Les populations se préoccupent de l'environnement et une grande majorité d'entre elles se disent prêtes à faire des compromis pour adopter un style de vie plus " vert ", selon une nouvelle enquête de l'OCDE menée auprès de 12 000 ménages. Toutefois, en raison de la crise économique et de ses conséquences, l'enquête révèle que l'environnement occupe une place de moins en moins importante dans la liste des priorités des individus.
Citant les résultats de l'enquête présentés dans la nouvelle publication de l'OCDE Politique de l'environnement et comportement des ménages, le Secrétaire général de l'OCDE, M. Angel Gurría, a souligné que " la crise n'est pas une excuse pour reléguer l'environnement au second plan. 70 % des ménages ayant participé à l'étude estiment que la protection de l'environnement est un moyen de stimuler la croissance économique. Ces résultats appuient les efforts déployés par l'OCDE pour aider les pays à définir des politiques servant les objectifs indissociables de l'économie et de l'environnement. Notre planète est fragile et une fois franchis certains seuils, les dommages causés seront irréversibles. Non seulement les gouvernements mais aussi nous-mêmes, individus et ménages, pouvons et devons continuer d'accorder la priorité à l'environnement. "
Le rapport de l'OCDE porte sur cinq domaines dans lesquels les comportements des ménages exercent des pressions sur l'environnement : la consommation d'énergie, la consommation d'eau, les transports, l'alimentation et la production de déchets. Il examine l'attitude des foyers à l'égard de l'environnement et les moyens par lesquels les gouvernements peuvent les aider à réduire leur impact. Il met en évidence des différences importantes entre les onze pays étudiés : Australie, Canada, Chili, Corée, Espagne, France, Israël, Japon, Pays-Bas, Suède et Suisse.
En termes d'impact environnemental, le changement climatique et l'épuisement des ressources naturelles sont les problèmes les plus souvent cités et considérés comme étant les plus préoccupants dans neuf des onze pays étudiés. Toutefois, la pollution de l'eau est surtout considérée comme un problème grave par les Canadiens tandis que les Israéliens estiment que la pollution de l'air est le problème le plus important. L'étude fait aussi apparaître d'autres différences substantielles. Par exemple, les Coréens expriment le plus fort mécontentement vis-à-vis de certains aspects de leur environnement tels que la qualité de l'air, les espaces verts, le bruit et les ordures. La plupart des Néerlandais interrogés se disent, en revanche, satisfaits de la qualité de leur environnemental local.
Pour les gouvernements, encourager les ménages à adopter un comportement plus respectueux de l'environnement est un véritable défi. L'utilisation de taxes et de redevances doit être au coeur de l'action publique dans ces domaines. Cependant, " trouver le juste prix " ne sera peut-être pas toujours suffisant. Par exemple, agir sur la fiscalité des carburants pour augmenter le coût d'utilisation de la voiture ne dissuadera pas nécessairement les individus de prendre la route s'il n'existe pas de solutions de remplacement viables. Dans l'enquête, les sondés ont classé " l'amélioration des transports publics " comme le premier facteur qui les encouragerait à rouler moins en voiture. Les pouvoirs publics doivent donc aider les ménages à faire les choix qui réduiront les impacts environnementaux inhérents à leur vie quotidienne.
En outre, l'action sur les prix peut aussi être enrichie par d'autres mesures comme le soutien ciblé aux investissements dans des appareils efficients, ou un étiquetage facile à reconnaître. De ce fait, dans l'ensemble des pays ayant participé à l'enquête, les personnes capables de reconnaître l'étiquetage énergétique utilisent 6 % d'électricité de moins que les autres. Les Australiens sont ainsi beaucoup plus susceptibles de tenir compte de cet étiquetage dans leurs décisions d'achat, alors que les Espagnols et les Suédois le sont beaucoup moins. Les systèmes d'étiquetage des performances énergétiques des voitures et des bâtiments sont importants pour les Français et les Coréens, tandis que les Australiens et les Suédois sont moins susceptibles de reconnaître les labels d'efficacité énergétique utilisés pour les bâtiments. Les ménages au Canada et en Suède tiennent compte de l'efficacité énergétique lorsqu'ils changent de résidence, alors que les Espagnols et les Chiliens sont moins enclins à le faire.
Le rapport de l'OCDE Politique de l'environnement et comportement des ménages attire également l'attention sur de nombreux gestes simples que les ménages peuvent accomplir pour réduire leur " empreinte " écologique. Par exemple, si quelque 60 % des personnes interrogées ont déclaré être prêtes à payer plus cher pour de l'énergie produite à partir de sources renouvelables et si la plupart disent faire un effort pour économiser l'énergie, moins de 40 % déclarent toujours couper le mode veille de leurs appareils.