L'enseignement supérieur fait partie des secteurs publics qui ont reçu ces temps-ci d'" importants " crédits de la part du gouvernement burkinabé. Ainsi, pas moins de 14 milliards de francs ont été débloqués soit pour réfectionner des cités universitaires ou des bureaux d'enseignants ; soit pour achever la construction d'amphithéâtres.
Ce n'est un secret pour personne, nos universités publiques sont confrontées depuis des années, voire des décennies à de nombreux maux : effectifs pléthoriques, infrastructures limitées, enseignants insuffisants, ressources documentaires peu disponibles, grèves, etc. Ce diagnostic a été clairement établi lors des états généraux de l'enseignement supérieur tenus en juin dernier à Ouagadougou. Et s'il y a une chose dont l'on a besoin pour résoudre tous ces différents maux, c'est bien l'argent, le nerf de la guerre, qui fait partie aussi des problèmes des universités publiques. Bien sûr, l'argent ne saurait remplacer l'engagement des acteurs du secteur, et surtout de la volonté politique de faire de l'enseignement supérieur un véritable levier du développement.
14 milliards certainement insuffisantsMais, les moyens financiers, leur disponibilité peut être le résultat d'un engagement. En cela, l'on peut légitimement se poser la question de savoir si les récentes mesures du gouvernement de l'enseignement supérieur public traduisent la volonté des autorités du pays d'en finir avec tous ces problèmes des universités ; si c'est le début de la fin des difficultés financières pour le monde de l'enseignement supérieur au Faso. Rien n'est moins sûr. En effet, il est évident que les 14 milliards de francs ne suffiront pas à résoudre les seuls problèmes d'infrastructures des institutions d'enseignement supérieur public ; à fortiori l'ensemble des problèmes. Jusqu'à une date récente, la situation financière de nos établissements supérieurs publics était telle qu'ils ne pouvaient même pas honorer leurs factures d'eau et d'électricités. Du reste, la question est revenue dans les débats lors de la dernière assemblée générale des établissements publics de l'Etat. Une situation qui pose quelque part la question de la gouvernance de ces établissements relevée également lors des états généraux de juin.
Redorer son blasonLe diagnostic des problèmes des universités publiques étant fait, il ne reste plus qu'aux différents acteurs dont l'Etat, de jouer chacun sa partition en vue de redorer le blason de notre système d'enseignement supérieur qui a été pendant longtemps envié en Afrique francophone. Car, de la qualité de l'enseignement supérieur public dépend aussi celle de l'enseignement privé. Et le Burkina devrait continuer, ne serait-ce qu'en tant pays abritant le siège du CAMES (Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur), de faire en sorte à être toujours cité en bon exemple, tant sur le volet public que privé. En cela, la conférence internationale des établissements privés d'enseignement supérieur de l'espace CAMES qui se tient depuis le 12 septembre 2013 dans notre capitale, doit constituer aussi une occasion de prendre de bonnes résolutions pour repartir de bon pied dans ce secteur très stratégique de l'enseignement supérieur.
Source autorisée : Grégoire B. BAZIE Lefaso.net
09/08/24 à 08h48 GMT