Protection des rhinocéros blancs du Sud : la crise du braconnage incite les USA à l'action
En réponse à la crise de braconnage actuelle, qui est à l'origine de la diminution considérable de la population de rhinocéros blancs dans le monde, le Service de la pêche et de la faune sauvage des États-Unis (U.S. Fish and Wildlife Service, FWS) s'est engagé à prendre des mesures immédiates pour la protection du rhinocéros blanc du Sud, en vertu de la Loi sur les espèces menacées d'extinction (Endangered Species Act, ESA)
L'ESA est une sorte de "filet de sécurité " vital à la protection de la pêche, de la faune et de la flore. Cette loi a permis de prévenir l'extinction de centaines d'espèces en danger et favorisé la restauration de nombreuses autres.
L'ajout du rhinocéros blanc - dernière espèce de rhinocéros non protégée - à la liste de l'ESA permet à l'USFWS de combler une lacune qu'exploitent des braconniers peu scrupuleux et les trafiquants désireux de profiter de la demande mondiale en cornes de rhinocéros.
Annoncée par la secrétaire des affaires intérieures, Sally Jewell, le 9 Septembre dernier au cours du Forum de la Maison-Blanche sur la lutte contre le trafic des espèces, cette mesure permettra non seulement de protéger le rhinocéros blanc du Sud en tant qu'espèce menacée - en vertu des dispositions de l'ESA sur la " ressemblance " - mais aussi de contribuer aux efforts internationaux pour le respect des lois concernant le braconnage et le trafic des cornes de rhinocéros. Et si les protections mises en place par l'ESA prennent effet immédiatement, l'USFWS soutient que ce règlement final intérimaire restera ouvert aux discussions publiques pendant 30 jours.
" À la fois point de transit et destination des consommateurs de produits illégaux à base de corne de rhinocéros, les États-Unis jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le braconnage et le trafic des espèces sauvages. Outre l'extension de la protection au rhinocéros blanc du Sud, nous explorons également d'autres options, de nature réglementaire et politique, en vue de renforcer nos capacités d'enquête et de poursuivre braconniers et trafiquants ", a déclaré Dan Ashe, Directeur USFWS sur le site de l'agence. " Nous travaillons depuis longtemps dans le domaine de la lutte contre le commerce illégal des espèces sauvages, et nous sommes déterminés à collaborer avec les organismes internationaux chargés de l'application des lois afin de relever les défis, présents et émergents. "
Selon l'agence, le braconnage des rhinocéros a atteint des niveaux sans précédent. Rien qu'en Afrique du Sud, 668 rhinocéros ont été illégalement chassés en 2012 et 446 tués au cours des six premiers mois de 2013. Cette " folie meurtrière sans précédent " est alimentée par une demande croissante de cornes de rhinocéros. En raison de croyances infondéeslui prêtant des propriétés curatives, la corne de rhinocéros est broyée et consommée dans des remèdes populaires. La corne de rhinocéros est essentiellement composée de kératine, une substance également trouvée dans les ongles et dont les tests scientifiques ont à maintes reprises infirmé les vertus médicinales. La corne de rhinocéros est également utilisée pour la confection de coupes à libation cérémoniales et autres objets sculptés.
Sur les cinq espèces de rhinocéros vivant encore à l'état sauvage, quatre bénéficient de la complète protection de l'ESA parce qu'elles sont menacées d'extinction. Il s'agit du rhinocéros noir, de Sumatra, javanais et indien. La cinquième espèce est formée des deux sous-espèces de rhinocéros blanc (rhinocéros blanc du Nord et rhinocéros blanc du Sud). Le rhinocéros blanc du Sud, qui en 1970 ne subsistait qu'en Afrique du Sud a depuis été réintroduit dans les parcours traditionnels des États du Botswana, de Namibie, du Swaziland et du Zimbabwe. Observé pour la dernière fois en liberté en République Démocratique du Congo, le rhinocéros blanc du Nord est également en danger et protégé ; il pourrait bien être aujourd'hui une espèce éteinte à l'état sauvage. En nombre beaucoup plus important, son cousin le rhinocéros blanc du Sud n'avait jusqu'à présent pas eu besoin de faire l'objet de mesures de protection, note l'USFWS.
De l'avis de l'USFWS, sans recours à des tests génétiques ravageurs, il est extrêmement difficile, voire impossible, de distinguer les cornes et produits dérivés des cornes de rhinocéros blanc du Sud de ceux provenant des espèces menacées de rhinocéros javanais, de Sumatra, indien, noir et blanc du Nord. Les trafiquants ont profité de cette difficulté en présentant des cornes d'espèces de rhinocéros protégées sous l'étiquette trompeuse de cornes de rhinocéros blanc afin d'échapper aux restrictions concernant la vente et le transport.
Alors qu'en vertu de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), le rhinocéros blanc du Sud se voit soumis à des restrictions à l'importation et à l'exportation, cette nouvelle mesure interdit, dans le cadre d'échanges commerciaux entre États, la vente ou la mise en vente de cette espèce, ses parties et produits au même titre que tous les autres rhinocéros. Sa classification dans la liste des espèces menacées ne modifiera en rien les critères actuels d'autorisation concernant les trophées de chasse sportive de rhinocéros blanc du Sud.
L'USFWS recherche activement, en collaboration avec divers partenaires et avec le public, des solutions perfectionnées et innovantes pour la préservation et la restauration des espèces menacées.
Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
Partagez
Donnez votre avis