A deux jours de la Journée des droits de l'homme qui est célébrée chaque année le 10 décembre, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a estimé jeudi que la pression sans précédent qui pèse sur les normes internationales relatives aux droits de l'homme risque de réduire à néant l'ensemble unique de protections mises en place au sortir de la Seconde Guerre mondiale.
« 2016 a été une année catastrophique pour les droits de l'homme dans le monde entier et, si l'érosion croissante de l'architecture patiemment construite des droits de l'homme et de l'état de droit continue de s'intensifier, tout le monde finira par en pâtir », a dit M. Zeid dans un communiqué de presse.
« Nous sommes nombreux à nous inquiéter de la direction que prend le monde. Les mouvements extrémistes imposent aux populations d'atroces violences. Les conflits et les privations contraignent des familles à quitter leurs foyers. Le changement climatique assombrit notre horizon. La discrimination, les disparités économiques béantes et la volonté acharnée d'acquérir ou de conserver le pouvoir à tout prix sont les moteurs principaux de l'actuelle crise politique et des droits de l'homme. Les valeurs humanistes sont menacées », a-t-il ajouté.
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme a appelé le monde entier à défendre un système qui a précisément été conçu pour rendre le monde meilleur pour tout un chacun.
« Les droits de l'homme constituent le fondement d'une politique efficace dans des sociétés où les gens savent qu'ils peuvent faire confiance à leur gouvernement et se fier à la loi. Défaire les lois et les institutions que nous avons si patiemment érigées pendant la deuxième moitié du 20e siècle – destinées à protéger tous les citoyens et à promouvoir la stabilité et le bien-être économique – est non seulement mauvais mais dangereux », a-t-il rappelé.
Selon lui, la Syrie est l'exemple le plus frappant de l'échec de la communauté internationale. « Au lieu de coopérer pour mettre fin aux combats et rétablir l'ordre, certains États ont attisé le conflit, aidé les assassins, fourni des armes, encouragé les extrémistes – en bref, ils ont, collectivement, jeté aux orties le droit international humanitaire et les droits de l'homme », a-t-il dit.
Le Haut-Commissaire a également noté que dans certaines régions d'Europe et aux États-Unis, un « discours xénophobe empreint de haine et de violence prolifère dans des proportions effrayantes sans rencontrer de résistance ».
Selon M. Zeid, il est temps de changer de cap. Il a annoncé le lancement d'une campagne intitulée «Défendez les droits de quelqu'un aujourd'hui».
« Chaque femme, chaque homme, chaque enfant a le pouvoir de militer en faveur du respect, de la tolérance et de faire reculer la violence et la haine qui menacent notre monde », a-t-il expliqué. «Nous ne pouvons pas nous contenter d'observer passivement les semeurs de haine dresser des murs d'hostilité et de ressentiment entre les communautés – nous pouvons construire des ponts. Nous pouvons faire changer les choses, non seulement en comprenant nos propres droits, mais en aidant autrui ».
«L'heure est venue d'agir. "Nous, les peuples" pouvons prendre position en faveur des droits. Les initiatives locales peuvent se traduire par un mouvement mondial pour sauver les droits que d'innombrables personnes déterminées et de dirigeants inspirés, avait initialement créés », a-t-il conclu.
Communiqué de l'ONU (733 hits)
01/10/24 à 07h35 GMT