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Nutrition et sécurité alimentaire



  • NUSAPPS, une initiative du CILSS en matière d’information
    sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle

    Les pays sahéliens présentent des taux de malnutrition chronique record, la sous-région enregistrant de surcroit une aggravation progressive de la tendance depuis une vingtaine d’années. La malnutrition chronique se traduit notamment par un retard de croissance chez les jeunes enfants (prévalence égale ou supérieure à 35% en moyenne) qui amplifie la malnutrition dite « visible » essentiellement la malnutrition aiguë, c'est-à-dire clinique, qui entraîne la mort si une intervention de type médical n’a pas été apportée.
    Bien que des efforts importants aient été fait en termes d’harmonisation, les Systèmes d’Alerte Précoce (SAP) mis en place dans les pays du CILSS n’ont pas un mode de fonctionnement homogène (systèmes experts, enquêtes ménages, différentes variables collectées à l’échelon administratif de base, …). La crise nutritionnelle au Niger en 2005 a illustré la difficulté de fournir une information fiable dans le temps et l’espace, basée sur une échelle probabiliste de risques à l’insécurité alimentaire. Lors de la dernière réunion du Réseau de Prévention des Crises Alimentaires (RPCA) qui s’est tenue à Paris en décembre 2005, une recommandation visait à améliorer le fonctionnement des SAP, notamment en envisageant les moyens d’intégrer dans les critères de surveillance et d’alerte, des informations de type nutritionnel.
    Différentes missions du CILSS en partenariat avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et le Ministère français des Affaires Etrangères, ont globalement porté sur le constat suivant : les sources d’informations en sécurité alimentaire et santé/nutrition existent dans tous les pays visités (enquêtes pauvreté des ménages, statistiques agricoles, de santé, données locales ou micro économiques publiées par les ONG) sans aucune mise en perspectives des données ; ce qui limite la qualité des analyses de situation. L’absence de données nutritionnelles saisonnières sur une base régulière ne donne aucun repère sur l’évolution des taux de malnutrition aiguë en période de soudure et en période de crise, d’où la difficulté de clarifier la notion de « gravité » et de déclencher des actions d’urgence appropriées.
    L’utilisation des indicateurs nutritionnels à visée d’alerte ne peut être obtenue qu’en dissociant la surveillance nutritionnelle (étude transversale sur le suivi d’une série longue) de l’alerte précoce (étude sur les données du moment), la qualité du recueil des données de la surveillance déterminant la faisabilité du processus d’alerte précoce.
    En termes de politiques publiques, les états concernés et la communauté internationale se sont détournés des interventions de prévention de la malnutrition chronique de type communautaire (impacts lointains, difficilement évaluables et quantifiables). Les pays sont aujourd’hui assez démunis en termes de vision et de pilotage des diverses interventions qui ne se retrouvent pas clairement dans les politiques, même quand ces dernières existent ou font l’objet de réexamen. Pour ce faire, le CILSS a lancé une initiative intitulée Nutrition, Sécurité Alimentaire et Politiques Publiques (NUSAPPS). La présente action s’inscrit dans le cadre d’une intervention qui cherche à répondre aux objectifs suivants :
    -Améliorer les diagnostics sur la sécurité alimentaire incluant les aspects nutritionnels par la mise en perspective des différentes données qui y sont rattachées et en recherchant notamment les éléments de causalité ;
    -Doter les pays de protocoles concernant le recueil des données et des analyses nutritionnelles servant ainsi à renseigner les politiques publiques de lutte contre la pauvreté;
    -Traiter les données globales de malnutrition chronique et aiguë au Sahel dans un cadre sous-régional.
    L’intervention du CILSS à long terme reposera sur les principes généraux suivants :
    -Introduire la nutrition dans les systèmes d’information sur la sécurité alimentaire dans le cadre d’un engagement à long terme pris par les états et les partenaires techniques et financiers ;
    -L’intervention appuiera, au sein d’activités de surveillance nutritionnelle réélaborées, l’introduction d’une fonction d’alerte précoce à partir d’indicateurs anthropométriques et nutritionnels ; la qualité du recueil des données de la surveillance déterminera la faisabilité du processus d’alerte précoce ;
    -Les aspects analytiques seront une priorité dans les activités en appui institutionnel auprès des structures des états et mis en perspective au niveau sous-régional (renforcement des capacités nationales et sous-régionales) ;
    Une phase préliminaire a démarré début 2007 sur la base d’un financement acquis par le ministère français des Affaires Etrangères. La recherche de correspondances entre les données nutritionnelles par pays et les données de pauvreté/conditions de vie/sécurité alimentaire sera un réel défi à relever. Les résultats attendus ne seront évidemment pas achevés en 12 mois d’intervention mais des progrès mesurables seront attendus dans les trois pays testés.
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