Une mission de la Banque mondiale conduite par M. Jonhatan Kamkwala a séjourné, à Saint-Louis. Elle a visité le barrage anti-sel de Diama mis en service depuis 1986. L'ouvrage sera réhabilité bientôt dans le cadre de la mise en oeuvre de la deuxième phase du Projet de gestion intégrée des ressources en eau et d'usage à but multiple (Pgire 2).
Accompagnée du Directeur général de la Société de gestion et d'exploitation du barrage de Diama (Soged), Tamsir Ndiaye, des représentants de la Saed, des chefs de services régionaux de l'hydraulique, de l'environnement, de l'assainissement, cette délégation de la Banque Mondiale a constaté de visu l'état de dégradation avancé des parties métallique, électromécanique et électrique de cet ouvrage, avant de sillonner la communauté rurale de Diama pour visiter les périmètres irrigués villageois qui seront aussi réhabilités dans le cadre du Pgire 2, un programme qui sera mis en oeuvre pour une durée de cinq ans avec l'appui financier de la Banque Mondiale.
Face à la presse, M. Tamsir Ndiaye a longuement insisté sur l'urgence et la nécessité de réhabiliter ces parties essentielles du barrage de Diama qui constituent, selon lui, le coeur de cet ouvrage longtemps confronté à d'énormes problèmes d'entretien et de réparation. Les travaux de réhabilitation de cet ouvrage devront démarrer dès le début de l'année 2014.
M. Johnatan Kamkwala a réitéré l'engagement indéfectible de la Banque Mondiale à aider l'Omvs à réhabiliter ce barrage anti-sel et à poursuivre sa collaboration avec l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (Omvs). Ce qui permettra d'améliorer les conditions de vie des populations des quatre pays membres de l'Omvs, qui pourraient encore disposer de l'eau douce en quantité suffisante et en qualité et irriguer des milliers d'hectares de terres cultivables.
Le barrage de Diama, selon les experts de la Soged, est essentiellement un barrage anti-sel. Avant sa mise en service, l'eau de mer remontait, en période d'étiage, le lit du fleuve Sénégal jusqu'à 200 km de l'embouchure. En outre, le régime du fleuve Sénégal était caractérisé par d'importantes variations saisonnières et interannuelles. En étiage, les débits du fleuve Sénégal étaient réduits à des valeurs presque nulles.
Ces phénomènes, ont-ils précisé, constituaient des obstacles majeurs pour l'exploitation des immenses potentialités en terres irrigables à partir des eaux du fleuve Sénégal. Conçu et réalisé pour lever ces contraintes, le Barrage de Diama, situé dans le delta du fleuve Sénégal, à 26 km en amont de la ville de Saint-Louis, a eu pour résultat la disponibilité de l'eau douce en quantité suffisante et garantie toute l'année pour l'agriculture.
Ainsi, la zone se retrouve avec une capacité d'irrigation de 120 000 ha en double culture. Le remplissage des lacs et réservoirs (le lac de Guiers, le lac de R'kiz, la dépression de l'Aftout-Es-Sahel) pour l'alimentation en eau potable des centres urbains (Dakar, Nouakchott...) et ruraux, le remplissage des grandes dépressions qui favorisent le maintien et le développement de la biodiversité dans les zones humides comme le parc du Diawling et celui du Djoudj (ces parcs jouent aussi un rôle important dans le tourisme et l'alimentation en eau du bétail et la restauration du couvert végétal) sont assurés par la mise en service de cet ouvrage.
Mbagnick Kharachi DIAGNE
Source : www.lesoleil.sn
09/08/24 à 08h48 GMT