Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), Guy Ryder, a dit aux délégués qu’ils devaient assumer les responsabilités de l’OIT en matière de justice sociale s’ils voulaient tirer parti des changements en profondeur que connaît le travail.
«Les inégalités, la marginalisation et la division ne sont pas des phénomènes auxquels le monde du travail doit réagir mais bien la conséquence de nos actes, de nos comportements et de nos décisions», a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture de la 105e session de la Conférence internationale du Travail (CIT).
Le Directeur général a noté que le monde était entré dans une ère où la technologie génère un bouleversement novateur de la vie productive. Le débat entre ceux qui célèbrent et ceux qui redoutent cette évolution a lieu dans un contexte d’inégalités, de marginalisation et de division.
«Si les tendances actuelles se poursuivent au-delà des niveaux d’inégalité qui sont déjà inacceptables… nous serons tous perdants en fin de compte.»
Présentant son rapport à la CIT, intitulé cette année L’initiative sur l’éradication de la pauvreté: L’OIT et le programme 2030 , M. Ryder a mis en garde: «La capacité même de création de richesses qui nous offre la perspective de reléguer la pauvreté à l’histoire risque aussi de nous éloigner de la justice sociale plutôt que de nous en rapprocher.»
Le Directeur général a invité les délégués à garder ce contexte général à l’esprit quand ils entameront leurs travaux pour la quinzaine à venir. Les commissions de représentants gouvernementaux, travailleurs et employeurs vont étudier comment promouvoir au mieux le travail décent dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et examiner la révision de la recommandation n° 71 – l’instrument de l’OIT qui donne des orientations sur la manière de répondre aux crises grâce à la création d’emplois.
Un autre comité va évaluer la Déclaration historique de l’OIT de 2008 sur la justice sociale pour une mondialisation équitable , se penchant sur la façon dont la Déclaration a été promue et mise en œuvre par le passé et s’interrogeant sur ce qu’il convient de faire pour améliorer l’application de la Déclaration pour atteindre les objectifs de travail décent à l’avenir.
M. Ryder a encouragé la Commission de l’application des normes à poursuivre les travaux concernant la révision des normes du travail, rappelant qu’un «système normatif solide, pertinent et faisant autorité, était une condition préalable à une OIT efficace et influente».
Cette conférence va également voter sur l’approbation des propositions d’amendements à la Convention du travail maritime, 2006 afin de modifier les règles relatives aux certificats de travail maritime et de fournir des orientations sur le harcèlement et l’intimidation à bord des navires. Un autre vote concernera l’adoption des changements proposés pour moderniser les documents d’identité des gens de mer tels que prévus par la convention n° 185 .
La première journée de conférence a vu Mildred Oliphant élue à la Présidence de la Conférence internationale du Travail pour toute la durée de ses travaux, du 30 mai au 10 juin. Mme Oliphant est ministre du Travail de la République d’Afrique du Sud depuis novembre 2010.
La Conférence a élu comme Vice-présidents M. Ramon Alberto Morales Quijano du Panama (gouvernements), M. Alberto Echavarria de Colombie (employeurs) et M. Eric Manzi du Rwanda (travailleurs).
La Conférence internationale du Travail (CIT) définit la politique générale de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et se réunit une fois par an à Genève, en Suisse. Ce «parlement mondial du travail» rassemble chaque année plus de 5 000 délégués gouvernementaux, employeurs et travailleurs, en provenance des 187 Etats Membres de l’OIT.
Communiqué de l'OIT
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01/10/24 à 07h35 GMT