Plusieurs organismes ont célébré aujourd’hui, 22 mai, la Journée internationale de la diversité biologique, en soulignant l’importance de protéger davantage les espèces en péril et leurs habitats naturels.
« À l’heure où les scientifiques sonnent l’alarme de l’extinction massive d’espèces à l’échelle de la planète, il est regrettable que le Québec demeure encore loin de ses cibles », a entre autre déclaré le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) par voie de communiqué.
Pour sa part, la SNAP-Québec a souligné la création de l’aire marine protégée du Banc-des-Américains, mais a rappelé que le Québec doit faire davantage pour la biodiversité du Saint-Laurent.
« Cette nouvelle aire marine protégée est un pas dans la bonne direction pour des océans en santé, mais le Québec est encore loin d’atteindre la cible intérimaire de 10% d’aires marines protégées prévue pour 2020. Actuellement, seulement 1,9 % du Saint-Laurent est protégé! »
De leur côté, la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique et l’organisme Slow Food se sont alliés pour rappeler l’importance de la biodiversité pour les systèmes alimentaires du monde entier : « La biodiversité n’est pas un luxe, mais une condition préalable fondamentale pour notre bien-être », a souligné par voie de communiqué le Dr Cristiana Pa%u015Fca Palmer, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique.
« C’est le fondement de nos systèmes alimentaires et de notre santé. Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer notre dépendance à la nature ou de considérer son abondance comme acquise. »
Voici un extrait du communiqué du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL) :
La biodiversité, fondement de la santé humaine
Le nouveau rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) est alarmant : il montre que près d’un million d’espèces risquent de disparaître d’ici quelques décennies, principalement à cause des changements dans l’utilisation des sols. Les célébrations 2019 de la Journée internationale de la diversité biologique positionnent l’enjeu en tant que base de l’alimentation et de la santé humaines. Non seulement les systèmes d’approvisionnements humains sont-ils absolument dépendants de cette biodiversité, mais les écosystèmes sains fournissent des biens et services écologiques inestimables, comme l’eau potable et la pollinisation.
Bien que cruciale, la biodiversité se dégrade donc rapidement, alors que pourtant, des solutions existent. La conservation, notamment par le biais de la création d’aires protégées, permet d’atténuer les impacts des activités humaines sur les espèces et constitue une stratégie d’adaptation en favorisant les fonctions des milieux naturels.
Des aires protégées prévues…
C’est en appréhendant les effets des usages des écosystèmes que 196 pays, dont le Canada, ont signé la Convention sur la diversité biologique en 1993. Des années plus tard, le gouvernement québécois relevait ses objectifs à la hauteur des recommandations internationales (objectif no 11 d’Aichi) en adoptant des cibles de conservation pour 2020 : 17 % de superficie en aires protégées en milieu terrestre et 10 % en milieu marin. À quelques mois de la date butoir, les aires protégées terrestres représentent environ seulement 10 % du territoire, tandis que les aires marines protégées n’atteignent pas 2 % du milieu maritime au Québec.
… et attendues
Au Bas-Saint-Laurent même, dans une vaste démarche de consultation avec le milieu, sept territoires d’intérêt pour la création d’aires protégées terrestres ont été identifiés en fonction des carences de biodiversité.
Le CREBSL et ses partenaires demandent également depuis plusieurs années la protection d’une aire marine de 6000 km2 dans l’estuaire. Le CREBSL constate que de nombreux obstacles bloquent néanmoins la concrétisation des volontés régionales en matière de conservation et de création d’aires protégées. C’est pourquoi l’organisme réclame de toute urgence des décideurs que ces obstacles soient levés et que des gestes tangibles soient posés pour la mise en place d’un réseau d’aires protégées, marines et terrestres, afin d’atteindre les cibles de 2020. Il compte marteler ce message auprès des deux paliers de gouvernements tant qu’il sera nécessaire de le faire, et ce, dans le but de préserver la biodiversité des milieux naturels si chère aux Bas-Laurentiens.
(Source : Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent (CREBSL))