http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/70447.htm
En se basant sur des théories scientifiques, des
modélisations d'écosystèmes et des preuves paléontologiques, une équipe
de 18 chercheurs, incluant un professeur de la Simon Fraser University
(SFU, Vancouver), prédit que les écosystèmes terriens vont faire face à
un effondrement imminent et irréversible.
Dans un article récemment publié dans Nature, les auteurs examinent
l'accélération de la perte de biodiversité, les fluctuations climatiques
de plus en plus extrêmes, l'interconnexion grandissante des écosystèmes
et le changement radical dans le bilan énergétique global. Ils
suggèrent que tous ces éléments constituent des précurseurs à
l'apparition d'un état planétaire de seuil ou encore d'un point de
basculement. Si cela s'avérait exact, ce que les auteurs prédisent pour
le siècle en cours, les écosystèmes de la planète, en l'état de
connaissances actuelles, pourraient rapidement et irréversiblement
s'effondrer.
"Le dernier point de basculement dans l'histoire de la Terre est apparu
il y a 12.000 ans, lorsque notre planète est passée de l'âge de glace,
qui a duré 100.000 ans, à un état inter glacial", dit Arne Mooers,
professeur de biodiversité à SFU. "Alors, des changements biologiques
les plus extrêmes menant à notre état actuel sont apparus en seulement
1000 ans. C'est comme passer de l'état de bébé à l'âge adulte en moins
d'une année. Et la planète est en train de changer encore plus vite
aujourd'hui".
"Il y a une probabilité élevée que le prochain changement d'état global
sera extrêmement perturbateur pour nos civilisations. Souvenez-vous,
nous sommes passés de l'état de chasseurs-cueilleurs à celui capable de
marcher sur la Lune dans une des périodes les plus stables et anodines
de toute l'histoire de la Terre", précise Moeers. "Lorsque le seuil sera
atteint, ce sera un point de non-retour. La planète ne possède pas la
mémoire de son état précédent".
Ces projections contredisent une croyance populaire répandue selon
laquelle la pression de l'Homme sur le changement climatique qui détruit
notre planète est encore contestable, et qu'un effondrement serait
alors graduel et étalé sur plusieurs siècles. L'étude conclut que nous
serions avisés de ne pas transformer la surface de la Terre de plus de
50%, ou nous ne serions plus capables d'inverser ce processus. Nous
avons aujourd'hui atteint 43% de ces changements, en convertissant les
paysages en zones agricoles et urbaines. "En un mot, les hommes n'ont
rien fait réellement d'important pour éviter le pire car les structures
sociales existantes ne sont juste pas les bonnes", dit Mooers. "Mes
collègues qui étudient les changements climatiques induits à travers
l'histoire de la Terre sont plus qu'inquiets. En fait, ils sont
terrifiés".
Sources :
- Article paru sur le site internet de l'Université Simon Fraser : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/7Avu8
- Article publié dans la revue Nature : http://www.nature.com/nature/journal/v486/n7401/full/nature11018.html
Rédacteurs : Didier Marty-dessus
Origine : BE Canada numéro 407 (3/07/2012) - Ambassade de France au Canada / ADIT (684 hits)
Lire l'article de Nature (669 hits)
09/08/24 à 08h48 GMT