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SOS Port de Québec: un nouveau mouvement qui s'oppose à l'agrandissement du port de Québec



  • Québec, le 13 mars 2018 – Des organisations environnementales et citoyennes lancent aujourd’hui le mouvement « SOS Port de Québec ». Elles demandent au gouvernement fédéral de rejeter le projet d’agrandissement Beauport 2020 et d’intervenir en faveur d’un grand nettoyage et d’une modernisation des infrastructures du Port, le plus vieux au Canada.

    Les organisations en profitent pour lancer une campagne d’appui à leurs demandes, sous la forme d’une pétition en ligne. Nature Québec, Équiterre, Eau Secours, le Groupe d’initiatives et de recherches appliquées au milieu (GIRAM), Accès Saint-Laurent Beauport, l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec et Transition Capitale-Nationale sont à l’origine de « SOS Port de Québec », un mouvement qu’ils entendent élargir.

    Dans la pétition adressée à la ministre fédérale de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, et au ministre des Transports, Marc Garneau, les organismes s’inquiètent des impacts du projet notamment sur la destruction de milieux naturels à même le fleuve, sur le paysage, sur la Baie de Beauport et sur le trafic routier et ferroviaire dans les quartiers centraux. Ils déplorent également qu’en plein processus à l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACEE), le Port ait modifié radicalement la vocation du futur quai, passé de terminal de vrac à terminal de conteneurs, sans nouvelle étude d’impact publique.

    Le mouvement rappelle que le controversé projet d’agrandissement du quai de marchandises du Port de Québec dépend d’une approbation et d’un financement partiel du gouvernement canadien.

    « On n’a pas besoin d’un agrandissement qui va détruire et altérer l’équivalent de 72 terrains de football d’habitats naturels exceptionnels à même le fleuve et la Baie de Beauport. Ce qui est urgent, c’est de faire le grand nettoyage du Port actuel, de couvrir le vrac solide et d’en finir avec la pollution des quartiers centraux », indique Christian Simard, directeur général de Nature Québec.

    « On parle d’une nouvelle atteinte aux battures de la Baie de Beauport, de brassage de sédiments contaminés et d’une augmentation du trafic maritime qui ont des impacts cumulatifs sur le Saint-Laurent. Ce n’est pas une mince affaire que le fédéral peut autoriser et financer pour le seul plaisir de l’Administration portuaire », s’inquiète Alice-Anne Simard, directrice générale d’Eau Secours.

    « En présentant un nouveau projet, alors que le premier était en cours d’étude, le Port a saboté le processus d’évaluation fédéral. De fait, les impacts environnementaux du terminal de conteneurs n’ont été soumis à aucun processus de consultation. Ni le public, ni les experts indépendants ne pourront soumettre leurs réflexions quant à ce nouveau projet. Toutes les activités prévues sur le site de Beauport 2020 doivent être prises en compte dans l’analyse environnementale et alimenter le débat public », ajoute Sidney Ribaux, directeur général d’Équiterre.

    « Le gouvernement fédéral a déjà investi 19 millions pour l’aménagement d’une plage
    urbaine et d’un accès unique au fleuve dans le cadre de son legs à la population pour le 400e anniversaire de Québec et là, il va payer pour enclaver la Baie de Beauport avec un mur de 3 étages de conteneurs ? Ce n’est pas sérieux et c’est irrespectueux de détruire ainsi notre beau fleuve! Nous invitons tous les utilisateurs de la Baie de Beauport à signer la pétition et les élus, à s’opposer à ce projet », lance pour sa part Daniel Guay d’Accès Saint-Laurent Beauport.

    « Ce projet de terminal de conteneurs soulève une problématique plutôt inédite sur le plan du transport terrestre. En l’absence de voies de contournement, faire transiter plus d’un demi-million de conteneurs à travers des quartiers de la ville de Québec, sur des voies ferrées donnant par moments directement sur des cours d’écoles et de CPE, mérite une sérieuse analyse au chapitre des impacts humains et citoyens. Une telle analyse ne peut être confiée aux seuls soins du promoteur », indique Pierre-Paul Sénéchal du GIRAM.

    Prioriser la Baie de Beauport, la santé et la sécurité du public

    SOS Port de Québec questionne par ailleurs les arguments économiques du Port pour justifier le projet Beauport 2020, rappelant que les silos à granules de l’Anse-au-Foulon qui devaient générer des retombées importantes sont restés vides depuis leur construction. Ses membres pointent également du doigt les problèmes récurrents des installations actuelles du Port comme les poussières et la sécurité des quais qui devraient faire l’objet d’une intervention prioritaire au lieu de tout projet d’agrandissement, au bénéfice de la santé et de la sécurité du public.

    « Malgré les affirmations du Port, les poussières dans les quartiers centraux sont toujours présentes. La norme de nickel dans l’air ambiant est fréquemment dépassée et les installations ne sont pas toutes sous couvert. Accepter un agrandissement du Port alors que celui-ci n’est pas en mesure d’entretenir ses infrastructures existantes serait irresponsable », estime Véronique Lalande de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec .

    « Pensons seulement aux actuelles infrastructures qui n’ont pas été entretenues, qui ont été négligées et sont rendues désuètes et dangereuses. Comment faire confiance à une administration qui démontre tellement peu de rigueur, qui ne prend pas ses responsabilités et manque de respect envers les citoyens et la qualité de l’environnement dans lequel ils-elles habitent ? », se questionne Ulla Gunst de Transition Capitale-Nationale. «  Qu’est-ce qui pourra nous assurer que l’agrandissement sera bel et bien un terminal de conteneurs ? Le Port a perdu toute notre confiance et nous avons un Fleuve à défendre ! », s’insurge-t-elle.

    « Il existe pourtant un scénario alternatif enthousiasmant et créateur d’emplois. Le Port de Québec a déjà évalué à 300 millions le coût pour la restauration des actifs actuels. Plutôt que de miser sur un projet incertain à grand impact écologique en espérant qu’il va générer des revenus, pourquoi ne va-t-on pas directement à la source du problème en mettant sur pieds un grand chantier de nettoyage et de modernisation ? », demande en terminant Christian Simard.

    La pétition de SOS Port de Québec peut être signée ici ou sur www.SOS-Port-Quebec.com

    Source: Nature Québec

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