Une étude de l'IDDRI
Points clés
UNE ÉCONOMIE DU PARTAGE EN PLEIN RENOUVELLEMENT, PORTEUSE DE PROMESSES DE DURABILITÉ
Revente, don, troc, location de court terme, emprunt : tous ces modèles – monétarisés ou non, entre particuliers ou par l’intermédiaire d’entreprises ou d’associations – peuvent permettre d’augmenter la durée d’usage de biens consommateurs de ressources. Ils construisent une véritable économie du partage qui se renouvelle sous l’essor des technologies numériques. Les biens « partageables » représentent environ un quart des dépenses des ménages et un tiers de leurs déchets, et si les modèles de partage étaient utilisés « au mieux », c’est jusqu’à 7 % du budget et 20 % des déchets des ménages qui pourraient être économisés.
DE L’INTUITION ENVIRONNEMENTALE AUX CONDITIONS DE SA RÉALISATION
Le bilan environnemental du partage dépend de plusieurs conditions très spécifiques aux modèles considérés. De manière générale on voit émerger les enjeux : de durabilité des produits partagés, la location permettant de réduire le nombre de biens à produire si le bien emprunté ne s’use pas beaucoup plus rapidement ; d’optimisation du transport des biens, amenés à être moins transportés sur longue distance mais plus sur courte distance ; des modes de consommation, les modèles de partage pouvant être le vecteur d’une consommation durable comme celui d’une hyperconsommation matérielle.
FAIRE DE L’ÉCONOMIE DU PARTAGE UNE ÉCONOMIE DURABLE
Les pouvoirs publics doivent construire un cadre économique et réglementaire favorable aux modèles vertueux. Les initiatives naissantes permettant d’explorer de nouvelles pistes peuvent être soutenues via : une visibilité accrue, des financements et incubateurs, l’adaptation de certaines réglementations. Les entrepreneurs du partage doivent analyser leur bilan environnemental pour ensuite l’améliorer. Ils sont les mieux placés pour élaborer des solutions concrètes et user de leur pouvoir d’influence sur la production des biens pour les éco-concevoir et les recycler. Les usagers ont un rôle exacerbé dans le cas des modèles en pair-à-pair. L’impact environnemental dépend beaucoup du comportement des utilisateurs, des valeurs qui les animent. Les motivations actuelles des usagers sont d’abord le pouvoir d’achat, même si les considérations environnementales ne sont pas absentes.
Damien Demailly; Anne-Sophie Novel Studies N°03/2014. Iddri, 2014. 32 p.
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01/10/24 à 07h35 GMT