Une action mondiale de lutte contre les changements climatiques est indispensable, ont déclaré vendredi plusieurs hauts responsables de l'ONU, à la lumière des conclusions présentées par un comité scientifique, pour lequel il est " extrêmement probable " que la principale cause du réchauffement planétaire observé depuis 1950 est d'origine humaine.
"Le chauffage est en marche. Maintenant, nous devons agir ", a vigoureusement déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, dans une visioconférence diffusée à l'occasion de la publication d'un rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), sous l'égide de l'ONU.
" Ce nouveau rapport est d'une importance capitale pour les gouvernements, alors qu'ils se préparent à finaliser en 2015 un accord juridique ambitieux sur la question des changements climatiques ", a poursuivi M. Ban, tout en précisant que " l'objectif est de donner une impulsion à la volonté politique de maintenir la hausse de la température moyenne en dessous du seuil convenu de 2 degrés Celsius ".
Le rapport du GIEC, publié aujourd'hui à Stockholm, en Suède, affirme que le réchauffement climatique est " sans équivoque ", et estime à 95% la probabilité selon laquelle les humains serait responsables de l'essentiel du réchauffement mondial observé depuis 1950.
Le rapport souligne que les preuves à l'appui de cette assertion sont devenues plus fiables " grâce à une capacité technologique accrue des observations, une meilleure compréhension de la réponse du système climatique et des modèles climatiques améliorés ".
" Le rapport du GIEC démontre que nous devons réduire considérablement les émissions mondiales afin d'éviter les pires effets du changement climatique ", a déclaré le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), Michel Jarraud. " Il contient également de nouvelles connaissances scientifiques importantes pouvant être utilisées afin d'aider les sociétés à s'adapter aux conséquences des changements climatiques. "
" La poursuite des émissions de gaz à effet de serre entraînera un réchauffement et des changements à tous les niveaux du système climatique ", constate également le rapport du GIEC, ajoutant que l'inversion de cette tendance exigera des réductions substantielles et soutenues de gaz à effet de serre.
"Les changements climatiques sont un défi de long terme, mais qui exigent une action urgente, non pas demain, mais aujourd'hui et maintenant, étant donné le rythme et l'échelle avec lesquels les gaz à effet de serre s'accumulent dans l'atmosphère et les risques croissants de dépassement des 2 degrés Celsius d'augmentation de température ", a déclaré le Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), Achim Steiner.
Afin de donner un élan supplémentaire à la riposte mondiale, M. Ban a l'intention de convoquer un Sommet sur le climat en septembre 2014, réunissant non seulement des dirigeants politiques, mais également des personnalités des mondes du commerce et de la finance, de la société civile et l'université.
" Alors que les résultats issus de recherches scientifiques sont de plus en plus clairs, le défi est de plus en plus difficile à relever, en même temps que les solutions se font jour. Ces opportunités doivent être saisies et renforcées par les gouvernements, les entreprises, la société civile et les individus ", a déclaré le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), Christiana Figueres.
En vertu de la CCNUCC, les gouvernements ont convenu de limiter la hausse de la température mondiale à 2 degrés Celsius afin d'éviter les pires conséquences du changement climatique. Ils ont également convenu d'évaluer la pertinence de ce seuil et les progrès réalisés, en utilisant les données scientifiques les plus fiables et abouties, dont le rapport du GIEC fait partie.
" Heureusement, la lutte contre le réchauffement planétaire est en train de prendre corps. Nous sommes persuadés qu'une victoire est possible. Nous avons la technologie, le financement et la capacité pour y répondre. Les nombreux succès, nationaux, internationaux et privés, pour jeter les bases d'une société à faible émission de carbone éclairent le chemin à suivre, mais nous devons apporter une réponse d'envergure ", a ajouté Mme Figueres.
Cela fait six ans que le GIEC, qui réunit des scientifiques de renom et des experts mondiaux sur le climat, a publié son précédent rapport. À l'époque, les scientifiques avaient déclaré " très probable " que les émissions d'origine humaine de dioxyde carbone, de méthane, d'oxyde nitreux et d'autres gaz à effet de serre soient la cause principale de la hausse mondiale de la température moyenne, observée depuis la seconde moitié du 20ème siècle.