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Les piles rechargeables, une solution pour contribuer à réduire son empreinte écologique



  • "Si nos demandes se maintiennent à la même cadence, nous aurons besoin, vers le milieu des années 2030, de l'équivalent de deux planètes pour maintenir notre mode de vie" avertit le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) dans son rapport Planète Vivante 2008. Le WWF démontre que l'empreinte écologique mondiale excède de près d'un tiers les capacités de la planète, attaquant son capital de régénération. Cette situation rappelle les prémices de l'effondrement de la société de l'Ile de Pâques, perdue au milieu de l'océan Pacifique, à plus de 2000 km de toute terre habitée. Dans un contexte de sécheresse, la surexploitation des ressources naturelles sur cet espace fini, et en particulier des ressources forestières, a attaqué le capital de régénération de l'île et a entraîné le déclin de sa population ( Diamond Jared, Effondrement, Gallimard, 2006).


    Afin de réduire notre empreinte écologique, une rationalisation des modes de production et de consommation de matières premières et d'énergie s'impose. Les industriels sont bien sûr directement concernés. Mais les particuliers, en tant que prescripteurs de l'offre économique, le sont également ! Les premières mesures consistent tout d'abord à réduire les consommations superflues et à se pencher sur l'impact environnemental des produits achetés. L'exemple le plus concret est probablement celui des produits jetables. Alors que leur bilan environnemental est exécrable, ils sont appréciés dans la mesure où ils sont directement prêts à l'emploi et où ils sont généralement perçus à tort comme économiques à l'achat.


    Ainsi, même si les piles rechargeables se rentabilisent dès cinq utilisations et qu'elles peuvent se recharger près de 1000 fois, on continue à leur préférer dans 95% des cas les piles jetables. La fabrication des piles nécessite pourtant une consommation importante d'énergie et de matériaux non renouvelables (aluminium, cadmium, fer, lithium, mercure, nickel, zinc...). A cela s'ajoute que les deux tiers des piles jetables vendues ne sont pas ramenées pour être recyclées. Inquiétant, quand on sait qu'une pile peut contaminer pendant un demi siècle 1 m3 de terre et 1000 m3 d'eau. Sans compter que les métaux lourds peuvent être absorbés par les êtres vivants, et potentiellement se retrouver, en bout de chaîne trophique, chez l'Homme.


    La première étude comparative des piles jetables et rechargeables (sous forme d'une analyse de cycle de vie d'une pile jetable et d'alcaline et d'un accumulateur Ni-MH avec son chargeur) a été effectuée en 2007 par Bio Intelligence Service et l'ADEME. Cette étude a certes été effectuée à la demande d'Uniross, le leader européen des piles et batteries rechargeables, mais ses résultats ont été confirmés par un Institut allemand reconnu, l'Institut Fraunhofer. Cette étude arrive à la conclusion que pour une quantité équivalente d'énergie produite, les piles rechargeables ont "23 fois moins d'impact potentiel sur les ressources naturelles non renouvelables, 28 fois moins d'impact potentiel sur le réchauffement climatique, 30 fois moins d'impact potentiel sur la pollution de l'air (pollution à l'ozone), 9 fois moins d'impact potentiel sur l'acidification de l'air, et 12 fois moins d'impact potentiel sur la pollution de l'eau". Uniross, à l'origine de cette étude comparative, subit actuellement les conséquences de la crise économique et de la hausse du prix du nickel. Les banques ne répondant pas à son besoin ponctuel de trésorerie, Uniross risque maintenant la liquidation judiciaire. Une illustration concrète du fait que les bénéfices environnementaux ne sont pas pris en compte dans le système économique, même dans un contexte de crise environnementale...

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