Le 20 mars 2013, le premier Forum mondial des femmes francophones s'est tenu au musée du Quai Branly à Paris en France et s'est terminé par un discours du Président de la République française au Palais de l'Élysée.
Le Forum mondial des femmes francophones part du constat de la régression du droit des femmes dans le monde et notamment dans l'espace francophone qui compte 77 pays et 220 millions de locuteurs.
Il y a aujourd'hui 120 millions de femmes francophones dans le monde ; elles seront plus de 350 millions en 2050.
Dans les conflits armés au Mali ou en République démocratique du Congo, dans les crises politiques, les femmes sont souvent les premières victimes. On constate ainsi un recul de leurs droits dans de nombreux pays, recul qui peut prendre des chemins détournés tels que ces glissements sémantiques où le mot "égalité" est remplacé par "complémentarité", l'obligation d'être voilées-cachées, ou encore la remise en question récurrente du droit à l'éducation.
Dans l'espace francophone, des disparités flagrantes sont constatées d'un pays à un autre. Dans les pays développés ou émergents, les femmes poursuivent leur combats pour que leurs droits soient reconnus dans les domaines de l'emploi, de l'égalité ou des acquis sociaux. Dans d'autres pays plus pauvres, les femmes doivent lutter au quotidien pour faire reconnaître leurs droits les plus élémentaires.
De nombreux États ont prévu des outils pour placer la condition des femmes au coeur de leurs politiques publiques mais les moyens manquent souvent à la mise en oeuvre d'actions globales dans les domaines de l'éducation, de la formation professionnelle, de la santé, de l'accès à la culture.
Dans d'autres pays encore, les femmes sont sans aucun droit, subissant au quotidien des exactions, des violences de toute sorte, n'ont aucune protection juridique ou sanitaire, sont exclues des systèmes scolaires quand ils existent.
Un événement : réunir pour la première fois 400 combattantes francophones du monde entier
Le Forum mondial des femmes francophones a accueilli 400 femmes issues de la société civile, venues du monde entier.
Ces femmes mènent au quotidien des combats pour le respect de leurs droits fondamentaux, l'accès à l'école et à l'éducation, l'égalité des genres, la représentation des femmes dans la sphère politique.
Elles sont venues apporter leurs témoignages et proposer, toutes ensemble, à la France de soumettre aux instances de la Francophonie un plan d'action pour les femmes francophones.
Durant cette journée, les travaux autour de trois tables rondes ont permis de :
- récolter les témoignages, les expériences, les idées et les propositions des 400 femmes présentes.
- promouvoir la parole des femmes, dont certaines gardent dans leur chair les stigmates des violences et des droits bafoués. D'autres proposeront des pistes de réflexion pour oeuvrer à plus de solidarité entre les femmes, d'autres encore esquisseront des solutions en vue d'une amélioration effective de la qualité de vie des femmes et des hommes francophones et pour assurer l'égalité des droits et la dignité des femmes. Les conclusions ont été synthétisées dans un document qui a été remis au Président de la République française et au Secrétaire général de la Francophonie.
- créer un réseau actif pour mobiliser dans l'espace francophone et au-delà.
Mobiliser la société civile pour peser davantage à la table des négociations
Depuis quelques années la montée des conservatismes est une réalité.
Au niveau international, les débats sont marqués par la remise en question des acquis internationaux relatifs aux droits des femmes et aux droits sexuels et reproductifs. Lors de la dernière Commission sur le statut des femmes (CSW) des Nations unies en mars 2012, les États ont échoué à adopter des conclusions agréées. Les dissensions ont porté principalement sur la reconnaissance des droits sexuels et reproductifs, sur l'éducation à la sexualité et les pratiques culturelles néfastes. Plus largement, certains États remettent en question le caractère universel des droits des femmes et revendiquent différentes formes de relativisme culturel. Ces dissensions se sont confirmées lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable, appelée "Rio 20" en juin 2012.
Dans ce cadre, les prochaines échéances internationales revêtent une importance stratégique particulière. Pour y parvenir, la mobilisation de la société civile est indispensable.
Le cap de 2015
Le thème de la prochaine CSW de mars 2013, porte sur "la lutte contre les violences faites aux femmes".
A moyen terme, la célébration des 20 ans de la Commission Population et développement, en avril 2014 et du Plan d'action du Caire qui définit et reconnaît les droits sexuels et reproductifs, sera un évènement international majeur.
En mars 2015, nous fêterons les 20 ans du Plan d'action de Pékin sur l'autonomisation des femmes et le développement. Le débat est en cours sur la tenue éventuelle de la 5ème Conférence mondiale des femmes.
Enfin, des pourparlers sont en cours, en prévision de la fin des Objectifs du millénaire pour le développement, définis en 2000, et qui seront réactualisés en 2015. Le maintien d'un objectif ambitieux en faveur de l'autonomisation des femmes et de l'égalité femmes-hommes doit être obtenu.
Continuer à mobiliser l'espace francophone !
Le Forum mondial des femmes francophones a la volonté de s'inscrire comme une étape sur ce chemin vers 2015.
L'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a toujours mis en avant les droits de l'Homme, la liberté d'expression et oeuvre pour une plus grande autonomie des femmes. Sur ces fondements, tous les membres de la Francophonie ont adopté en 2000 la Déclaration de Luxembourg qui affirme le droit fondamental des femmes de participer à la vie politique et sociale, d'avoir accès à l'éducation, à la formation et au marché de l'emploi et de contribuer au développement économique et durable des nations. Par la même occasion et systématiquement, l'OIF a condamné sans ambiguïté ni complaisance toutes les formes de violences et de discriminations contre les femmes.
En 2014 se tiendra à Dakar le XVe Sommet de la Francophonie. Ce sommet sera un rendez-vous important.
"Ce forum a l'ambition de porter les fondations d'un nouveau statut des femmes dans l'espace francophone et de défendre leurs droits partout où ils sont menacés"
Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée de la Francophonie
Programme de la journée du 20 mars
Le Forum mondial des femmes francophones s'est tenu au musée du Quai Branly de 9h à 17h et s'est terminé par un discours du Président de la République française au Palais de l'Élysée.
L'événement s'est articulé autour de trois tables rondes d'une heure trente chacune, animées par un journaliste et 5 à 6 intervenants, laissant du temps pour les échanges avec les participants.
Le Forum mondial des femmes francophones bénéficie du soutien de nombreux partenaires :
L'OIF, l'UNESCO, ONU Femmes, le Canada, la Fondation Agir Contre l'Exclusion, l'Agence Universitaire de la Francophonie, GDF-Suez, la Fondation Total, Accor, TV5 Monde, France 24, RFI, Monte Carlo Doualiya.
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09/08/24 à 08h48 GMT