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones qui demande aux États de mettre en oeuvre des programmes d'assistance pour la préservation et la protection de l'environnement des populations autochtones et leur capacité de production.

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